La catastrophe nucléaire de Fukushima ne semble pas avoir ébranlé le PDG d’EDF Henri Proglio, qui a défendu dans une tribune du Monde la sûreté des centrales françaises et affirmé que la sortie du nucléaire proposée par les écologistes n’était pas une option valable.

Face aux inquiétudes "légitimes" des Français sur la situation au Japon et aux questions soulevées sur la sécurité du parc nucléaire français, le patron de l’électricien public (qui exploite l’ensemble des 58 réacteurs nucléaires français), a tenté de démontrer la pertinence du choix nucléaire tout en assurant que la sûreté était "dans les gènes d’EDF".

Premier argument à prendre en compte selon lui, le fait que la demande mondiale d’énergie devrait doubler d’ici 2050. Compte tenu de la disparition annoncée du pétrole, l’énergie nucléaire sera dans les décennies à venir la seule source d’énergie abondante et bon marché.

Mais le choix stratégique du nucléaire va plus loin pour Henri Proglio. La situation actuelle de la France, où 80% de l’électricité produite est issue du nucléaire, est le fruit du "pari" français du nucléaire lancé par Georges Pompidou pour limiter la dépendance au ressources fossiles étrangères et assurer la souveraineté énergétique de la France.

Un "pari" d’ailleurs gagnant d’un point de vue économique puisque la France est le pays européen où l’électricité est la moins chère et que la production électrique nationale est largement excédentaire.

Le patron d’EDF a enfin insisté sur les conséquences écologiques qu’aurait l’abandon du nucléaire. Au risque de faire grincer des dents du côté des écologistes…

"En France, où le parc électrique est à plus de 90 % hydraulique et nucléaire, nous émettons moins de 7 tonnes de CO2 par habitant, contre plus de 11 tonnes au Danemark ou en Allemagne qui reposent, elles, à près de 50 % sur du charbon", a-t-il assuré en sous-entendant que la France deviendrait de facto plus polluante en cas de sortie du nucléaire.