Esther, l’orpheline qui vous veut du mal

Introduction

Au cinéma, j’ai des goûts assez éclectiques, enfin je pense… les seuls genres que je n’aime pas du tout sont l’action pure et l’horreur. Pis j’aime pas les films de guerre. Pis je déteste… Oui je suis une c…., pour le ciné aussi.

Mon chéri et moi nous n’avons pas les mêmes goûts, mais comme on s’aime, ben je regarde ce qu’il aime (parfois) et il regarde avec moi ce que j’aime (souvent).
Récemment, il a été opéré et a dû garder le lit quelques jours en convalescence. Nous en avons profité pour faire des orgies de films très variés, allant de Tout ce qui brille aux Beaux Gosses en passant par 40 ans, toujours puceau… oui, plutôt du rigolo, quand t’es malade et que tu souffres le martyre à chaque fois que tu fais pipi, ben le reste du temps t’as envie de rigoler.

Une fois, j’ai essayé de l’appâter avec un film que j’avais super envie de voir, Esther, mais ma présentation attractive du synopsis n’a pas suffi à le décider, ça lui disait trop rien alors on a regardé Night and Day avec Tom Cruise et Cameron Diaz, ben c’était rien nul quand même…

Donc l’autre soir, monsieur était parti à son sport, je me suis décidée à regarder Esther seule… je m’étais bien assurée sur internet que ce film n’était pas gore, mais juste un thriller psychologique, le genre que j’adore…
Je me suis tout de même assurée que les portes étaient bien fermées à clef : ben oui, c’est connu, le tueur qui passe dans la rue devant chez toi, ben s’il sait que tu regardes Mary à tout prix, il vient pas chez toi, par contre s’il sait que tu mates Saw, ça l’attire, il arrive tout de suite !

Esther, en anglais s’appelle Orphan, Orpheline somme toute.



L’histoire, rapidement…

Il n’y a rien de surnaturel, pas de SF dans Esther. Nous entrons dans le quotidien de la famille Coleman : il y a Kate, la mère, une femme fragile dont on apprend rapidement qu’elle est alcoolique (mais elle a arrêté de boire). Kate était professeur de musique à la fac, mais elle s’est arrêtée quand leur fille a failli mourir en traversant le lac gelé devant chez eux, alors que Kate avait bu. Son mari, John, est un bon père de famille, qui aime sa femme mais chez qui on sent tout de même une certaine forme de ressentiment.
Le couple a deux enfants : Daniel, un garçonnet d’une dizaine d’années, et Maxine, appelée Max, une fillette malentendante de 5-6 ans.
Le film commence par la scène la plus violente du film à mon sens : un rêve que Kate fait, à propos de la fausse couche qu’elle a faite quelques mois auparavant, perdant une petite fille qu’elle s’apprêtait à mettre au monde et qui devait s’appeler Jessica. Disons que ce n’est pas une scène que je conseillerais à une femme qui s’apprête à accoucher prochainement.

Le quotidien a repris, mais un vide se fait sentir, particulièrement pour John qui voulait vraiment ce 3ème enfant. Les Coleman décident donc d’adopter une fillette à l’orphelinat pour filles proche, tenu par des sœurs. Lors de leur visite, ils sont tous deux attirés par Esther, une jeune russe de 9 ans dont la précédente famille adoptante a péri dans un incendie. La fillette est gracieuse, hors du temps, très douée pour la peinture, la musique… le coup de foudre est immédiat et la fillette fait son entrée dans la famille…

Au fil du temps, Kate commence à ressentir un malaise en présence d’Esther, à avoir des doutes quant aux projets de la fillette… les deux enfants, eux, vont eux aussi comprendre rapidement, à leurs dépens, la vraie personnalité de leur nouvelle sœur, mais celle-ci est si habile manipulatrice qu’ils ne peuvent partager leurs déboires avec leur mère, qui se retrouve seule à lutter contre les actions malfaisantes d’Esther, contre son mari et les psychologues… Comment cela va-t-il se terminer ?…

Le casting

Aucun acteur connu de moi dans ce film. La mère me disait vaguement quelque chose mais sans plus…

Esther est interprétée par Isabelle Fuhrman. Je dois dire que cette toute jeune actrice m’a bluffée, son jeu est de grande qualité, et surtout elle est à la fois crédible en jolie petite fille en quête de l’amour d’une famille, qu’en suppôt de Satan aussi givrée qu’un esquimau. Son visage est très expressif, elle fait passer des émotions aussi variées que la détresse, le machiavélisme, la folie avec beaucoup de talent. Et, avec le coup de théâtre final, sa prestation devient encore plus impressionnante… Je trouve ça toujours très touchant de découvrir le talent à l’état pur.
J’espère qu’une carrière prometteuse s’ouvre devant elle, et qu’elle saura faire oublier la méchante Esther dans d’autres rôles !

Le père, John Coleman, est joué par Peter Saarsgard. C’est un peu le dindon de la farce, celui qui ne se rend compte de rien concernant Esther, mais pas par sa faute, car l’affreuse gamine le manipule constamment dans ce sens pour arriver à ses fins. L’acteur est tout ce qu’il y a de plus correct, rien à dire sur lui, il tient son rôle.

La mère, Kate, est interprétée par Vera Farmiga. Une très belle femme, très fragile du fait de la perte de son bébé, de son alcoolisme qui a failli causer la mort de son autre fille Maxine, certainement aussi par le handicap de la fillette, même si cela n’est pas abordé dans le film. Comme souvent, c’est celle qui va devoir se battre contre vents et marées pour préserver sa famille au maximum, alors même que tout autour d’elle s’écroule et qu’elle est soupçonnée de perdre la boule. Une interprétation très convaincante là encore, une femme crédible avec ses forces et ses faiblesses, qui comme la plupart des mamans devient une tigresse quand on s’attaque aux siens…

Daniel, c’est Jimmy Bennett, le pré-adolescent sympa, gentil avec sa petite sœur. C’est celui qui se méfie le plus de l’arrivée de cette nouvelle sœur dans la famille, et la suite des événements ne va pas lui donner tort… Quant à Max, c’est une adorable petite poupée du nom d’ Aryana Engineer qui la joue. Une petite actrice elle-même malentendante, qui accueille Esther avec beaucoup d’amour, laquelle va se servir de cette demande affective pour la manipuler et l’emprisonner dans le silence forcé et la peur. Max c’est vraiment le personnage pour qui on a le plus envie de crier à Esther « touche pas, sale garce ! », celle dont on espère vraiment, vraiment, qu’elle va s’en sortir… Mais va-t-elle s’en sortir… ?

A noter aussi la présence de CCH Pounder dans le rôle de soeur Abigail, une actrice qui figurait au casting de Bagdad Cafe.

Ce que j’en ai pensé

Esther, c’est vraiment un film pour moi : pas de sang, pas de tripes, pas de boyaux, mais une angoisse sourde qui vous pèse sur l’estomac pendant tout le temps que dure le film, une tension psychologique omniprésente, des acteurs convaincants, une bonne idée de départ, un bon coup de théâtre que je n’avais pas vu venir, contrairement à Sixième Sens, par exemple, gros comme une maison… Je n’ai vraiment pas vu le temps passer, par contre j’ai failli tuer mon chat qui faisait du bruit dans l’escalier…
Pas d’horreur physique donc, mais une horreur psychologique certainement, quand les sentiments les plus purs tels que l’amour filial et fraternel, l’abnégation et la bonté sont foulés aux pieds par le machiavélisme, la manipulation et la folie… et qui plus est quand ces sentiments abjects sont incarnés par le doux visage de l’enfance…
La musique, quant à elle, est au diapason et distille l’angoisse sans trop la dicter. J’ai passé un excellent moment en regardant Esther, et je le conseille !

Caractéristiques du DVD

  1. Acteurs : , Isabelle Fuhrman, Vera Farmiga,Jimmy Bennett, Margo Martindale, Peter Sarsgaard, Aryana Engineer
  2. Réalisateurs : Jaume Collet-Serra
  3. Format : Couleur, Plein écran, Cinémascope, PAL
  4. Langue : Français, Anglais, Castillan
  5. Sous-titres : Danois, Finnois, Français, Néerlandais, Norvégien, Portugais, Anglais, Suédois, Castillan
  6. Région : Région 2 (Ce DVD ne pourra probablement pas être visualisé en dehors de l’Europe.)
  7. Rapport de forme : 1.85:1
  8. Nombre de disques : 1
  9. Studio : Warner Bros.
  10. Date de sortie du DVD : 5 mai 2010
  11. Durée : 118 minutes

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