Une monstruosité de l’ultralibéralisme.

L’éminence grise, plutôt noire de N Sarkozy, vient de tenir des propos qui font froid dans le dos et partout. En plus il rappelle mes 2 articles écrits l’an dernier « Il faut tuer les vieux »…

Je ne sais quelles sont les relations d’A Minc avec son père, qui vient de « coûter » 100 000 € à la Sécu. A 102 ans il est assez riche pour payer la note. Voilà donc notre conseiller de trouver que cette prise en charge n’est pas méritée et que tous ceux qui sont dans cette situation financière devraient payer leurs « derniers » frais.

Certes il vaut mieux être riche et bien portant que pauvres et malades. Maintenant il vaut mieux être bien portant, qu’on soit riche ou pauvre.

Derrière ce discours réclamant un semblant de justice, déclaré la main sur le bouclier fiscal et à l’abri des droits de succession, se cachent de sombres perspectives. La richesse va commencer par la pauvreté. La qualité des soins sera fonction du compte en banque. Et chacun d’être surpris par le coût de la médecine moderne. C’est l’euthanasie généralisée pour que l’héritage ne finisse pas entre les mains des mandarins, anesthésistes ou autres. Au premier signe de fragilité la piqûre. Quelles économies pour la Sécu !

A quel âge est-on « très vieux » ? Très tôt si l’on en croit le taux d’emploi des seniors.

Au dortoir de l’hospice, le pépé, s’il veut vivre encore un mois. La chambre individuelle, trop chère.

L’AVC, mais pas fatal. Celui qui vous laisse légume. Alors là, adieu, veau, vache, château en Martinique ! Tout y passe. Autant l’achever, si l’on veut garder le magot. L’eugénisme a des beaux jours noirs devant lui. La justice sociale par la maladie, n’est-ce pas sympathique comme critère ?

Peut-être vous souvenez-vous de F. Mer, un temps Ministre de nos Finances, nous disant qu’il suffirait de ne pas rembourser les frais de la dernière année de vie d’un citoyen pour que la SS soit équilibrée. On n’a jamais su si c’était une plaisanterie.

Mais il n’est pas interdit par testament de faire une donation sensible -à hauteur des frais occasionnés par exemple- à la Sécurité Sociale ou tout autre organisme du genre. Que M. A. Minc montre le chemin !

PS Je n’avais pas osé proposer un sonnet à ce sujet. Cette fois-ci, je le joins.

                   

                           Les vieux

Il faut tuer nos vieux qui gênent leur famille

à longueur de dimanche et dont les mains babillent

en parlant à l’intrus qui rit dans le miroir

nous devrions trouver un nom pour leur mouroir

 

à mettre sur les murs qu’Alzheimer habille

avant qu’un promoteur adorant les charmilles

les bannisse à cent lieues des aimants du terroir

qu’ils fumeront un jour du fond de leur tiroir

où donc les enfermer pour cacher leurs regards

qui tardent à s’éteindre implorant des égards

pour un restant de vie déchéance et honneur

 

nous fuyons ce reflet de notre devenir

ne pouvant l’éviter à les voir agonir

aidez-les à partir cela s’appelle l’horreur.