J’avoue que j’ai du mal à comprendre la stratégie des syndicats. Ils ont proposé deux actions de même type en moins d’un mois. Deux grèves en un mois, c’est un peu suicidaire. Qui peut se permettre de perdre deux journées de salaire ?

On sait que c’est surtout la fonction publique qui fait grève, les salariés du privé ne peuvent pas la plupart du temps. Plus de la moitié des salariés du privé travaillent dans des entreprises de moins de 50 salariés, ce qui signifie qu’ils ne sont pas syndiqués.

C’est aberrant car le privé est encore plus concerné que le public par cette réforme des retraites.

Monsieur Woerth a beau jeu de pavoiser au journal de vingt heures en disant qu’il y avait moins de grévistes, ce qui est certain et moins de manifestants, ce qui est moins sûr. Les syndicats sont contents, la journée est réussie et le gouvernement est content, le mouvement s’essouffle. On est revenu à la case départ : on ne parle même plus d’aménagement de la réforme cette fois-ci. L’orage est passé.

Pourtant, au Sénat l’UMP ne possède une marge de manœuvre aussi large qu’à l’assemblée. C’est maintenant qu’il faut presser. Comment ?

Sûrement pas par une grève générale reconductible comme le propose FO, c’est le fiasco assuré.

Je pense que la prochaine étape doit être une manifestation monstrueuse un samedi ou un dimanche. Les gens ne travaillent en général pas, donc pas de perte de salaire et le privé peut se joindre au mouvement. Bien sûr, il faut payer le transport pour aller à Paris. C’est moins cher qu’une journée de salaire et les syndicats peuvent casser la tirelire pour affréter des bus.

Rappelez-vous la loi Savary sur l’enseignement privé : des millions de personnes dans les rues, le projet n’a pas duré longtemps.

Tous à Paris, le public, le privé, les jeunes, les retraités et on verra si ça ne bouge pas !