Il y a un peu plus d’une semaine, Eric Cantona est devenu le nouveau directeur sportif des New York Cosmos. Celui-ci, qui a déclaré il y a un mois, vouloir faire la révolution en retirant l’argent des banques, vient de s’engager dans ce club « business » des années 70 aux Etats-Unis. Paul Kemsey, millionnaire anglais et actuel président de ce club américain, n’a qu’une idée en tête, recréer une équipe de stars aux Etats-Unis comme dans les années 70. Avec des joueurs comme Pelé, Franz Beckenbauer, Carlos Alberto, Giorgio Chinaglia, Jomo Sono,… le Cosmos était l’équivalent du Real Madrid ou du FC Barcelone actuel…mais version US: un football avec toutes ses folies et ses dérives…Retour sur une success story qui a bien mal terminé…

 


Le football dans toute sa démesure

Tout débute en 1971, lorsque Steve Ross alors patron de la Warner devient un poids lourd de l’industrie de l’ « Entertainment » aux Etats-Unis, la filiale Warner et ce qu’elle représente ; parcs à thèmes, programmes télé et le cinéma…Ross décide alors de changer de registre et d’investir dans un club de soccer (football) New Yorkais, le Cosmos. Ce sport est très peu connu aux Etats-Unis car peu médiatisé, et ne peut rivaliser avec d’autres sports qui sont ancrés dans la culture américaine, tels que le baseball ou le basket-ball. Il décida lors son arrivée de ne pas professionnaliser les joueurs passables qui jouent au club,  Ross veut faire venir les meilleurs rapidement.

 

Le roi Pelé reprend du service

En 1971, il y a eu une première approche pour faire venir Pelé mais sans succès. 3 ans plus tard, Ross amène un projet au brésilien ; il veut faire de lui l’homme qui amène le football en Amérique du Nord. Pour y parvenir, Kissimger, vice-président des Etats-Unis intervient en le contactant. Les dirigeants des New York Cosmos vont même jusqu’à peindre le terrain pourri, dans lequel ce club a débuté, en vert pour faire croire à Pelé qu’il est tombé dans un vrai club pro !! Finalement, le 11 juin 1975, le roi Pelé signe un contrat avec le club. Et même s’il ne réalise pas des prouesses avec son équipe, ils ne parviennent pas à se qualifier pour les play-offs. C’est en revanche un véritable succès sur le plan financier, des milliers de personnes se rassemblent pour voir Pelé. En 1976, des joueurs professionnels viennent renforcer l’équipe, notamment l’italien Giorgio Chinaglia, les résultats sont de mieux en mieux. Les années suivantes, des joueurs aussi renommés que Pelé, comme Franz Beckenbauer, Carlos Alberto, Roberto Cabanas ou encore Jomo Sono peaufinent l’effectif. C’est un succès aussi bien sportivement puisqu’ils sont champions en 1977, 78, 80, et 82, que financièrement puisque des milliers de fans viennent voir les stars du football, 85 000 personnes se rassemblent à chaque match, les investissements portent leur fruit. Tout fonctionne comme sur des roulettes pendant 10 ans chez les Cosmos…mais en l’espace de 3 ans, le club s’écroule. (Photo Pelé, terrain pourri…)

La fin des New York COSMOS

Le premier coup dur intervient lors de la désignation de l’organisation de la coupe du monde 1986, celle-ci est donnée au Mexique, les Etats Unis comptait organiser cet évènement. Par conséquent, il y eu moins d investissements, une certaine baisse de l’engouement…le club dut être vendu à un syndicat mené par l’ancien footballeur Giorgio Chinaglia, les meilleurs éléments quittent le club. En 1984, l’équipe ne dispute pas les play-offs, le déclin du club entraina alors le déclin de la NASL (championnat américain de l’époque, équivalent de la Major League Soccer aujourd’hui) où les fans et les medias se faisaient plus rares. Celui-ci disparut à la suite de l’arrêt de la NASL malgré une tentative de mise en place d’une équipe indépendante mais, faute de moyens et suite à la baisse de l’engouement, cette tentative échoua. En 1985, c’est la fin du club, de la NASL et le début de la Major League Soccer.

A voir absolument le documentaire « Once in a lifetime : the Extraordinary Story of the New York Cosmos »,  film documentaire sorti en 2006 qui retrace l’histoire du club.

 

Ce qu’il faut retenir de l’histoire L’histoire a duré une quinzaine d’années, et est née du désir d’une personne qui a investi des millions pour importer ce sport aux Etats-Unis. Les New York Cosmos  n’ont pas suivi l’évolution d’un club Européen, ils n’ont pas gravi les échelons au fur et à mesure, Ross voulait avoir tout rapidement ce qu’il a finalement obtenu, mais le contrecoup a été fatal pour le club. Le Cosmos espère faire son retour en 2013, date à laquelle il devrait obtenir une franchise et intégrer le championnat. De plus, on s’active en coulisse puisque Cantona est arrivé pour prendre en main l’équipe, Beckham pourrait suivre et investir. Ce come-back devrait  être un sacré coup sur le plan financi. er, cette équipe était adulée aux Etats-Unis dans les années 70, toute une génération de fans  qui a connu cette période de football spectacle reste sur leur faim car le cosmos c’était aussi l’esprit des « Harlem Globe Trotters » ; des stars qui délectent et amusent le public, une idée positive du football à l’opposé des équipes  qui « jouent le maintien »ou « sont venus jouer le match nul » que l’on retrouve trop souvent en Europe