Le bonheur de former et de transmettre son savoir reste une richesse inaltérable, mais cela devient de plus en plus difficile dans la société actuelle face à des adolescents en révolte perpétuelle qui refusent toute autorité.

Il n’y a pas une semaine, sans que l’on entende parler au travers des médias de bagarres, de révolte et d’agressions dans les lycées. La bonne volonté et le courage des enseignants est à souligner  dans le contexte de travail qu’ils rencontrent au quotidien.

Des chiffres révélateurs :

Depuis 2002, 30 %  d’augmentation des agressions physiques et verbales à l’encontre des professeurs de collège et lycée. Plus de 3 000 dossiers d’actes concernant les enseignants victimes de violences. Un tiers des enseignants déclarent un état permanent d’anxiété dans l’exercice de leur profession et 10 % souffrent de dépression.

Comment peut-on intéresser des élèves qui n’ont pas pour la plupart une réelle motivation pour la culture ; ils ne s’intéressent réellement qu’à la dernière technologie sortie et passent leur temps à communiquer par SMS.
L’obligation scolaire paraît pesante pour la grande majorité des adolescents et les enseignants doivent continuellement adapter leur pédagogie pour essayer d’en intéresser quelques uns.
Il est parfois très difficile dès l’entrée en classe, de les déconnecter de leur portable et de leur MP3, cela se passe souvent de façon très agressive.

Les valeurs sociales n’ont plus cours chez les jeunes générations ; le respect d’autrui, la courtoisie, la politesse, la notion de travail semblent pour la plupart ne plus les concerner. Ils deviennent des consommateurs à part entière ; ils choisissent leurs cours, leurs professeurs et rejettent toute contrainte.

Choisir le métier de professeur devient à l’heure actuelle un vrai sacerdoce ; combien de jeunes collègues, ayant obtenus leur concours, se découragent très rapidement face à cette jeunesse contestataire qui négocie tout et s’investit au minimum.

Comment peut-on exercer ce beau métier avec la peur au ventre tous les matins lorsqu’il faut aller travailler ?
Quel que soit les droits des enseignants : droit de retrait, plaintes à la police pour agression, grèves, la réalité ne change pas.
Les professeurs comme les responsables d’établissement avouent de façon désabusée, qu’ils n’ont plus les moyens de se faire obéir.
Cela commence par des contestations sur la ponctualité, le règlement intérieur, le travail et l’attention en cours ; puis la tension monte rapidement et l’autorité du professeur est très vite remise en cause. L’insolence verbale des adolescents a pour objectif de nier la légitimité de l’adulte et de réduire son autorité.
Cette insolence laisse parfois place à des actes de délinquance graves : incendies, agressions physiques, vandalismes.

Plus qu’un simple débat, l’incivilité et la violence scolaire sont devenues un véritable enjeu de politique sociale et éducative.

Comment  remédier à cela ?

Certains préconisent de renforcer la sécurité des établissements mais attention au risque de transformer les établissements scolaires en commissariat de police.
D’autres sont favorables au renforcement des heures de vie de classe, de façon à permettre aux élèves et  aux professeurs de s’exprimer et d’éviter tout malentendu.
Pourquoi ne pas former des élèves médiateurs permettant d’orienter les auteurs et les victimes vers des professionnels de façon à bénéficier d’une aide et d’une écoute.

Le renforcement de la fonction parentale, complémentaire à celle de l’école doit avoir comme objectif premier de transmettre les valeurs sociales fondamentales.
Renforcer l’instruction civique dès le plus jeune âge, permettre aux jeunes d’exercer leur citoyenneté et les rendre responsable semblent être des pistes à poursuivre.

Il est grand temps de prendre des mesures efficaces pour sauver l’éducation de plus en plus en péril.