Notre ministre de l’intérieur est bien souvent sous les feux de l’actualité, mais c’est rarement à son avantage. On lui pardonne volontiers de ne pas savoir que les Franciliens sont noyés dans 10 cm de neige parce que certaines rues sont pentues, même à Paris.

Mais là où je ne suis plus d’accord, c’est qu’il se permette de critiquer des décisions de justice. La France est un état de droit, monsieur le ministre, même quand ce sont des policiers qui sont accusés et condamnés. Quand c’est une dame voilée qui se fait verbaliser à tort, comme vient de le rappeler la justice récemment, on cherche des poux dans la tête de son conjoint. On a failli voter des lois sur la polygamie, rien que pour monsieur Lies Hebbadj, tout ça parce qu’on a un peu exagéré en verbalisant son épouse. Quelle perte de temps et d’argent, la police et la justice n’ont que ça à faire ! Est-ce donc si difficile de reconnaître qu’on s’est trompé ? La police ne peut pas toujours avoir raison.

L’assemblée nationale est composée d’un nombre impressionnant d’avocats, mais peu d’entre eux, hormis à gauche, se sont offusqués. La séparation des pouvoirs n’a-t-elle pas le même sens à droite qu’à gauche ?L’ami personnel du chef de l’état a pourtant fait des études de droit.  

Doit-on lui rappeler pourquoi ces policiers ont été condamnés ? Ils ont menti et accusé un homme à tort. Cet homme aurait pu être mis en prison à cause de personnes qui, ne l’oublions pas, ont prêté serment. Ils ne sont donc pas innocents et  les faits qu’on leur reproche ne sont pas anodins. Les syndicats de police qui défendent leurs collègues, à la rigueur, et encore je trouve qu’ils se décrédibilisent. La justice doit être la même pour tout le monde. Je pense même qu’un policier se doit d’être plus exemplaire qu’un usager « non dépositaire de l’autorité ».

Pour monsieur Schwartzenberg, Brice Hortefeux "transgresse l’article 434-25 du code pénal". Autrement dit, il ne respecte pas la loi. Je terminerai par le commentaire de Robert Badinter qui résume fort bien la situation : "Il n’appartient pas à un ministre de critiquer une décision de justice. Si les policiers commencent à fabriquer des preuves pour faire condamner des innocents qu’est-ce qu’il reste de la loi?" Source Europe 1.