Les Bleus disputent vendredi leur dernier match de préparation contre la Chine. Ce match aura lieu à la Réunion où ils ont été accueillis chaleureusement par les habitants de ce bout de France lointain qui ont rarement l’occasion de voir des stars du football de près.
Les nombreux témoignages de confiance qu’ont reçu les joueurs de l’Equipe de France ont dû leur faire du bien mentalement. Mais la vérité du terrain, c’est autre chose. Convaincants et plein d’envie contre le Costa Rica (2-1), les Bleus ont lutté pour arracher le nul face à la Tunisie dans une ambiance beaucoup moins à leur cause (1-1).
C’est à ce type d’ambiance que seront confrontés les joueurs de Raymond Domenech, particulièrement contre l’Afrique du Sud. Il faut donc s’habituer. Contre la Tunisie, ils n’ont pas réussi à confirmer les bonnes choses entrevues lors de leur premier match amical, autrement dit un jeu vers l’avant plutôt fluide même si penchant trop régulièrement à gauche. Contre la Tunisie, c’est surtout la fébrilité défensive qui a inquiété, même si elle ne nous surprend pas.
On sait que les Bleus ont du mal sur les coups de pied arrêtés défensifs (ce qui peut s’expliquer par un manque de taille flagrant). Mais lors de cette rencontre, c’est la volonté offensive des latéraux qui a été mise à défaut. A force de vouloir trop se projeter vers l’avant (pour bien faire, certes), Sagna et Evra laissent des boulevards derrière eux. Ces deux joueurs devront calmer leurs ardeurs ou au moins se mettre d’accord sur le joueur qui sera plus offensif que l’autre.
Evra et Sagna sont des arrières latéraux offensifs et ils ont le profil pour jouer dans une défense à 5. En 1998, dans une défense à 4, les Bleus possédaient en Lizarazu un arrière latéral moderne qui n’hésitait pas à monter. Mais de l’autre côté, il y avait Thuram. Ce dernier compensait les montées de son coéquipier en se plaçant dans un rôle de troisième défenseur central avec Desailly et Blanc, ce qui laissait une base défensive solide derrière. En 2006, même cas de figure avec Sagnol qui montait et Abidal qui s’associait avec Gallas et Thuram. On a donc comme l’impression que ce shéma tactique laisse les deux défenseurs centraux actuels (Gallas et Abidal) isolés et impuissants.
Contre la Chine, Domenech devrait reconduire ce schéma en 4-3-3 sans changements. Diaby convaincant lors de ses entrées en jeu n’aura donc pas sa chance en tant que titulaire. Pourtant, il donnerait de la densité physique à ce milieu de terrain qui en manque tant. Les Bleus devront jouer juste comme ils l’avaient plutôt bien fait contre le Costa Rica offrant un match alléchant et plaisant à voir. Du plaisir qu’on a eu du mal à retrouver contre la Tunisie comme si la France retournait dans ses tourments. Pour ce dernier match amical avant le match contre l’Uruguay, les Bleus devront donner une bonne image d’eux, pour les supporters, mais surtout pour leur mental.