Si une hirondelle ne fait pas le printemps, le projet de loi sur la burqa sera bien initié  avant les fortes chaleurs de l’été !

Et ce n’est pas l’attentat terroriste perpétré par deux femmes kamikazes le 29 mars dans le Métro de Moscou qui va ralentir la course à l’interdiction du voile intégral dans les lieux publics.

François Fillon l’avait déjà évoqué lors de la campagne des Régionales à Nantes :

« Toutes les confessions sont respectables, ce qui ne l’est pas, c’est le prosélytisme agressif, et le repli communautaire »
« La pratique du port du voile intégral heurte notre conception ouverte de la vie sociale. En démocratie, on ne vit pas masqué. C’est la raison pour laquelle, nous avons décidé, avec le président de la République, de légiférer ».

Précisons tout de même que selon plusieurs rapports de police, le port de la burqa est un phénomène très limité. Il y aurait en tout environ 1 900 femmes qui porteraient la burqa en France

Celles qui la porte sont d’ailleurs  souvent des Françaises converties à l’Islam.

Fadela Amara, secrétaire d’Etat à la Ville, qui apparemment ne connaît pas ses classiques religieux prétend que le voile et la burqa c’est la même chose !

 

Avant d’aller plus loin dans le long « procès » pour ou contre le port de signes religieux visibles (j’ai bien dit VISIBLES), dans notre pays, revoyons quelques définitions succinctes,.

 

Le Voile : Il désigne une étoffe qui sert à couvrir, à protéger, à cacher (cf. Larousse). Plus spécifiquement, il sert à «cacher le visage ou le front et les cheveux d’une femme, pour un motif religieux» (cf. Petit Robert). Le terme «voile» s’applique donc aussi bien au voile de la mariée qu’au voile islamique que certaines femmes musulmanes portent sur la tête et les épaules, (également appelé «foulard).

Hijab: Ce terme  signifie «dérober au regard, cacher». En Occident, on l’utilise pour désigner le voile. Mais c’est avant tout un concept qui désigne l’écran de la pudeur. Par exemple, le mot hijab est utilisé sept fois dans le Coran sans jamais faire référence au vêtement féminin. En revanche, il a le sens de «rideau» pour désigner l’isolement des épouses du prophète Mahomet. Cette séparation se serait ensuite étendue aux femmes musulmanes libres. On pourrait donc également traduire hijab par «dissimulation».

Tchador : mot persan désigne le tissu couvrant la tête et l’ensemble du corps des femmes musulmanes chiites, en particulier en Iran (cf Larousse et Robert). Cette pièce de vêtement peut être ouverte devant et laisse le visage découvert. 
 Tchadri: Ce mot persan désigne un voile dissimulant les femmes musulmanes de la tête aux pieds, ajouré à hauteur des yeux. Habit traditionnel en Inde, au Pakistan et en Afghanistan (cf Larousse)

Burqa: Selon le spécialiste de l’Islam Olivier Roy,  il existe deux types de burqa. La burqa traditionnelle afghane, un vêtement souvent bleu qui couvre entièrement la tête et le corps, avec une grille au niveau des yeux permettant de voir sans être vu. Et le Niqab (la burqa salafiste), une « invention » qui vient du Golfe et du Pakistan, et qui date d’une vingtaine d’années. Là, même les pieds et les mains sont dissimulés». 

Pour essayer d’articuler sans vous lasser cette première partie d’une minisérie sur le « pourquoi » et le « comment » de la loi « anti-Burqa », posons nous la question : faut-il avoir peur des femmes « emburqannées » ?

Non, évidemment, ce n’est pas le port du niqab qui en fera automatiquement des « criminelles »

Alors qui sont donc les défenseurs du niqab? (Burqa salafiste).

Une mouvance ultra rigoriste et minoritaire, de plus en plus surveillée.

Ceci se passe à Marseille

« A l’issue de la prière du Moghrib, au coucher du soleil, une soixantaine d’hommes se dispersent devant la mosquée es-Sunna, boulevard National, à Marseille. Barbus, calotte ou bonnet vissé sur la tête, ils portent sous leur doudoune sportswear le qamis, une tunique tombant au-dessus du mollet. Sur le trottoir d’en face, deux ombres entrent dans un fast-food halal. Deux femmes, entièrement dissimulées sous un ample voile sombre. L’une, gantée de cuir, a rajouté une voilette pour masquer son visage. »

Ces fidèles, au look caractéristique, sont des salafistes. Un mot souvent entendu, ces derniers temps, en arrière-plan du débat autour du niqab. Selon les Renseignements généraux, la moitié des femmes adeptes du voile intégral se réclament de ce courant ultra-rigoriste de l’islam importé d’Arabie saoudite.

Mais que masque réellement ce voile de la discorde ?

Les femmes devront "baisser le regard", "éviter toute promiscuité avec les hommes, comme cela se produit dans les salles de cinéma, les universités ou les transports en commun"

Certaines d’entre elles disent qu’elles ont  adopté le niqab de leur plein gré, se persuadant qu’il est le seul "légitime", lorsque l’on veut vraiment plaire à Allah.

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 Sur les 1900 femmes qui portent aujourd’hui le niqab, on remarque qu’elles sont jeunes (les trois quarts ont moins de 40 ans), majoritairement françaises et une sur quatre est convertie.

Insensiblement, les thèses intégristes gagnent du terrain.

 

Je terminerai ce premier volet par un témoignage :

Djemila Benhabib  a 37 ans,  née d’un père algérien et d’une mère chypriote, elle a grandit à Oran (Algérie) puis la famille  arrive en France  sous la menace islamiste, en 1994.

«En 2003, nous nous interrogions sur le port du voile islamique à l’école. Depuis, l’islamisme s’est confortablement installé dans nos cités. Ce n’est pas nous qui avons choisi de débattre sur la burqa, ce sont les intégristes. L’islamisme politique nous a déclaré la guerre et nous n’avons pas d’autre choix que de la mener. Nous ne devons pas nous battre contre la burqa au nom de la laïcité, mais au nom de la dignité humaine. Le voile islamique et la burqa sont à mettre sur le même plan. C’est la même école de pensée qui se radicalise en renvoyant les musulmans aux pires croyances. La pratique sociale du voile intégral est certes marginale, mais elle a un impact immense en terme de message. Ces gens nous signifient qu’ils ne veulent pas s’intégrer, qu’ils refusent les valeurs occidentales. C’est un délit, comme le racisme peut l’être. Face à cela, la position de la France, pays de la laïcité, est centrale. Si elle ne mène pas le combat contre le voile à la hauteur de ses valeurs, de ses principes, elle ouvre un boulevard aux intégristes à travers toute l’Europe.

Il y a eu énormément de ratages. Dans les années 1980, le pire aurait encore pu être évité si nous avions su accueillir les énergies citoyennes qui émanaient de la communauté musulmane. Au lieu de cela, les portes se sont fermées: celles de l’emploi, de l’école, de la scène politique. Nous nous sommes retrouvés entre musulmans parce que personne ne voulait de nous. Des associations cultuelles se sont multipliées. Les centres islamiques et les mosquées ont pris le relais d’une école en panne d’intégration. Les établissements scolaires se sont mis à proposer des menus halals, à tolérer les absences pendant le ramadan. Résultats: les croyants débordent des mosquées aux heures des prières jusqu’à bloquer des rues, des quartiers entiers. Et le nombre de femmes voilées n’a cessé de croître. Personne n’a mesuré le prosélytisme à l’œuvre: les islamistes voulaient se faire voir.

 Comment redouter ce que l’on ne connaît pas? Les islamistes, moi, je les connais. Ils sont capables de tout.»

Djemila Benhabib  vit actuellement au Québec et vient de publier « Ma vie à contre-Coran, une femme témoigne sur les islamistes » (vlb éditeur, octobre 2009)

Il  y eut les top-models, les « stars » de télé-réalité, les boys-band, désormais dans les talk-shows la burqa est à l’honneur. On s’arrache les filles qui la portent. Ardisson, Durand, chacun veut la sienne. Pas une émission de reportages, un 20 heures qui ne propose son sujet sur ces Françaises qui ont choisi le voile intégral. Garantie de spectacle, sans doute d’audience.

Mais pour le débat, on repassera!

Avec sa délicatesse naturelle, c’est Ardisson, soixanhuitard tendance catho, autoproclamé agitateur du PAF qui a dégainé parmi les premiers.
Un casting de rêve dans Salut les Terriens, le 9 janvier dernier: Jean-François Copé, Roland Dumas et…la fille en burqa.

Ardisson se livre à un modèle d’interview complaisante : « ce qu’il y a d’assez extraordinaire, c’est que les gens vous croient soumise à un homme, un père, un mari, alors que non ! Personne ne vous oblige à vous habiller comme ça».

Et de sombrer dans le navrant: « C’est votre décision de citoyenne française. C’est très important, il faut le dire, ça pose le problème autrement » s’enflamme l’animateur qui oublie que les « embrigadés » disaient à peu près la même chose sous le régime communiste. De même que tous les adeptes de sectes proclament leur liberté de penser. 

 

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Difficile de les reconnaître et pourtant, le phénomène de la burqa a déjà ses stars, ses icônes, ses idoles. Elles courent les plateaux télé des animateurs ignorants ou complaisants, pour assurer que non, trois fois non, elles ne sont pas soumises. Ou alors juste au Prophète

 

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N’oublions pas que, dans une République laïque, tout signe ostentatoire d’appartenance à une religion quelconque ne peut être toléré dans TOUS les lieux Publics, y compris la rue…..

N’oublions pas que sous le niqab peut se cacher un voyou, un kamikaze, un « terroriste » en quelque sorte…

 

A Vous de juger……

 

Dernière minute :

Interrogé sur ce sujet, Monseigneur André Vingt-Trois, l’archevêque de Paris a déclaré que l’interdiction du voile intégral en France constituerait une erreur qui aurait pour contre-effet négatif de durcir les gens qui essaient de faire de la burqa un moyen de prosélytisme.

 

sources un méli-mélo de Marianne2, de 20 minutes du Nouvel Obs. Le Post, et  diverses sources glanées au fil de mes recherches sur le Net.