S’il vous fallait choisir entre tuer un chien de ville ou un chien de mer (un squale), entre préserver une portée de chatons et une baleine, que feriez-vous ? En fait, c’est simple, ce que nous faisons, c’est que nous exterminons dauphins, baleines, squales, otaries et autres gros animaux marins pour le confort de nos « amis à quatre pattes  » (qui peuvent mordre, griffer et tuer nos enfants plus sûrement que les requins des plages…). Nous n’avons plus à choisir, nous avons choisi.

C’est simple, dans nos sociétés dites « occidentales », il y a beaucoup plus de chats et de chiens que d’enfants de moins de quinze ans. Et l’écart se creuse. En Russie, entretenir un chien ou un chat était considéré incivique et surtout très coûteux jusqu’à la Péréstroïka… Les fournisseurs d’aliments et de gadgets pour animaux domestiques se sont empressés de vendre du minou et du chien de manchon aux ex-Soviétiques. Désormais, ce ne sont plus que les « nouveaux riches » qui traînent dans leur sillage un toutou de luxe ou un minet pomponné, c’est le lot de nombreuses familles pouvant encore s’offrir le luxe d’avoir un ou des enfants.
 
Quand on emmène les chères petites têtes blondes au delphinarium (où les otaries ne rient pas du tout, où les dauphins sont neurasthéniques…), leur explique-t-on combien leurs « petits compagnons » voraces en boulottent par mois ? Car les Canigou-Ronron sont peu regardants quant à la valorisation de la viande des grands cétacés et de la faune marine. C’est un assez immense gâchis… Leur dit-on « tiens, tu vois, une portée de chatons s’en mangent un en moins de trois mois… » ?
 
En Chine, pour la consommation humaine, on élève des chats et des chiens. En France, au lieu de manger encore de la viande équine, on équarrit les chevaux en recyclant la viande en aliments pour chiens et chats. On préfère le porc tué à cinq mois, les veaux élevés en batterie, et faire émettre des tonnes de CO2, polluer les terres à luzerne et à maïs pour aliments destinés au bétail par des nitrates, &c. Bref, tout ce que vous savez déjà, à quoi bon vous le remémorer ?

Mais ne serait-il pas responsable de faire instaurer enfin une TVA majorée sur toutes les fournitures pour animaux domestiques et une taxe pour les détenteurs de chats et de chiens de compagnie ? Modulée, bien sûr. Pas question de taxer les chiens de sauvetage, par exemple. Mais pas question d’exempter non plus de taxe la mémère qui fournit un certificat médical – obtenu chez l’un de ces médecins établis à proximité du parc Monceau ou dont les fenêtres donnent sur le bois de Boulogne et qui vous demandent jamais moins de 100 euros la consultation – selon lequel la compagnie d’un animal lui est indispensable. 

 
Alors, pour ou contre la taxe sur les animaux domestiques ? On lui a posé la question, à Michel Rocard ?
 
Et à combien revient la pollution par les déjections des animaux domestique ? La population canine et féline domestique française, combien d’usines d’épuration ? Et toutes ces morsures et griffures, quel coût pour la Sécurité sociale ?
 
Si une taxe devait être instaurée, ne serait-ce pas celle-là à laquelle il faudrait songer en priorité ?