L’Histoire ou la petite histoire ?

Diogène est une histoire que j’ai écoutée enfant, c’était l’histoire d’un homme vivant dans un tonneau, mais très romancée. Il y avait des illustrations comme les autres livres dédiés aux enfants.

Oh oui, je l’ai écouté, plusieurs fois, je l’adorais, je ne le trouve pas sur le net, ce livre existe pourtant bien !

De l’Histoire à la réalité psychanalistique

Diogène, l’histoire qu’on me racontait est tirée de la légende de Diogène de Sinope qui a vécu dans la pauvreté par philosophie. On pourrait analyser ses traumatismes par rapport à sa vie pour comparer la psychanalyse actuelle sur le syndrome portant son nom.

La comparaison est vite faite sur certains points comme 

  • *Le manque affectif / le père en prison
  • *La relation à l’argent/ le père fabriquait de la fausse monnaie
  • *L’enfermement dans un environnement réduit / le père en cellule
  • *La relation avec la nature, retour au basic instinct, le fait de se transformer pour communiquer avec les autres. Le rapport privilégié avec les enfants, seuls personnes qui ne jugent pas, ils sont nature, innocents, purs !

Le Syndrome à la une des journaux

Le syndrome est encore à la une de mon journal aujourd’hui ( la une, c’est une image, c’est dans la rubrique " c’est la vie ", plutôt en première page si on commence le journal par la fin !), ce n’est pas la première fois que je lis un article dans le genre, mais c’est justement la fréquence qui m’interpelle !

"Un organisme HLM de Roubaix (Nord) a découvert 60 mètres cubes d’immondices et déchets en tous genres accumulés dans le petit deux-pièces d’un locataire, un homme d’une cinquantaine d’années atteint du syndrome de Diogène, a indiqué vendredi l’organisme dans un communiqué.
Selon La Voix du Nord, qui a révélé l’information, le nettoyage de l’appartement par une société spécialisée a duré une semaine et rempli cinq bennes.

L’homme vivait seul depuis plusieurs années. L’odeur des montagnes d’immondices accumulées incommodait les voisins, tout comme les cafards et souris qui s’échappaient de l’appartement.
L’homme qui dormait sur une chaise, seul endroit accessible au milieu des tas d’ordures qui atteignaient par endroits deux mètres de hauteur, ne laissait entrer personne chez lui, toujours selon le quotidien régional.
Après un malaise du locataire, l’organisme HLM Pact Métropole Nord a réussi à le convaincre de quitter son
logement pour être examiné par un médecin le 12 octobre dernier. Il a été hospitalisé depuis.
Pact Métropole Nord a été autorisé par le locataire à faire nettoyer et désinfecter le logement et réfléchit à un relogement adapté avec un accompagnement social.
Selon le communiqué de l’organisme HLM, l’homme souffre du syndrome de Diogène, trouble du comportement qui consiste à accumuler des objets hétéroclites et à négliger l’hygiène corporelle et domestique. Ce trouble du comportement s’accompagne d’un isolement social et du refus de toute aide extérieure. "

 (Le parisien.fr)

Vu de l’extérieur

Nous sommes époustouflés, scandalisés, indignés, dégoûtés, écoeurés par les images de personnes et de lieux de personnes atteintes de ce syndrôme.

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Pourquoi et comment en sont-elles arrivées là ?

Certains avaient une vie familiale dite normale au moment où cette suite de bizarreries ont commencées !

L’agglutination de choses dénuées d’intérêt pour tous sauf du « collectionneur » atteint d’un premier TOC.

Dire que ce syndrome n’a été reconnu qu’en 1975 par le Pr. Clarke, alors qu’il y a des années de souffrances qui sont passées pour de la fainéantise !

Il semblerait que seules les personnes âgées sont dans cette souffrance, mais ça n’arrive pas si brutalement, il y a des années de souffrance mentales derrière !

On ne se réveille pas un jour en étant atteint de ce syndrome.

C’est insidieux, c’est un mal qui envahit le « malade » depuis des années, depuis l’enfance, qui épreuve après épreuve grandit et déborde sur la vie de couple ou familiale.

Au lieu d’aider la personne atteinte, à coups de remontrances, on l’enfonce, on la détruit à petit feu, on lui donne des ordres, on ne l’aide pas…

On finit pas la délaisser, espacer les visites, éviter d’aller la voir avec les enfants, jusqu’à ne plus que lui téléphoner et l’oublier.

Elle gardera les photos, les journaux en date de…les emballages rappelant ceci ou cela, puis les catalogues au cas où, les pubs, les jouets, les jeux, les tissus ça peut toujours servir…

La personne se renferma sur elle-même, ne se nourrira que peu, ne dormira que peu, ne se lavera que peu, ne parlera que peu…

Si l’on sonne, elle fera « la morte », elle l’est de toute façon dans sa tête !

Elle sera petit à petit devenue :

Neurasthénique, agoraphobe, syllogomane, paranoïaque…

Le jour où l’on s’aperçoit de la catastrophe, c’est bien trop tard, la personne ne se sortira plus de son état, plus personne ne peut plus rien pour elle.

On la fait souffrir en l’arrachant à son « royaume » répugnant !

Un membre de notre famille sombre dans cette maladie, on est aussi fautif que ceux qui sont à l’origine de cet état, bien des années avant notre arrivée dans sa vie !

Nous ne sommes pas assez à l’écoute des gens qui nous entourent. Il faut écouter et ne pas juste entendre, aider et ne pas juste demander, donner et ne pas juste prendre.

Pas besoin d’être psy pour se rendre compte que quelqu’un ne tourne pas rond, ou qu’il a besoin d’aide !

Pourquoi fermer les yeux ?

Il n’y a pas de syndrome sans racine traumatique !