1936, 1989, 2009.

 

Ces trois dates à elles seules symbolisent aux yeux du monde l’histoire récente de Berlin mais aussi de notre histoire.

1936 les jeux olympiques du régime nazi, le prémices de la seconde guerre mondiale, la toute puissance d’Hitler aux yeux du monde.

Les Jeux olympiques d’été de 1936, Jeux de la XIe Olympiade de l’ère moderne, ont été célébrés à Berlin, en Allemagne du 1er au 16 août 1936. La capitale Allemande fut désignée pour la seconde fois comme pays organisateur, par ce que les Jeux olympiques de 1916 qui auraient dûs se dérouler également à Berlin furent annulés en raison de la Première Guerre mondiale.

Le destin à fait que 20 années après ce fût Adolphe Hitler qui organisa cette XIème Olympiade alors que la première guerre a été provoquée à la suite de l’assassinat le 28 juin 1914, désigné attentat de Sarajévo, de l’Achiduc-François-Ferdinand héritier du trône austro-hongrois russes et Ottoman par les Serbes de la Bosnie Herzégovine nationalistes Yougoslaves.

Un peu d’histoire, les Empires austro-hongrois comprenaient l’Empire d’Autriche et le Royaume de Hongrie unis par la famille des Halsbourg-Lorraine, ce que l’on appelle la double-monarchie. Cette partie de l’Europe centrale formée de plusieurs États, Allemagne, Autriche, Hongrie, Pologne, République Tchèque, Slovaquie, Slovénie est en pleine mutation. Constitué de plusieurs Empires, Allemand, Austro-hongrois et la République des deux nations, c’est par l’ultimatum de l’Autriche-Hongrie consécutif à l’attentat de Sarajevo que la première guerre mondiale se déclencha.

L’Empire Allemand ou IIème Reich premier État-nation de l’histoire Allemande de 1871 à 1918 fût fondé le 18 janvier 1871 par la proclamation comme empereur de Guillaume Ier de Prusse au château de Versailles après la défaite Française lors de la guerre franco-allemande de 1870.

La victoire de l’Allemagne sur la France marque l’achèvement de l’unité Allemande tant souhaitée par Otto von Bismarck. Les États du Sud entrent dans la Confédération de l’Allemagne du Nord qui devient alors Empire allemand.

 

La proclamation de Guillaume Ier comme Empereur d’Allemagne se fait dans la célèbre Galerie des Glaces du château de Versailles.
Source : Die deutsche Geschichte, Weltbild, 2001.

 

Le IIème Reich prit fin le 9 novembre 1918 par l’abdication de l’empereur Guillaume II à l’issue de la Première Guerre mondiale et de la proclamation de la république de Weimar, (Weimar est une ville) de 1919 à 1933 qui suit la défaite Allemande.

Ces jeux olympiques furent la première manifestation de la revanche d’Hitler sur le monde n’ayant jamais digéré la défaite de l’Allemagne de Bismarck.

Dans le contexte de 1936, les JO de Berlin prirent vite une signification très politique, même si personne ne pouvait prévoir les changements qui allaient survenir en Allemagne quand, en 1931, le CIO confia à Berlin et à la République de Weimar l’organisation des jeux. Avec l’instauration du régime nazi en 1933 ou l’on ressentait déjà l’esprit de revanche d’Hitler. L’importance de l’armement qu’il développait ne laissait aucun doute, plusieurs pays demandèrent le boycottage de ces Jeux olympiques et organisèrent des jeux alternatifs, les Olympiades populaires, à Barcelone, dont le déclenchement de la guerre d’Espagne la veille empêchèrent l’inauguration. Le fascisme envahissait l’Europe.

Les Jeux de Berlin se déroulèrent dans une atmosphère de xénophobie et d’antisémitisme, Adolphe Hitler voulant se servir de cet événement pour faire la propagande du nazisme et des théories sur la supériorité de la race aryenne.

C’est alors que survint un évènement que personne n’imaginait, un noir Américain du nom de Jesse Owens mit Adolphe Hitler dans une rage folle en gagnant quatre titres olympiques en athlétisme.

Il fut le héros de ces jeux de Berlin, le 3 août sur le 100m, Owens est situé à la deuxième ligne. En quelques foulées, il dispose de tous ses adversaires, et en particulier de son compatriote Ralph Metcalfe pour réaliser le temps de 10"3. Le lendemain, Owens, âgé alors de 23 ans, comme Usain Bolt, décroche sa deuxième médaille d’or dans l’épreuve du saut en longueur sous les yeux d’Adolf Hitler furieux. Dans son duel serré avec l’allemand Lutz Long, il prend l’avantage lors de son dernier essai qui est mesuré à 8m06, soit un nouveau record olympique. Le lendemain, l’Américain remporte sa victoire la plus nette sur le 200m en battant de quatre dixièmes, 4m environ, Mark Robinson. Enfin, le triomphe de Jesse Owens s’achève le 9 août avec ses partenaires du 4x100m américain. Au départ du premier relais, il creuse l’écart sur ses concurrents Italiens et Allemands. L’équipe des États-Unis remporte la course en établissant un nouveau record du monde en 39,8 secondes qui tiendra vingt ans.

Les exploits de cet athlète ont d’autant plus de retentissement qu’ils se situaient à Berlin entièrement vouée à la cause Hitlérienne de propagande aux thèses sur la supériorité de la race blanche sur les juifs ou les noirs. On retiendra seulement qu’Hitler quitta la tribune pour ne pas saluer le vainqueur du 100 mètres, Jesse Owens, parce qu’il était noir.

Mais, à contrario, d’après l’autobiographie d’Owens, Owens décrit comment Hitler s’est levé et le salua, «Après avoir passé le chancelier, il surgit en me saluant de la main, je l’ai salué en retour. Je pense que des auteurs ont montré un mauvais goût en critiquant l’homme de l’heure en Allemagne». C’est ce que l’histoire ne dit pas.

 

Lors de l’inauguration du nouveau Stade olympique de Berlin en 1984, la veuve de Jesse Owens déclara «que son mari avait été plus respecté par les autorités nazies que par les dirigeants de sa propre équipe nationale». Jesse Owens connaitra une fin de carrière sportive moins heureuse en étant radié à vie des Jeux olympiques à l’âge de 24 ans pour professionnalisme.

Le 100 m de Jesse Owens

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Les jeux olympiques de Berlin en1936.

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Dans le Stade Olympique, les spectateurs Allemands saluent Adolf Hitler lors des 11èmes Jeux Olympiques. Berlin, Allemagne, août 1936.

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Adolf Hitler traverse la Porte de Brandebourg en route pour les cérémonies d’inauguration des Jeux Olympiques. Berlin, Allemagne, 1 août 1936.

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Vue du Stade Olympique, pièce maîtresse du terrain de sport du Reich à Berlin. Berlin, Allemagne, 1936.

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Foule enthousiaste acclamant Adolf Hitler à son arrivée dans le Stade Olympique. Berlin, Allemagne, août 1936.

 

1989 la chute du mur de Berlin, est également une date importante puisqu’elle à précipité la chute de communisme de l’Union Soviétique.

L’affaiblissement de l’Union soviétique, la politique de libéralisation conduite par Gorbatchev et la détermination des Allemands de l’Est qui ont organisé de grandes manifestations permettent, le 9 novembre 1989, d’abattre le «Mur de la honte», leur élan a suscité l’admiration du «Monde libre». Cet événement a conduit à la réunification Allemande. Bien que détruit presque totalement, le Mur reste un lieu de mémoire auquel plusieurs musées sont consacrés et les cicatrices profondent qu’il a laissées dans l’organisation urbaine de la capitale Allemande ne sont toujours pas effacées en 2009.

 

Le Checkpoint Charlie.

Sur la Friedrichtstrasse, se trouve le célèbre point de passage entre le secteur Américain et le secteur Soviétique. C’est, en effet à ce carrefour, que la guerre froide connut l’une de ses plus grandes épreuves de forces. C’est ici que des chars américains et soviétiques se firent face en octobre 1961. Pendant 48 heures, la situation fut haletante car de son issue résultait la guerre ou la paix. Après de nombreux échanges téléphoniques entre les deux grands Américains et Soviétique, les chars se retirèrent. A l’occasion du 40ème anniversaire de la construction du Mur de Berlin, Checkpoint Charlie retrouva ses couleurs d’origine et entre autre le poste de garde blanc de l’armée Américaine y fut réinstallé.

 

La chute du mur de Berlin

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Les peuples contre les dictatures

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Kani Alavi, Perisa, West-Berlin. L’Internaute Magazine / Laetitia Devillars.

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Checkpoint Charlie. L’Internaute Magazine / Laetitia Devillars.

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 East Side Gallery. L’Internaute Magazine / Laetitia Devillars

Le Mur de Berlin, mur de la honte, restera à tout jamais dans la pensée et dans l’imaginaire Allemand et Occidental comme le symbole du communisme Soviétique.

 

2009 les Mondiaux d’Athlétisme 2009.

Bolt, Vlasic, Bekele… ils ont illuminé les Mondiaux d’athlétisme
LEMONDE.FR | 24.08.09

© Le Monde.fr

A l’ombre du géant Jesse Owens, soixante-treize ans après son quadruple sacre olympique en forme d’affront à la race aryenne, l’Américain Jesse Owens hante toujours le Stade olympique de Berlin où se déroulaient du 15 au 23 août les Mondiaux 2009, et inspire plus que jamais les athlètes Américains.

 

Qui fera mieux que Jesse Owens ?

Usain Bolt qui a pourtant le même âge, sur 100 m l’écart n’est que de 0,72 secondes soit 7,2 m environ sur une période de 73 ans, c’est dire que Jesse Owens aurait probablement fait aussi bien sinon mieux qu’Usain Bolt si l’on tient compte des progrès techniques tant sur l’entrainement que sur les conditions de piste, les chaussures etc….

La presse parle de coureur le plus rapide de tous les temps c’est vrai, mais cela ne veut rien signifier, les temps changent et les conditions physiques des athlètes également. Les pistes en synthétique du stade de Berlin accrochent certainement bien mieux que celles en terre de 1936, en outre, ne restituent-elles pas de l’énergie ? Ce que l’on peut raisonnablement écrire c’est que les théories scientifiques sur une quelconque limite mathématique des performances humaines ne peuvent être un élément de raisonnement précis. La limite de 10 secondes au 100 m que l’on donnait comme infranchissable est donc largement dépassée, et pas seulement par Usain Bolt mais aussi par l’Américain Tyson Gray 9,71 s et par un autre Jamaïcain Asafa Powel 9,84 s.

 

Alors, ces jours-ci, sur Le Monde.fr Sport, quatre athlètes Jamaïcains dont deux partenaires d’Usain Bolt sont sanctionnée pour dopage.

Il y a ceux qui rient et ceux qui pleurent. Quatre coureurs jamaïquains ont reconnu s’être dopés. Ils ont été sanctionnés, lundi 14 septembre, par l’agence antidopage jamaïquaine (Jadco). En juin dernier, pendant les championnats nationaux, à Kingston, cinq athlètes avaient été contrôlés positifs à un stimulant, une méthylxanthine. Ils ont été dans un premier temps blanchis par la commission disciplinaire de la Jadco, laquelle estimait que la substance utilisée ne faisait pas partie de la liste des produits interdits par l’Agence mondiale antidopage (AMA). Ces coureurs pensaient même participer aux Mondiaux d’athlétisme de Berlin, en août. Cette agence a toutefois décidé de faire appel de sa propre décision, plaidant que la structure d’une méthylxanthine était identique à celle du tuaminoheptane, un stimulant figurant sur la liste noire de l’AMA. Ainsi, Yohan Blake, Marvin Anderson, Lansford Spence et Allodin Fothergill, qui avaient tous plaidé coupable, ont été suspendus trois mois par la commission d’appel antidopage. Ils risquaient deux années d’interdiction de course.

   

Usain Bolt sur 100 m

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Usain Bolt sur 200 m

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La foudre Bolt, mais aussi Kenenisa Bekele l’autre star de Berlin. L’Éthiopien a remporté le 5 000 mètres et le 10 000 mètres, une performance qu’il avait déjà réalisée aux Jeux olympiques de Pékin l’été dernier, mais jusqu’alors inédite en championnats du monde. À 27 ans, son palmarès ne cesse de gonfler, triple médaillé d’or olympique, quintuple champion du monde, dont quatre fois d’affilée sur 10 000 m, détenteur des records du monde des deux distances, c’est autre chose. Bien entendu, je ne minimise pas la performance de Bolt mais les médias en ont fait une star, le stade avait été préparé pour lui par sa mise en en scène, alors que la discrétion d’un Bekele est exemplaire eu égard à son palmarès.

 

Vidéo Kénénisa Bekele

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Mais, il n’y a pas qu’Usain Bolt à avoir sorti du tiroir un record du monde, il y a au marteau la Polonaise Anita Wlodarczyk qui l’a envoyé 77,96 mètres.

 

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Six records du monde ont été pulvérisés et 16 meilleures performances de l’année ont été réalisées. Je retiendrais aussi la victoire de la belle Croate Blanka Vlasic, pas de record du monde à la hauteur mais 2,04 m devant l’Allemande Ariane Freidrich.

 

Vidéo Blanka Vlasic échouant à 2,10m

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Le bilan des Français.

Avec trois médailles, l’argent de Romain Mesnil (perche) et les bronzes de Renaud Lavillenie (perche) et Bob Tahri (3 000 mètres steeple), la délégation Française ne pouvait espérer mieux, le président de la Fédération Française d’athlétisme Bernard Amsalem, qui avait annoncé la veille des Mondiaux qu’il serait «ravi» à partir de trois-quatre podiums. Dimanche 23 août, jour de clôture, ce dernier, ainsi que le directeur technique national, Ghani Yalouz, se sont donc montrés satisfaits. À Berlin, il y a eu certes plus de finalistes qu’au Japon (14 contre 10), mais à peine un quart des 69 athlètes engagés sont parvenus à se hisser à son meilleur niveau de la saison. Pour Ghani Yalouz, il n’y a que «cinq athlètes qui n’ont pas rempli le contrat». Avec les blessures de Ladji Doucouré et Mahiédine Mekhissi, les méformes de Mehdi Baala ou Yohann Diniz, les Bleus ont semblé manquer de leaders et ont remis les clés de leurs ambitions aux jeunes, Christophe Lemaitre (19 ans), Renaud Lavillenie (22 ans) et Teddy Tamgho (20 ans), qui sont encore trop peu expérimentés.

Nous sommes dans une période creuse, nos grands champions ne sont pas encore renouvelés, et il faut du temps. Il faut des stars pour tirer l’athlétisme vers le haut et susciter des vocations, mais c’est un sport entier difficile dans l’ombre ou la gloire n’arrive qu’au sommet de plus en plus inaccessible.