Pas étonnant, donc, que les druides aient attribué à ce feuillage vert, vivant quand la nature semble morte, le pouvoir de donner la longévité et la force. Ajoutez à cela que les baies blanches rappelaient l’astre lunaire, très important dans les rites druidiques, et vous comprendrez quelle place pouvait avoir le gui en ces temps anciens.

Témoin de cette adoration, Pline l’Ancien, qui vivait au tout début de notre ère. Il avait écrit un ouvrage monumental, Histoire naturelle, dans lequel il avait rassemblé tout le savoir de son époque. Dans ce document, il évoque le sujet qui nous intéresse : « Les druides pensent que tout ce qui croît sur ces arbres (les chênes) est d’origine céleste et que la présence du gui révèle la préférence de la divinité pour l’arbre qui le porte. […] Les Gaulois s’imaginent qu’un breuvage fait avec du gui peut rendre féconds les animaux stériles, et que le gui est un antidote contre tous les poisons. »

Pline décrit ensuite la cérémonie au cours de laquelle on récoltait la plante divine. Il y avait à la fois un sacrifice de taureaux blancs et un banquet.

« Un prêtre vêtu d’une robe blanche monte sur l’arbre et coupe avec une faucille d’or le gui qui est recueilli dans un drap blanc. On sacrifie ensuite les victimes (les taureaux) en demandant à la divinité que son don porte bonheur à ceux qui le reçoivent. »

Hélas, jusqu’à aujourd’hui, on n’a jamais retrouvé de faucille ni de serpe d’or… De plus, l’or est un métal assez mou, et il n’aurait pas pu servir à couper le gui, très résistant. Il est fort probable que la sensation dorée ait été donnée par un outil en bronze (pas en fer en tout cas, puisque ce métal était censé enlever à ce qu’il touchait ses propriétés magiques).

 
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