La France est le pays des libertés, le pays des droits de l’Homme.

Pourtant, les inégalités sont très fortes et s’accentuent de plus en plus. Il est une partie de la population française qui est vraiment marginalisée et de plus en plus mise à l’écart : les créoles. La plus grande partie du peuple créole se trouve aux antilles, à la Réunion, et en Louisiane. La culture créole est issue des cultures africaines, française et/ou anglaises. Le créole est une déformation du française, de l’anglais ou même du portugais et du hollandais selon la langue parlée là où se trouvaient les esclaves noirs.

 C’est un peuple fier et travailleur. Pourtant, qui s’en soucie ? Parqués dans leurs îles sans avenir, ils font face à un taux de chômage élevé. D’après les chiffres de 2006, le taux de chômage le plus élevé concerne quatre régions françaises : la Martinique (24,1%), la Guadeloupe (26,9%), la Réunion (28,3%) et la Guyane (28,5%), record absolu. Les jeunes sont les plus touchés : à l’exception de la Guyane, les taux de chômage des 15-24 ans y dépassent les 50% (60% en Guadeloupe). Le taux d’alphabétisation, à rapprocher du pourcentage de personnes parlant le français, est bien plus faible qu’en Métropole, surtout chez les personnes âgées, conséquence d’une scolarisation généralisée qu’à partir de 1950. Pendant longtemps, les DOM TOM ont produit énormément de fruits et légumes tropicaux de qualité exportés partout dans le monde. Pour concurrencer la mainmise de la France sur ce marché, les Etats-Unis ont favorisé l’installation de régimes qui les soutiennent pleinement notamment en Amérique du Sud et qui se sont mis à produire en grande quantité des denrées tropicales vendues à prix très bas, mais de basse qualité aussi. Cependant, la différence énorme de prix a eu raisons des exportations françaises que les gouvernements n’ont pas su soutenir, privant les DOM TOM d’une source importante de revenus. Ainsi, ces territoires n’ont pu compter que sur le tourisme, amenant d’autres problèmes. Le tourisme sexuel, très répandu dans les années 70, a amené de nombreuses maladies et particulièrement le sida. Les autres touristes ont littéralement transformé les paysages car il a fallu construire de nombreux bâtiments, des routes et des infrastructures qui ont totalement défiguré ces îles paradisiaques. Ainsi, sans emploi, sans diplôme et devant vendre leur île pour s’en sortir, les créoles vont souvent tenter leur chance en métropole. Là-bas, ils ne rencontrent que discrimination, insultes et rejet. Quel créole n’a jamais entendu : « Retourne dans ton île de sauvages ! » en cherchant un stage ou du travail ? Certains ont pu s’en sortir, notamment dans le sport (Thierry Henry, Jackson Richardson, Nicolas Anelka, Christine Arron, Marie-José Pérec pour ne citer qu’eux) mais pour les jeunes, la concurrence avec les sportifs venant d’Afrique est de plus en plus intense. Un autre débouché était la musique : le zouk, très à la mode dans les années 70 – 80, est tombé en désuétude. Certains chanteurs comme Fuck Li (qui n’a rien à envier à Eminem) ne sont même pas connu en Métropole. La raison principale est que les principaux producteurs en métropole ne sont pas des DOM TOM et rejettent toute musique ne venant pas de leur pays d’origine, à moins de la métisser avec des rythmes d’autres cultures. C’est un cas flagrant de discrimination et ce chantage est inacceptable chez nous. Mais tout le monde s’en moque. J’espère qu’un jour les mentalités vont changer et que le peuple créole, qui est français et intégré, sera traité décemment et aura accès à l’éducation et au travail au même titre que les autres, avant de devenir définitivement les Amérindiens de la France.