Ils est amusant de comparer les prévisions optimistes de certains au début de l’année 2009 et la situation actuelle.

Vous en souvenez-vous ?

Notre hyper-président avait gesticulé à Bruxelles pour mettre en place un grand plan d’action, un plan Marshall du système bancaire. Ca m’avait bien fait rire. D’autant que les naïfs avaient soupiré "ouf, on est sauvé".

Que c’est-il passé ?

En empruntant déraisonnablement pour permettre aux banques de se gaver avec la reprise économique artificielle à venir, les états ont grandement aggravé leur situation financière sans aucune contre-partie sur le plan de l’économie réelle. Vous n’espériez tout de même pas que les banques allaient investir à 3% dans l’économie réelle alors qu’elles pouvaient se faire 40% dans les bulles spéculatives qui se reformaient quand même ?

Le chômage a continué à augmenter, les salaires à baisser, les prix à monter… Si bien que ce qui devait arriver arriva : la situation financière des états devenue critique a abouti aux crises budgétaires que nous avons pu voir.

Grèce, Irlande… Aujourd’hui, le Portugal sentant son tour venir tente à la va-vite de rassurer les marchés.

Si il parvient à briser les grèves, les réformes pourraient sauver la situation de manière très provisoire (c’est-à-dire que la vraie crise arriverait en novembre 2011 au lieu de janvier)

La prochaine victime de l’irresponsabilité de ceux qui ont tenté cette vaste fumisterie qu’ils ont osé appelé "politique de relance" semble être l’Espagne.

"NON !"

Nous dit avec force notre très cher ami Zapaterro, riant sous cape à la perspective de voir ceux qui parieraient sur une faillite de l’Espagne à court terme perdre leur chemise.

Mon cher ami, les traders sont généralement des ingénieurs, et non des politiques et des financiers de souche, ils ne sont donc pas stupides à ce point là et ils savent bien que ce n’est pas pour tout de suite…

Mais c’est pour demain !

Explications.

La situation économique de l’Espagne est des plus catastrophiques, si ce n’est la pire de la zone Euro : 20% de chômage et en augmentation constante, des salaires en chute libre, une économie qui s’effondre (enfin, ce qui ne s’est pas encore effondré…), un déficit délirant.

Seul indicateur au vert, le taux d’endettement est encore faible : 55,2% en mai 2010.

OUF !

Et non ! (ah, je vous ai bien eu !) Il augmente très vite !!!

Aujourd’hui, le taux d’endettement de l’Espagne approche les 60%. C’est encore faible, mais plus pour longtemps : comprenez qu’à raison de +4 points par semestre, ils ne vont pas pouvoir jouer longtemps la carte du taux d’endettement raisonnable.

Donc, il est quasiment certain que, dans l’année à venir, l’Espagne soit la prochaine victime des mouvements spéculatifs.

Et la France ???

Pas tout de suite, mais ça viendra. Notre économie est plus solide que celle des états actuellement en crise, ce qui explique que malgré un taux d’endettement de plus de 78% et un déficit de 8%, nous n’ayons pas encore de problèmes à ce niveau-là.

Mais avec la brillante politique menée, le taux de chômage ne peut qu’augmenter, et le pouvoir d’achat baisser.

Ce qui plombe indirectement les finances publiques. Sans contre-partie sur le terrain de l’économie réelle, ça va sans dire.