Un projet phénoménal face à Tim Burton? Rien d’étonnant me diriez-vous. Et pourtant, alors qu’il continue de nous épater dans des histoires plus fantastiques les unes que les autres, où personnages marginaux et personnalités hors-normes se confrontent au monde et ses mauvais côtés, le créateur de Beetlejuice s’attaque aujourd’hui aux monstres et robots géants pour adapter "Monsterpocalypse" au grand écran.
C’est en mai dernier que le site américain Deadline.com, annonçait que Tim Burton aurait été contacté par Dreamworks pour réaliser ce projet tout à fait alléchant. J’avoue, cette rumeur ne me rendait guère confiante d’autant que le maître du fantastique est envahi de projets… pour mon plus grand bonheur. Car comme il le précise si bien lui-même "entre les rumeurs qui circulent sur internet et la vérité, il y a une grosse différence".
D’autant plus qu’ il ne faut absolument pas oublier que l’excellent conteur serait toujours attaché à la famille Adams, qu’il commencera le tournage de "Dark Shadows" avec son acteur fétiche Johnny Depp, qu’il prépare "Frankeweenie" et qu’il réadaptera la belle au bois dormant, soit "Maleficient" comme il l’a fait pour Alice aux pays des merveilles! Autant dire qu’un ministre n’aurait pas un emploi plus chargé que le sien!
Et pourtant, c’est en juin dernier que le projet "Monsterpocalypse" sort de l’ombre pour se concrétiser cette semaine grâce au producteur Roy Lee. Du sur-mesure pour Tim Burton? Oui, bien sûr que oui!
Jusque là, Monsterpocalypse n’existait qu’en tant que jeu de plateau. En effet, beaucoup plus connu au Etat-Unis qu’en France, ce jeu phénoménal de stratégie et d’action ultra-rapide se joue avec de magnifiques figurines qui représentent des monstres terrifiants et imaginés avec minutie. Chaque bataille se déroule alors dans un ville totalement imaginée pour s’affronter dans un combat sans pitié jusqu’à se qu’il n’en reste plus qu’un. Bref, prenez-vous pour le cousin de Godzilla ou autre monstre pour traquer et détruire votre ennemi grâce à des armes, diverses capacités actises grâce aux dés spéciaux et la puissance à gagner! Violent? Non, très tactique et ça fait du bien!!!
Autant dire que le seul et l’unique Tim Burton peut vraiment donner vie à ce jeu totalement grandiose, surtout qu’il s’associe au scénariste John August ("Big Fish", "Charlie et la Chocolaterie", "Les noces Funèbres") et Matt Wilson, le créateur du jeu! Rien que ça! Cependant, on ne sais pas encore grand chose sur ce projet si ce n’est la petite déclaration de Roy Lee: " L’idée générale sur le film que je peux vous confier c’est que les monstres géants viennent sur terre et commence à tout détruire. Les humains à ce moment là ripostent. Et ils ont l’impression de les avoir détruits, mais ils apprennent rapidement que les monstres ne sont en fait pas morts et se sont en quelque sorte enterrés et envoient une sorte de signal dans l’espace. Il s’agit probablement d’un message de détresse. Donc les humains savent que quelque chose va arriver, ils ne savent juste pas quoi encore. Et ils savent que ces monstres peuvent être gros. Puis on passe à plusieurs années plus tard alors que rien n’est venu, mais que les humains se sont préparés pour un possible retour des monstres. Et durant ce temps ils ont développés ces robots géants qui vont combattre les monstres quand ils arriveront. C’est ce qui va se passer. Et le gros du film se passe pendant cette bataille entre les robots géants et les monstres géants."
Etant une grande fan du jeu, j’ai hâte de voir cet univers se transformer dans les mains du maître du fantastique! De toute façon, on n’attend pas à ce que Tim Burton fasse un film hors du commun, un art magnifique; mais on attend que Tim Burton face du Tim Burton, tout simplement…
Bonjour Lowacam.
L’univers burtonien…féerique, lugubre, mélancolique, teinté d’innocence et de lucidité, les films de Burton sont marqués par une ambivalence qui n’appartient qu’à lui.
On ressent l’amour que porte Tim Burton à Edgar Allan Poe, tout comme son adulation pour Vincent Price l’un des piliers de la Hammer.
Burton a créé un univers onirique de toutes pièces, ou toute une génération se retrouve ! Que j’aime cet univers sombre et mélancolique traversé de fulgurance poétique…si rare dans le cinéma américain d’aujourd’hui.
Quelques soient les sujets de ses récits, il donne toujours priorité au côté visuel du film. A ce titre, son passé de dessinateur lui confère une base solide pour explorer ses délires graphiques et les projeter à l’écran.
L’une des marques de fabrique d’un film de Burton est l’influence expressionniste que l’on y trouve, un descendant légitime de Robert Wiene, Friedrich Wilhelm Murnau ou encore Fritz Lang quant à l’esthétique de leurs œuvres respectives.
On reconnaitrait certains films de Burton parmi des milliers. L’esthétique burtonienne est particulière, beaucoup la jugent gothique. Quoiqu’il en soit, elle découle de l’expressionnisme et Burton nous confirme cela en glissant des clins d’œil direct à des films dont il est émule. Outre diverses inspirations, dont celles des œuvres d’Edward Gorey et Edgar Allan Poe, l’expressionnisme est un leitmotiv pour Burton.
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Ed Wood est surement l’un des films les plus intimistes qu’il m’ait été donné de voir, mais qui n’est pas pour autant égoïste. Grâce à une performance exceptionnelle de la part des acteurs, on revit le rêve de ce « naïf » d’Ed Wood, élu plus mauvais réalisateur de tous les temps.
Mais la ou Burton aurait pu nous proposer une comédie exagérant les moindres faits et gestes d’Ed Wood, il préfère nous montrer une autre vision du réalisateur; un homme véritablement amoureux du cinéma, et qui n’a pu contribuer à son développement.
C’est dans un sublime noir et blanc et sous la musique d’Howard Shore que Burton nous conte la vie d’Ed Wood. Il se dégage du film une chaleur, une tendresse humaine désarmante, un optimisme contagieux.
On est pas prêt d’oublier les « Bivère » de Martin Landau, criant de vérité dans la peau d’un Bela Lugosi vieillissant, se tuant à feu doux mais intact dans son amour pour le cinéma.
L’amitié qui lie Bela Lugosi à Ed Wood est très poignante; observez bien leurs gestes, leurs visages: ils aiment ce qu’ils font même si peut-être ils le font mal. Une véritable déclaration d’amour au cinématographe et à la marginalité !
Finalement une leçon d’humanisme.
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