Dans les Ardennes, la forêt occupe une surface non négligeable. Dans les villages, il est de tradition de pouvoir exploiter une parcelle tirée au sort dans la forêt de la commune.

Chaque année, les habitants qui le désirent peuvent acheter ce qu’on appelle un « sart », c’est-à-dire quelques ares de la forêt communale, afin de couper les arbres pour le chauffage.

Le règlement est différent dans chaque commune, car la surface de forêt est très différente d’une commune à l’autre.

Le prix de la part est souvent faible (de l’ordre de 15 €) et est considéré comme un avantage que fait la commune à ses administrés.

Le sart doit être exploité en hiver, souvent jusqu’au 15 avril, et doit être débardé pendant l’été. Les tracteurs doivent endommager les chemins le moins possible : il est préférable de rouler dans la forêt quand il fait sec.

Dans notre commune, l’affouage pose de plus en plus de problèmes car on compte que la forêt se régénère tous les 25 à 30 ans. Or il semble que ce ne soit plus le cas.

Il y a eu beaucoup d’abus de la part de certains habitants qui ne se contentaient pas de prendre le bois pour se chauffer mais qui exploitaient le plus de sarts possible (en faisant tirer au sort pour eux des gens qui ne se chauffent pas au bois) et qui revendaient ce bois.

On peut penser que cette tradition va disparaître car les communes ont de plus en plus de mal à satisfaire leurs habitants. C’est dommage, comme d’habitude, les abus de quelques-uns privent la majorité d’un avantage qui n’est pas négligeable de nos jours.