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Guilbaut Colas est devenu champion du monde de ski de bosses, mercredi à Deer Valley, dans l’Utah, une consécration planétaire longue à se dessiner mais qui efface bien des déceptions, dont celle des JO 2010 à Vancouver, ou il était arrivé sixième. L’emblématique Edgar Grospiron était le dernier Français médaillé d’or mondial en bosses single (épreuve olympique), en 1995.

Sur uns piste considérée comme la Mecque mondiale du ski de bosses, Colas, 27 ans, est passé par tous les sentiments en quelques minutes. Des larmes discrètes d’abord, quand le champion olympique Alexandre Bilodeau, meilleur score des qualifications et dernier à skier en finale, a terminé à la deuxième place, devant son compatriote canadien Mickaël Kingsbury. Les Québécois avaient devancé Colas lors des qualifications.

 Puis il y eut ces larges sourires sur le podium, distribués aux membres de l’encadrement et à ses copains du halfpipe venus l’encourager. Enfin, ce long moment de pause, les yeux fermés, quand la Marseillaise a retenti pour lui. "Je ne me rends pas compte, a indiqué Colas, tellement de choses se bousculent dans ma tête, c’est une petite revanche par rapport aux JO de l’an dernier, et gagner ici, c’est le top car c’est la plus belle piste du monde."

Colas, qui figure depuis quatre ans dans les tout meilleurs bosseurs du monde, attendait ça depuis si longtemps… Depuis toujours, en fait. Aux Mondiaux et aux JO, il ne comptait jusqu’alors qu’un seul podium en dix courses (argent en bosses parallèles aux Mondiaux 2007, épreuve non olympique), alors qu’il aligne vingt-cinq podiums (12 victoires) en Coupe du monde depuis cinq ans et qu’il était numéro 2 mondial depuis 2007. Cette année, il mène la Coupe du monde.

"Quelque part, Guilbaut commençait à douter d’y arriver dans les grands événements, je craignais qu’il y ait une barrière par rapport à ces échecs, notamment celui des JO qui l’a beaucoup marqué. Du coup, c’est encore plus fort. Il a enfin concrétisé son rêve", s’est réjoui son entraîneur, Bertrand Couette. Le skieur tricolore a parfaitement réussi ses deux sauts, maîtrisant superbement son d-spin 1080 en haut (triple rotation tête en bas) et plaçant son egg-roll en bas (saut périlleux arrière désaxé), et a skié vite et bien.

"Il y a un gros sentiment de soulagement, soufflait le patron du ski freestyle français, Rémi Sella. Vancouver a eu du mal à passer, et c’était important de réagir ici en regard du travail consenti." Chez les dames, le sacre mondial est revenu à la Canadienne Jennifer Heil, qui s’est imposée devant Hannah Kearney. L’Américaine était pourtant leader de la Coupe du monde et restait sur cinq victoires consécutives en bosses single. La Canadienne Kristi Richards a pris le bronze pour souligner la belle journée des skieurs à la feuille d’érable (4 médailles, dont 1 titre).