Le projet de loi dit « Grenelle2 » qui devrait mettre en application les orientations du Grenelle de l’environnement, est ressorti du Sénat – qui après première lecture – le renvoit vers l’assemblée nationale pour débats en séances publiques avec quelques modifications, dont une qui ne passera pas inaperçue:

En vertu du principe de précaution pour la santé des enfants, le Sénat souhaite interdire l’usage des téléphones portables aux enfants jusqu’en dernière année de collège.

Le projet de loi intitial ne prévoyait la prohibition des cellulaires qu’aux élèves d’écoles maternelles et primaires (ce qui est déjà couramment appliqué).

Si nos députés votent le texte ainsi remanié par les « élus de nos élus », on peut s’attendre à un boulversement voire un débat populaire sur la question dès sa mise en application par voie de circulaire!

enfant avec un portable

Aujourd’hui en France, 73% des 12-17 ans ont un téléphone portable

En effet, déjà des voix se font entendre, rappellant que dans notre société faite de familles recomposées jongleant avec les gardes alternées, le téléphone portable est devenu un allié certain pour les planifications et arrangements de dernière minute.

Ainsi Luc Chatel, ministre de l’education et Nathalie Kosciusko Morizet, secrétaire d’Etat à l’économie numérique, intervenaient lundi à ce sujet:

« Il faut en bannir l’usage pendant le temps scolaire, mais pas l’exclure des cartables, puisque le portable peut servir de lien entre enfants et parents après les cours, surtout dans les cas de familles recomposées.

D’autres voix se félicitent à plusieurs titres:

Au delà de la ségrégation que la possession d’un portable induit entre les élèves ( tous les parents n’ayant pas les mêmes moyens financiers), on sait qu’il déclenche bagarres, vols, et jalousie.

De plus, beaucoup d’élèves avouent l’utiliser pendant les cours, et quelques épisodes très médiatisés de « happy slapping » (traduction: tabassage joyeux) en France et ailleurs en Europe nous ont fait entrevoir ce que les gamins peuvent faire avec leurs petits bijous de technologie.

Les enseignants seront peut-être eux aussi parmi la liste des soulagés si le texte de loi passe: en effet, nombre de profs se battent pour que les élèves se concentrent sur les cours, ou encore cessent de les filmer pour ensuite passer les vidéos sur des blogs pas toujours flatteurs!

Enfin, critère s’il en est d’acclamation: par principe de précaution pour la santé, l’interdiction du téléphone portable devrait sauvegarder les jeunes cerveaux d’une surexposition aux ondes électromagnétiques émises par les cellulaires.

L’étude épidémiologique, commanditée en 1999 par l’Union Européenne, sur la question des effets des ondes émises par nos téléphones de poche, n’a toujours pas été rendue.

Officiellement donc, les méfaits potentiels de ces appareils ne sont toujours pas avérés.

Reste qu’outre-atlantique, le sénat américain a tenu une séance ouverte où étaient conviés 40 scientifiques issus de 14 pays différents pour exposer le fruit de leur recherches en la matière ( c’est à dire comparer et analyser toutes les études parues sur le sujet) et le chercheur Devra Lee Davis de l’université de Pittsburgh a déclaré: « que des montagnes de preuves scientifiques montrent qu’il y aurait un lien entre cancer et l’utilisation de téléphones portables sur le long terme ».

D’autres confrères ont acquiésé et ajouté: « plusieurs pays ont émis des avertissements sur l’utilisation du téléphone portable et la relation avec le développement de tumeurs au cerveau, surtout chez les jeunes enfants car leur cerveau absorbe plus de rayonnements que celui d’un adulte »