Ca y est, les bonnes idées fulminent quand on dénonce la violence conjugale.
Enfin, fulminent, peut-être pas : l’idée vient d’Espagne, où le dispositif est déjà en place depuis janvier. Environ 13.000 femmes en sont porteuses.
Michèle Alliot-Marie s’est donc laissée inspirée, et elle a bien raison. Elle a présenté le nouveau projet ce jour à Bobigny, en collaboration avec le conseil régional, et diverses associations et partenaires.
Ce matin, il a été décidé que 20 femmes de Seine Saint-Denis seraient équipées du tout nouveau dispositif : le téléphone portable d’urgence. La première femme se verra remettre l’appareil le 7 décembre. Allié au port du bracelet électronique par l’agresseur, voilà un moyen pour les forces de l’ordre de réagir rapidement en cas de danger, en théorie du moins.
Alors c’est sûr, ce n’est pas une fierté pour la victime de se balader avec son nouveau portable, dernier « cri »… sans doute aurait-elle préféré s’en passer. Mais c’est le prix à payer pour peut-être sauver sa peau. L’appareil sera attribué aux femmes qui ont porté plainte pour violences conjugales, et selon certains critères. Et oui, les victimes sont donc toujours incitéEs et obligées à porter plainte pour être aidées. Ce qui risque d’ailleurs de décourager certaines femmes à demander de l’aide, car tétanisées par la peur et la honte, beaucoup n’osent pas, n’arrivent pas à aller porter plainte.
Je vois déjà les réactions de certains, qui, scandalisés par la violence conjugale (et on les comprends) diront : « Ce téléphone portable d’urgence ne changera rien, car le temps que la police arrive sur les lieux, il sera trop tard. Il faut emprisonner les hommes violents ».
Alors je répondrais :
D’une : les prisons sont bondés, et les affaires de violence conjugale sont quotidiennes dans les commissariats de police. Ces affaires n’ont pas les moyens humains d’être traitées de manière parfaitement efficace. Hélas !
De deux : beaucoup de femmes violentées, voire tuées, ne parviennent à joindre la police car les conjoints violents, mais pas toujours fous, se débrouillent pour qu’elles ne puissent contacter personne au moment où ils agissent. Tandis que ce dispositif portable, permet à la victime en appuyant sur un seul bouton, de prévenir la police, qui pourra éventuellement se presser pour la sauver.
On ne peut pas dénigrer cette avancée. Qui à elle seule, ne résoudra pas le problème de la violence conjugale, c’est évident.
Mais pourra-t-on un jour éradiquer cette violence ?
[b]Le téléphone portable, c’est une excellente idée… Mais, le téléphone portable, cela peut se confisquer… Madame la Ministre de l’Intérieur, y a-t-elle pensé ?
Il existe de nombreuses cabines téléphoniques dans la rue ? Mais, Madame la Ministre de l’Intérieur devrait penser à demander à France Télécom de les faire débloquer pour qu’il soit possible de téléphoner immédiatement aux numéros d’urgence, à la Police Nationale, à la Gendarmerie Nationale, à SOS Femmes Battues, aux services sociaux, aux Pompiers, sans qu’il soit nécessaire de disposer d’une carte téléphonique (qui ne serait pas débitée)…
Je pense qu’il faut une véritable volonté pour éradiquer ce problème de violences, prendre de réelles mesures, former les personnes chargées de régler ces délits et crimes, être à l’écoute des victimes, de leurs proches et de leurs témoins…
A quand une politique réelle au lieu de nous imposer une politique « spectacle » ?[/b]
Bonsoir,
je me demande si un type qui bat sa femme, lui laisse le loisir de possèder un téléphone portable.
aura-t-elle le temps de s’en servir?
Ne vaudrait il pas déjà obliger un homme qui aurait fait l’objet d’un dépot de plainte (ou Main courante?) à passer une journée complête avec un psychologue, pour qu’il puisse comprendre sa façon d’agir, se poser des questions sur ces gestes, sur leur conséquence…
Combient de femmes ont déposés des plaintes restées sans suite… jusqu’au jour fatal?
Débat sans fin que la violence humaine.
Cordialement
anna