Bruxelles n’avait pas connu un tel défilé depuis les années 1980…

« Il y a des allemands qui sont là, y a des français, des luxembourgeois, tous les pays sont là… », annonce un homme dans un tracteur.

Ils convergent tous vers les Institutions européennes. C’est aussi la destination de Bruno Le Maire, le ministre de l’agriculture ne l’avouera pas, mais il n’a pas bien dormi la nuit dernière, dernier briefing avec son équipe.

« Ce qui nous inquiète, c’est l’idée qu’on abandonne les quotas et qu’il n’y a aucun système qui remplace les quotas, il faut donc qu’aujourd’hui on obtienne la décision qu’il y aura un système qui remplace les quotas », explique-t-il.

Une position qu’il a réussi à faire adopter par 19 états européens sur 27. Il se retrouve justement à l’hôtel avant la réunion du Conseil européen. Entrevues, échanges d’arguments… En moins d’une heure, les vingt sont d’accord.

« C’est plutôt encourageant même si la partie la plus difficile va être le déjeuner », ajoute Bruno Le Maire.

À l’extérieur, rien ne filtre. Reste sept états à convaincre…

Le ministre suédois de l’agriculture est un des plus réfractaires.

« Je clarifie le point avec lui, avant le déjeuner, pour que celui-ci se passe bien », confie Bruno Le Maire.

Le conseil ferme ses portes, la tension monte dans les couloirs… et à l’extérieur.

La réunion va durer plus de quatre heures et au bout du compte, la création d’un groupe de travail.

Dehors, cette solution ne satisfait pas…
« On va tous crever les uns après les autres donc rester pacifique mais à un moment, on ne va plus pouvoir ! », dit un homme énervé.

Prochaine échéance, le conseil européen des ministres de l’agriculture, le 19 octobre. Nombreux producteurs n’attendront pas jusque là…