Le 29 septembre dernier, Nintendo tenait une conférence très importante au Japon: outre les estimations des ventes pour la fin de l’année fiscale (mars 2011), la date de sortie et le prix de la Nintendo 3DS étaient annoncés.

La Nintendo 3DS est une console très attendue car c’est la première à bénéficier d’un écran en relief d’où l’impatience des joueurs du monde entier de mettre la main dessus. Les actionnaires, flairant la bonne affaire, sont tout aussi impatients de voir la bête sortir. Aussi tout le monde s’attendait à une sortie mondiale avant les fêtes de fin d’année, un cadeau de Noël qui tombait à pic et des ventes énormes en perpectives donc des profits et des dividendes généreux!

Ainsi, pendant la réunion, en 30 minutes seulement l’action Nintendo a fait un bond assez important (environ 500 yens)(voir graphique, cliquer sur l’image pour l’agrandir) pour s’effondrer immédiatement après. Que s’est-t-il donc passé en si peu de temps?

(Cours de l’action Nintendo: heure en abscisse et prix en ordonnée)(cliquer sur l’image pour l’agrandir)

Le site Reuters aurait annoncé le lancement de la 3DS pour le 28 octobre au prix de 18 000 yens (soit environ 180 €). Un prix ridicule et un lancement avant Noël, donc des ventes formidables en perspective! La fièvre s’empare du marché et les investisseurs achètent en masse provoquant la flambée de l’action! Mais voila, Reuters s’est trompé et Satoru Iwata, PDG de Nintendo, annonce que c’est la DSi XL "Super Mario anniversary" qui sortira le 28 octobre à ce prix, la 3DS étant prévue pour février 2011 au Japon au prix de 25 000 yen (environ 250 €) et en mars dans le reste du monde.

Les espoirs des actionnaires s’effondrent, avec eux l’action Nintendo qui subit une baisse de 890 yens (3,7%). Par rapport au pic, l’action perd environ 2000 yens soit 8%, ce qui est énorme en si peu de temps!

Cet exemple est flagrant de l’avidité folle des actionnaires qui n’ont que les gros profits en tête et sont prêts à n’importe quoi tant qu’on leur promet beaucoup d’argent, quitte à mettre à mal des entreprises pourtant florissantes! Il faut toujours vérifier ses sources et une telle erreur diffusée à la hâte pour avoir la primeur de l’information est non seulement grossière mais grave de la part de professionnels réputés. Elle aurait pu avoir des conséquences bien plus désastreuses mais, apparemment, ces exemples de réaction très excessives de la part des actionnaires seraient plus nombreux qu’on le pense.

Tant que la bourse tiendra le monde, une simple rumeur pourra changer de nombreuses vies sans remettre le système en question.