Il est évident, il fallait une réforme du système de retraites. Les métiers, la santé, les conditions économiques, les styles de vie, de consommation, d’organisation sociale, de fonctionnement administratif et la démographie, tout a changé depuis ces dernières décennies ! Mais voilà, on s’y attaque, et là on est confronté à des conflits majeurs.

 Peu importe qui aurait fait la réforme, il y aurait eu des réfractaires, sauf si l’on garantissait pour tous une pension de 1500€  possible dès 40 ans et pour les femmes la même chose possible dès 35 ans dès lors qu’elles aient eu 3 enfants.

 La situation est exagérée bien sûr, mais que d’arguments contre cette réforme des retraites ! Comble de "malchances", le meneur a les pieds empêtrés dans des affaires de conflits d’intérêt et il se contredit lui-même. N’oublions pas la baisse de la crédibilité de l’ensemble du gouvernement, qui se dit uni mais dans lequel on va bientôt voir émerger les compétitions présidentielles donc coups bas, alliances et trahisons vont certainement ressortir encore plus dans les mois à venir.

Parlons retraite.

 

Aujourd’hui, on en ressort principalement les inégalités des femmes face au recul de l’âge de la retraite ou bien encore la négociation de partir plus tôt sans décote en fonction du nombre d’enfants, car bien souvent c’est la femme qui se dévoue à arrêter sa carrière pour l’éducation des enfants.

 

Râlons ! Râlons !

Cette réforme va mener à une situation des retraités encore pire que celle d’aujourd’hui : précarité, malnutrition, économie au centime près pour payer les charges, soucis de santé que les retraités ne voudront alors pas régler car cela demandera dans le futur de payer des frais de santé (optique, dentiste, dépassements d’honoraires), sédentarité; et oui, une voiture coûte cher et on n’a pas toujours des âmes dévouées qui nous entourent !

 

Râlons ! Râlons !

Sans cesse on entend parler que l’âge légal de la retraite est repoussé à 62 ans et 67 ans pour le taux plein car l’espérance de vie recule de plus en plus.

 

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Ok mais ont-ils pensé dans quel état était la population à 62 ans ? A 62 ans peut-on encore être efficace dans un emploi comme les sapeurs pompiers, chirurgien, ou dans les métiers physiquement éprouvants ? Une assistante maternelle est elle aussi compétente à 62 ans pour garder 5 enfants qu’elle ne l’était à 25 ans ?

   Oui, il est vrai, il est envisagé d’étudié des aménagements selon la pénibilité du métier. Mais cette étude est-elle viable. Est-ce que dire « Telle profession est pénible, donc l’âge légal sera finalement de 61 ans et de 63 ans à taux plein » sera aussi juste alors que la personne est en arrêt maladie tout les six mois ? On envisage les reclassements dans des emplois qui ne conviennent pas aux personnes.

D’où l’argument pertinent de prendre le temps de réfléchir et de prendre en compte un paramètre : peut on travailler jusqu’à 67 ans EN BONNE SANTE ?

 

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 Et dès lors que l’on évoque cette idée, elle est à chaque fois esquivée. Pourquoi ? Deux raisons : la première il est bien évident que reculer l’âge du taux plein augmente les chances de débourser moins d’argent dans les pensions de retraites à taux plein. La seconde et ce pourquoi on esquive ce point épineux : c’est que tout le monde sait bien qu’il est peu probable que tout le monde arrive en bonne santé compatible avec le travail à 67 ans déjà qu’à partir de 60 voire avant les premières pathologies liées à l’âge se manifestent. Donc si l’on prend en compte ce paramètre forcément, toute la réforme capote !

 

Râlons ! Râlons ! Râlons !

 

 Le plus drôle est d’entendre tout les réfractaires à cette réforme, endimanchés pour l’occasion avec leurs banderoles tricolores (que d’orgueil !). Seulement voilà, ils se braquent mais jamais n’avancent de solutions claires non plus même lorsqu’ils sont interrogés, car en fait eux non plus ne savent finalement pas quoi faire au bout du compte pour une réforme fiable, juste et durable. Bien sûr durable ! Car quand on analyse la chose, cette réforme n’est pas prévue sur le long terme, il faudra déjà revoir le débat dans 15 ans, si ce n’est pas 10 voire encore moins !

 

Râlons ! Râlons ! Râlons ! Râlons !

 

Mais il est logique pour tout ces parvenus de politiciens qui arrivent vers l’âge de la retraite, et l’ont parfois dépassé, de ne pas s’inquiéter de ces soucis. Imaginez seulement un député de  61 ans qui n’est pas réélu. Aucun soucis : il lui est accordé une indemnité de chômage (oui oui CHOMAGE pas retraite) de la durée d’un mandat de député, ce qui pour lui équivaut à arriver à l’aube des 67 ans âge du taux plein, ce qui lui permet bien évidemment de toucher sa retraite, et attention la retraite d’un député n’est pas de 465 € par mois ! Sans compter les capitalisations annexes, les indemnités des autres mandats et autres gracieusetés possibles.

Alors un ministre imaginez ! Et encore plus un Président !

 Que leur importe de reculer l’âge? Ils sont trop hauts pour se rendre compte. Leurs comptes en banque ne descend plus mais ne font que monter, ils n’ont plus à se serrer la ceinture pour boucler la fin de mois. Pour eux ils ne voient que les chiffres pas l’homme.On pourrait même dire qu’ils vivent « ailleurs », dans un autre monde.

Je les imagine en orbite dans la Station spatiale internationale, ils savent que des choses se passent mais ne voient rien. Ils ne voient que des continents et des mers, mais pas d’hommes. Ils savent qu’il y a de l’argent, donc déplacent virtuellement par des mots les fonds par ci par là, sans oublier leur portefeuille.

 

 Ils taillent dans le vif pour économiser à tout va, ils fixent aux pions des objectifs à atteindre alors qu’ils n’atteignent même pas les leurs. Ils ordonnent de faire ci ou ça mais au bilan : des coups de hasard font que certaines instructions sont bien appliquées.

Cependant sans voir les hommes ils n’ont pas vu que suite à leurs actions, la moitié tendent la main aux feux rouges, font la queue dans les épiceries sociales, boivent l’eau des récupérateurs de pluie (et oui ça arrive !), ne se soignent plus.

« Mais la santé est primordiale » diront-ils !

Mais comment faire lorsqu’il faut payer ses médicaments car ils sont jugés soudainement inefficaces ou parce que l’on refuse des traitements génériques ?  

Râlons ! Râlons ! Râlons ! Râlons ! Râlons !

 

Dans tout ce brouhaha politique où aucun ne sait finalement vraiment ce qu’il faut faire dans un pays en pleine débâcle et qui n’est pas souvent bien côté en nombreux points (éducation, justice, santé, délinquance, corruption, écologie…), ils parlent de retraite, mais ils parlent rarement dans ce débat de l’EMPLOI ! ! !

 

Sans parler d’arriver de 62 à 67 ans en bonne santé, c’est bien beau de reculer l’âge de la retraite, encore faut-il que derrière il y ait des emplois ! Que va-t-il arriver si l’on augmente l’âge du départ sur un marché où l’emploi est dur à obtenir, sans compter la main d’œuvre nouvelle qui arrive sur le marché ?  

L’emploi des séniors est déjà en mal où les entreprises hésitent fortement à embaucher un sénior. Peu importent les aides censées stimuler l’emploi des plus de 50 ans !

Que va-t-il arriver justement en cas d’explosion de chômage des séniors qui ne peuvent donc plus de cotisation retraite donc une pension de misère si le départ se fait à 62 ans ?

Aucune réforme des retraites ne peut tenir sans compenser par l’emploi !

Hors les marionnettistes de l’Etat  décrètent des non remplacements de postes, des réductions d’effectifs, de la rentabilité à tout va avec du personnel en moins. Travailler plus pour gagner moins dans une équipe toujours plus restreinte.  En somme plus de main d’œuvre pour moins d’emplois.

Le chômage déclaré (et non déclaré)  augmentera à coup sûr et ceci même les aides les plus alléchantes n’y pourront rien !

Les files d’attentes dans les épiceries sociales, les restos du cœur et autres s’allongeront.La santé publique va se dégrader, les risques de sécurité routière également.

La société va disjoncter.

 

Pour conclure, on va droit dans le mur.

 

Voltaire, Beaumarchais, Zola, Hugo, Balavoine, Coluche, Gainsbourg, amis de la cohérence revenez ! Nous avons besoin de vous !

 

ps:merci aux dessinateurs qui proposent ces dessins de presse si éloquents!