La France d’Hortefeux et à sang…
Demain, grand jour de manifestations contre la réforme des retraites. Après avoir joué la division due aux corporatismes, après avoir montré du doigt l’étranger qui n’a pas sa place chez nous, voilà surgir la pétoche pure. Cousue de fils blancs, cette politique, si l’on peut appeler cela ainsi. La vie de la cité peut se passer des ces mauvaises manières de traiter le citoyen.
Ce matin encore, un haut responsable de la sécurité nous prédit des attentats imminents. On ne peut y voir qu’une raison. Eviter la réussite des rassemblements. Ces attentats n’auront sans doute pas lieu et tant mieux, et l’on pourra éventuellement démontrer que la mobilisation est en baisse.
Le chiffon rouge variable, carmin, écarlate, sang, qu’on nous présente chaque matin avant de prendre des transports en commun va finir par agacer, comme la chasse aux Roms des semaines précédentes.
Au lieu de nous rassurer, en évoquant les mesures prises et en faisant appel à notre vigilance, ON a choisi dès l’aube de nous inquiéter. L’effet escompté va revenir en boomerang. Hier, nous eûmes droit à une fausse alerte SNCF.
Forcément, comme avec les drogues, il faudra augmenter les doses. Jusqu’à dire que l’on avait raison puisqu’il ne se passe rien, grâce à notre police secrète ou non. L’état d’inquiétude permanente finit dans la lassitude et la méfiance. Certes, des enlèvements à Arlit démontrent la nuisance de l’AQMI, mais je ne crois pas risquer d’être enlevé dans les jours qui viennent.
Est-ce gouverner ? Le rejet de la droite sarkozyste fait-elle si peur à l’Elysée pour que l’on ait envie de nous la refiler à titre punitif ? Pour le moment, en douceur on cure les niches au rabot ( ?). Le vert est mis sur les taxes.
Le plus inquiétant : comment entretenir cette atmosphère délétère jusqu’en 2012 pour que les citoyens apeurés, effrayés, déboussolés votent dans le bon sens ?