Marcel Amont le chantait : le figaro se retrouve « dans un jeu de quilles ». Florence Woerth et Liliane Bettencourt, sa comptable, ses secrétaires ? Non, pas, déjà, en 1975 (quoique, allez savoir… Florence Henry-Woerth est née en août 1956). Ce qui est cocasse, c’est que Le Figaro se retrouve, lui, en pleine contradiction entre ce qui paraît sur son site et ce que veut bien laisser publier en réaction son équipe de modération. Collectionner les commentaires retoqués par cette fine écurie pourrait bien faire émerger un nouveau « dada » (de l’écurie Dam’s entraînée à Chantilly) : la figmodératophilie.

C’était l’un des plus fameux airs de la comédie musicale Pourquoi tu ne chanterais pas ? et l’on se demande si ce n’était pas prémonitoire. Qui fait chanter qui dans l’affaire du Woerthgate ? La réponse ne sera pas – encore, déjà – donnée. Marcel Amont, dont on se demande s’il pourrait encore pousser sa ritournelle lors de la matinale du France Inter de Val et Hees, entonnait avec ses choristes :

« On dirait Figaro, le barbier de Séville
Et je parle et je tourne et je cours
Cabot dans un jeu de quilles
J’aimerais bien faire demi-tour
(Il aimerait bien faire demi)
(Il aimerait bien faire demi)
(Il aimerait bien faire demi-tour)
(Il aimerait bien faire demi-tour) ».

 

Et là, il semble que Le Figaro aimerait bien, lui aussi, faire demi tour. Cela fait deux fois que l’équipe de modération du site du Fig’ retoque (à pois roses ? aux couleurs de l’écurie Dam’s créée par Florence Woerth ?) toute allusion au fait, contesté par l’avocat de l’épouse d’Éric Woerth, sur lequel Le Figaro titrait : « Banques : F. Woerth a postulé en Suisse ».  Relevez le mode indicatif, et misez. Prenons les paris : même en employant le conditionnel, peut-on encore en faire état sur le site du Fig’ ? À deux reprises, pour mon propre compte (pour d’autres ? je l’ignore…) le rappel de ce fait rapporté par Le Figaro fait l’objet d’une suppression de commentaire(s).

 

Le Figaro devient-il un vrai « diminutif » (soit, en argot, aussi un merlan), qui en véritable artiste capilliculteur raserait « tout ce qui dépasse » dès qu’il est question des époux Woerth ? Ce serait exagéré de le penser car les commentaires des visiteurs du site sont parfois féroces à leur égard.

 

Florence Woerth aurait, selon son avocat, Me Antoine Beauquier, porté plainte pour diffamation contre Arnaud Montebourg et Éva Joly le 24 juin dernier. Démarche insolite qui consiste à ne poursuivre que les auteurs de propos et non ceux qui les ont propagés. Le Figaro fera-t-il aussi l’objet d’une plainte de Florence Woerth ? On attend sereinement. On se souviendra que Sylvie Noachovitch (candidate UMP dans le Val-d’Oise et avocate) avait porté ainsi plainte contre Le Canard enchaîné (« Moi, mon mari (…) l’idée de coucher avec eux… », tels étaient les propos incriminés), plainte qui avait ensuite fait pschitt… Gageons que c’est selon cette éventualité que l’équipe de modération du site du Fig’ fait montre d’un tel zèle. On ne saurait donc s’en offusquer.
Mais on peut en rire, s’en gausser, et même le mettre en musique. Madame Woerth avait promis… d’opposer veto au Tout Paris ? Le coup n’a pas manqué, grâce à nos gominés ? Monsieur Woerth avait promis… de mettre le fisc dans la partie ? Il n’y a pas manqué ? Le problème, c’est qu’après nous avoir fait chanter tout l’été, le ministre du Budget, la bise automnale venue, dira aux fourmis laborieuses de danser… Qui dansera la « rilance », cette nouvelle danse ? La cigale Bettencourt, dont le moindre défaut serait d’être trop généreuse ? Dansera-t-on sur la « muraille de Chine » (qui sépare les activités d’Éric Woerth de celles de son épouse) les pas qui font le pont entre classe politique et grosses fortunes ? Au moins, la muraille n’a-t-elle pas de parquet glissant (sur les détails des écoutes et autres investigations ?).

 

Allez, pour rester équitable, encore, pour la bonne bouche, deux-trois commentaires publiés sur le site du Figaro

• De Sophie Limonet : « Sans faire de procès d’intention au Procureur Courroye il est tout de même étonnant que les principaux acteurs de cette affaire ne sollicitent pas la désignation d’un juge d’instruction afin de pouvoir prendre connaissance du dossier et pouvoir mieux se défendre. Seraient t-ils d’ores et déjà rassurés sur le devenir judiciaire de leur affaire ? ». Poser la question n’est pas y répondre.

• De Pat expat : « Elle et ils seront bien entendu sous le régime de la GAV, car il ne peut y avoir deux pois (sic) deux mesures, sauf à ce que le procureur soit poursuivi pour délit de favoritisme… ». C’est l’histoire de la princesse Woerth, qui sentait même un petit pois de confusion des genres sous une véritable pile de matelas haute comme la muraille de Chine ? Ah, la presse en ligne déchaînée, que de perles, que de perles !

• De Réseau Attila : « Les huées de la foule quand Woerth est monté sur le podium. Ça glace le sang. On aurait dit une exécution publique avec la vindicte populaire. Faut pas demander quand Sarko va venir aujourd’hui ou demain sur le tour de France. ». Que fait la modération du Fig’ ? Tentez de trouver trace de ces huées dans les pages du Figaro… Pure invention, sans doute…
Du même : « Ils ont enlevé la photo du couple Woerth avec en toile de fond la Société Générale ? Ca fait bien marrer en tout cas. ».

• De John Nespole : « Disons que Woerth va (à sa demande !) se confesser auprès du cardinal Courroye lors de la messe du dimanche matin pour avoir fait dans le confit d’intérêt un peu (le confit c’est comme le conflit… Mais sucré) (….) après le secret de confesse dont les PV seront distribués dans les papillotes de Noël de l’Élysée (et M. Sarkozy tirera l’oreille du gamin, c’est promis), Mme Royal pourra enfin demander pardon pour tout ce petit monde et chacun continuera de jouer dans la cour des grands. La retraite ? Sincèrement cette histoire c’est ce qui peut arriver de mieux à M. Woerth ! ».

• De Jean Kiri : « Le ministre, sans cravate, en chemise orange et veste en lin beige-marron, a sacrifié seul dimanche matin à la cérémonie du podium du village-départ avant de faire un tour des stands, signant autographes et posant pour les photos de nombreux badauds. Juste une question au Figaro : les badauds n’ont pris que des photos ? Pas d’autres réactions de ces badauds ? ». Ce à quoi Fatlyst33 répond : « sans chemiseuuu, sans pantalonnn, ce soir, nous irons danser… ».

Chantons, dansons maintenant… avec modération !
 
Au fait, la publication du fac-similé de la modération du Figaro sur Le Post (groupe Monde interactif), a fait aussi l’objet d’une modération qu’on peut estimer quelque peu immodérée. C’est sans doute parce que j’avais employé « nouveau hobby » au lieu de « nouvel hobby ». Cela se discute, restons sereins et n’allons pas incriminer un supposé grégarisme liant les équipes de modération du Post et celles du Fig’.
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  Allez, une autre pour ma collection. Il n’est pas loisible d’opérer un voisinage, pour Le Figaro, entre Florence Woerth, qui dirait tout ignorer d’une éventuelle intervention de son mari auprès de de Maistre (elle aurait déclaré qu’elle ne savait même pas que son mari et le gestionnaire de biens de Liliane Bettencourt se connaissaient), et le coureur Richard Virenque, dont la carrière aurait pu, selon les Guignols de l’Info, avoir été « dopée à l’insu de son plein gré… ». C’est vrai que ces gens ne se fréquentent pas plus à La Cavalerie, au Cap Nègre (gérant Antoine Gilibert, de l’hippodrome et du golf de Chantilly), qu’ailleurs. Tout juste s’adressent-ils une inclinaison de tête aux caisses de Lidl ou d’Ed l’épicier et si Carla Bruni parle de canalisations s’ils se rencontrent à la déchetterie, il ne s’agit pas de tuyaux hippiques, mais d’« assainissement ».
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