« Augmenter les salaires serait la dernière bêtise à faire » prétend le président de la Banque Centrale Européenne. Il faut dire que le sien peut lui permettre de prêcher la modération salariale pour les autres. Evidemment, les politiques font les gros yeux. Eux, ils pensent la même chose mais ils n’osent pas le dire.

Au même moment, on vous dit qu’un quart des Français a un revenu de 750 euros mensuels, ça fait mal. Après avoir entendu « c’est la crise, il faut vous serrer la ceinture », maintenant on entend « la crise est finie, mais on ne peut pas augmenter les salaires ».

Certains vont même plus loin : les magasins Carrefour qui n’en sont pas à leur coup d’essai, trouvent que le SMIC, c’est encore trop. Ils ont été condamnés à payer ce qu’ils devaient à leurs salariés, tant mieux ! Il faudrait que tous ces employeurs indélicats paient au centuple quand ils arnaquent leurs salariés.

Les responsables politiques disent que ce n’est pas à eux de décréter l’augmentation des salaires, mais aux entreprises. D’accord, mais voilà des années que le gouvernement n’a pas donné de coup de pouce au SMIC.

Pourtant, on peut raisonner autrement. En effet, certains économistes estiment qu’au contraire une augmentation des salaires aura une répercussion immédiate sur  la consommation, donc sur le chômage. Henri Ford avait compris que s’il payait bien ses salariés, ceux-ci achèteraient ses voitures.

« Il faut rééquilibrer le partage de la richesse en augmentant les salaires et les prestations sociales, en particulier les bas salaires. » suggère l’économiste Thomas Coutrot. (source RMC). Qu’a-t-on fait de la déclaration de Nicolas Sarkozy sur les trois tiers du 5 février 2009 : 1/3 investissement, 1/3 actionnaires, 1/3 salaires ?

Une fois de plus une profession de foi qui n’est pas suivi d’effet.

Alors, les gagne-petit, il faudra vous faire une raison, le salaire sera toujours la dernière chose qu’on augmentera et dites merci à monsieur Trichet (qui heureusement va bientôt laisser sa place).