Les Mathématiques et la Science nous auraient-ils fait tourner la tête?
Amour du chiffre, amour du résultat… comme on dit l’amour rend aveugle!
A l’école… Le résultat scolaire.
Chaque élève se retrouve face à lui-même grâce à ses notes.
Sur une échelle de 0 à 20 en France, le travail, la réflexion, la capacité de compréhension d’un problème, d’une question, se voit doter de cette fameuse note en rouge, écrite dans la marge et enrichi d’un petit commentaire accompagnateur et justificatif.
Cette note peut devenir un symbole de fierté, une sensation de frustration, et surtout d’une mise en compétition qui laissera des marques indélébiles à chacun des enfants qui deviendront adultes.
Dans les entreprises… Le résultat de la fin du mois.
Chaque employé se retrouve face à lui-même grâce à ses résultats.
France Télécom, société de téléprospection, restaurants, agences immobilières, super et hypermarchés, etc, tellement d’entreprises et d’administrations publiques ont recours a cette politique du résultat.
Quelque peu habitué à tout cela, car élève avant d’être employé, la notion de stress, de compétition reviennent sur le terrain et surtout dans la vie de l’employé.
Ce résultat peut devenir un symbole de fierté, d’auto-satisfaction, et encore une fois de frustration, de rabaissement inutile, de sensation d’être plus nul que les autres, de ne pas ou plus y arriver…
En politique… Le résultat des votes, Le résultat des sondages d’opinion Le résultat du Gouvernement…
Quelle tranche de la population va choisir tel ou tel parti, basé sur des statistiques, des estimations, des résultats?
Dans le domaine artistique… Le résultat des ventes, de la fréquentation, de l’écoute, du visionnage…
Dans le milieu hospitalier et clinique… Le résultat des expériences, de l’efficacité des traitements,…
Dans le milieu économique… Le résultat des actions en cours, de la bourse, des ventes, des taux,…
Dans le milieu juridique et policier…. accidents de la route, délinquance, crimes, procès, …
Dans le domaine militaire… budget de la défense, nombre de soldats, d’attentats, de victimes…
Dans le domaine sexuel et relationnel…, nombre d’orgasmes, nombre de relations…
Et bien évidemment dans le domaine scientifique en général, probabilité du nombre d’exo-planetes habitables, de l’estimation de la durée de vie du soleil, de notre galaxie, de l’homme lui-même…
Notre société est marquée par ce recours incessant à la domination du chiffre et à l’hégémonie du résultat.
C’est Auguste Comte et son concept de positivisme qui me font penser a cette prépondérance si concrète, mais qui devient si peu humaine.
Pour Auguste Comte,
“En devenant « positif », l’esprit renoncerait à la question « pourquoi ? », c’est-à-dire à chercher les causes premières des choses.
Il se limiterait au « comment », c’est-à-dire à la formulation des lois de la nature, exprimées en langage mathématique, en dégageant, par le moyen d’observations et d’expériences répétées, les relations constantes qui unissent les phénomènes, et permettent d’expliquer la réalité des faits.”
Monsieur Comte, vous aviez raison.
“La loi des trois états est un concept énoncé par Auguste Comte, fondateur du positivisme, selon lequel l’esprit humain passe par trois états successifs qui constituent les trois étapes de l’espèce humaine (mais aussi de chaque individu) : théologique, métaphysique et positiviste.
La philosophie positiviste privilégie la connaissance scientifique au détriment de la métaphysique, ce terme désignant l’approche des encyclopédistes et des Constituants de 1789 auxquels il reproche d’être la cause principale des violences révolutionnaires.
Selon Auguste Comte, la science est le seul type de pensée efficace pour garantir à la fois l’ordre politique et social et le progrès. L’esprit humain doit renoncer à la métaphysique, c’est-à-dire à fonder une société sur les notions de liberté et d’égalité, et y substituer une science et une morale fondée sur l’observation du progrès historique des sociétés. Pour Auguste Comte, l’esprit scientifique positiviste triomphera de l’Église de façon inévitable.”
Mais Monsieur Comte ne nous a pas dit ce qu’il adviendrait après l’avènement du troisième état.
On se rend compte aujourd’hui, que cet amour du chiffre, de la rationalité, ne peut guérir tous les maux, et répondre à toutes les questions. Le concept de métaphysique est également très important, et ces deux-là feraient bien de mener bataille ensemble.
L’humanité est faite de logique, mais aussi d’instincts. On ne peut se résoudre à régler les problèmes et à justifier telle ou telle situation seulement par le biais des chiffres, des statistiques, des résultats.
L’Homme a-t-il oublié qu’il était humain? Ou ne l’assume-t-il pas?
Source: Wikipédia et les recoins de mon cerveau!
Merci aux administrateurs de C4N pour la publication de cet article.
J’ai bien cru ne jamais voir cet article ici!
Et je conseille aussi la lecture de « [i][b]L’homme ce roseau pensant – Essai sur les racines de la nature humaine[/b][/i] » d’Axel Kahn, pour approfondir le sujet.
Bravo encore pour cet article! Le positivisme d’Auguste Comte m’a toujours semblé réducteur : il manque à ce philosophe de la profondeur, d’après mes souvenirs (qui sont loin je l’avoue )et si le constat qu’il faut dépasser le théologique est juste, je doute en revanche que le positivisme puisse être un stade supérieur à la métaphysique.
Sans entrer dans une discussion philosophique (je n’en suis hélàs plus capable!), je trouve très pertinente votre analyse de la situation: cette société qui ne vit que par le chiffre…
Avez-vous lu Marx, Cinquièmevitesse ?
Une nouvelle fois: [b]je trouve malhonnêtes ces gens qui descendent un article (que 3 étoiles alors que je suis la première à venir commenter) sans avoir l’honnêteté de venir s’expliquer…mais bon, ce n’est hélàs ni la première, ni la dernière fois…Messieurs (ou/et)Mesdames les lâches, je ne vous salue pas ![/b]
Bravo pour cet article 5EMEV !
j’ai découvert A Comte grâce à vous, je n’ai pas honte à le dire !
Marx , je connais déjà !
tous les deux « nietzscheens » !
Bon article.
J’ajouterais seulement que ceux qui mettent des chiffres derrière tout sont nuls en math.
Car si ils étaient instruits de cette noble science -les mathématiques-, ils sauraient que [b]la plupart des choses ne se calcule pas[/b].
A la limite, le résultat immédiat d’une entreprise se calcule, avec beaucoup de difficulté (du moins si on veut un calcul qui traduise des réalités).
Vous nous parlez, 5e vitesse, des politiques. Je reconnais bien là leur extrême pauvreté intellectuelle. Se référer à des sondages.
Seul le dernier des imbéciles pourrait avoir une telle idée.
Toutes les études montrent que le résultat d’un sondage dépend en grande partie de la manière dont la question est posée.
Mais oublions ce léger détail.
Quelle information est-il possible de tirer d’une enquête qui dit que 60% des Français sont insatisfaits de la politique du gouvernement (chiffre fictif) ?
On ne sait pas pourquoi les gens sont satisfaits ou non…
Mais il y a pire absurdité, et plus grave erreur, dénoncée à très juste titre par cet article : le domaine de la justice et de la police.
Un domaine où, par nature, tout est incalculable ou presque.
Un domaine où l’incompétence des politiques a conduit les fonctionnaires concernés à être jugés sur des chiffres.
Imposer des quotas conduit naturellement à plus d’interpellations, ce qui est bon pour les statistiques, mais extrêmement mauvais pour l’image de la police, et donc, à terme, pour la sécurité elle-même.
L’efficacité de la police ne se calcule pas. Elle dépend principalement de la connaissance des fonctionnaires de la zone dans laquelle ils exercent, de leur tact, de leurs relations sur le terrain (utiles dans la collecte de renseignements), et bien d’autres choses encore.
A Véritas…
Un bravo de votre part, c’est comme une bénédiction de votre part!
J’ai du mal a y croire! Mais suis très heureuse d’avoir lu ces quelques lignes de votre plume!
A Siempre,
Merci pour « petit coup de gueule » sur les visiteurs qui ne s’expriment pas, mais bon ca ne me dérange pas…
Sur Agoravox, j’ai eu droit a plusieurs commentaires d’ordres très scientifique.
Sinon, non , je n’ai pas encore lu Marx, quoique mon frère m’en ai souvent parlé.
Je pense qu’après Auguste, Pasacal, et Kahn, mes lectures du moment, je vais me mettre a Kant, puis a Marx.
Enfin je ferais un petit tour par l’Histoire Médiévale, et je cherche aussi a lire des philosophes d’autres continents.
Si d’ailleurs quelqu’un aurait des pistes a me donner?
A Poisson Rouge,
Super commentaire très pertinent, qui rejoint complètement mes idées.
[quote]je doute en revanche que le positivisme puisse être un stade supérieur à la métaphysique. [/quote]
Du coup ca me donne envie de vous écrire un pt’it passage de ce Kahn, que je trouve de plus plus sympathique!
» [i]Bien entendu, il convient de s’efforcer toujours d’établir une distinction entre l’aboutissement d’une recherche scientifique et celui d’un raisonnement métaphysique, en évitant d’utiliser le prestige du premier afin de renforcer le pouvoir de conviction du second. Le danger d’une récusation a priori de tout effort de réflexion métaphysique est que, frustrés de ne pas trouver dans les énoncés scientifiques réponse a leurs questions et a leurs aspirations, en déshérence d’éléments unificateurs de leur pensées et de leur vie, beaucoup d’hommes et de femmes, de plus en plus en ce début de XXIe sicle, tombent dans des croyances diverses dont les amarres avec une recherche rationnelle des vérités nécessaires, même lorsqu’elles échappent aux techniques de la science, ont été rompues.
[b]La quête métaphysique et exigeante ne conduit pas au fanatisme; l’incohérence d’une pensée dont la fringale n’a pas été apaisée par le seul régimes des vérités positives, si.[/b][/i] »
[b]Essai :
{youtube}C1asZw0A3M8{/youtube}[/b]
[b]Bon j’efface les commentaires infructueux, et je vous explique tout çà en MP
Au plaisir de vous rendre service
SOPHY[/b]
Merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii beaucoup Sophy!!!