Le conseil général de Corrèze, dont François Hollande est le président, va dépenser un million et demi d’euros pour offrir une tablette Ipad à tous les élèves de 6ème du département ainsi qu’à leurs professeurs : 3 300 tablettes, joli coup pour Apple. Raison officielle : pour lutter contre le surpoids des cartables.

Le département n’est pas à son coup d’essai, puisqu’il a équipé il y a deux ans tous les écoliers (sauf justement les 6èmes) de PC portables.

On est obligé de se poser des questions devant une telle dépense à l’heure où les collectivités locales se disent étranglées. Personnellement, j’ai toujours été partisan de l’introduction de l’informatique dans l’enseignement, mais on peut se demander si l’Ipad est le choix le plus judicieux. Ce n’est sans doute pas la moins chère des tablettes numériques et je ne pense pas que ce soit le meilleur outil pédagogique. Si c’est plus facile à utiliser qu’un PC, ça n’a quand même pas les mêmes usages à prix presque égal. Quand on voit le prix d’un Netbook, on aurait pu faire une sacrée économie en divisant le coût environ par deux.

François Hollande voit dans cette opération un moyen de faire entrer l’informatique dans les milieux les plus modestes. L’idée est généreuse mais il faudra résoudre des tas de problèmes techniques pour que la connexion soit possible partout.

En 1985, Laurent Fabius avait lancé le plan « informatique pour tous » qui n’a pas laissé le souvenir d’une grande réussite.

On imagine les problèmes que ça va poser en cas de perte, de vol ou de casse de l’objet.

« C’est le premier outil qui fait véritablement le pont entre le monde des enseignants et celui des élèves. C’est une révolution pédagogique » prétend le directeur de Paraschool, la maison d’édition numérique chargée du développement des applications éducatives. On de doute qu’il ne va pas dire le contraire. « Première mondiale ! » on se demande si ce n’est pas un coup de pub d’un futur prétendant à l’investiture suprême.