Septembre 1939, l’invasion de la Pologne par l’Allemagne déclanche la seconde guerre mondiale. Dans son désir de conquérir le monde, qui n’a d’égal que sa soif d’extermination des "races inférieures", Adolf Hitler fait appel aux plus grands scientifiques de l’Allemagne nazie, certains étant d’illustres prix Nobel, pour l’aider à réaliser son funeste projet. Rassemblés au centre Kummersdorf-West, au Kaiser Wilhelm Institut et dans les laboratoires de la Wehrmacht, une extraordinaire équipe de chercheurs travaille depuis plusieurs années à mettre au point la technologie qui doit assurer au Reich sa victoire.
Six ans plus tard, au lendemain de la défaite des nazis, le Procès de Nuremberg sera intenté contre les "principaux responsables". En même temps, le Département de la Défense des États-unis, à l’insu du Président Roosevelt et du peuple américain, s’affaire à recruter près de 1500 scientifiques allemands. Effaçant leurs dossiers criminels; leur évitant ainsi d’avoir à répondre de leurs crimes devant la justice. Ils seront clandestinement intégrés à des postes de recherche pour le compte des USA. L’opération visant à exfiltrer ces scientifiques portait le nom d’Opération Paperclip…
Après une série d’interrogatoires menés sur des détenus de Fort Hunt, en Virginie, l’État-major américain en vient à la conclusion, en 1946, que le savoir nazi ne doit en aucun cas tomber entre les mains des Soviétiques. En septembre de la même année, le président Truman accepte que la JIOA (une filière du département de la guerre) ne recrute pas plus qu’un participant nominal des activités du Parti nazi (NSDAP), ou qu’un supporter actif du nazisme ou du militarisme. En dépit des rapports accablants révélés par Samuel Klaus, du comité d’étude des dossiers, arguant que tous les scientifiques du «premier lot de dossiers sont de fervents nazis », Bosquet Wev, le directeur de la JIOA insiste. Il ira jusqu’à défendre la nécessité de protéger ces criminels, de crainte qu’ils ne soient enrôlés par le bloc de l’Est. Jugeant qu’il s’agirait alors d’une « menace à la sécurité nationale», plus dangereuse que n’importe quelle sympathie que l’Amérique pourrait entretenir avec les anciens nazis. Avec l’aide de Allen Dulles, directeur de la CIA, Wev falsifie les dossiers de 760 scientifiques ayant été membre du parti NSDAP ou de la Gestapo. Toute mention ou allusion nazie est supprimée des documents, permettant ainsi aux candidats d’obtenir la citoyenneté américaine, de même que d’importants postes au sein de la communauté scientifique. Les bases de White Sands, dans le Nouveau-Mexique, et de Fort Bliss, au Texas, accueillirent les nouveaux venus.
Le cas Wernher von Braun
Considéré comme le père de l’astronautique, Wernher von Braun est indiscutablement l’un des cerveaux du génie allemand durant les années 30. D’abord responsable du centre de Kummersdorf-West, en 1932, il intègre le parti nazi en 1937, avant d’être promu au rang de SS. Ses travaux se concentrent sur la fabrication de moteurs-fusées, dont le modèle V2 sera utilisé pour bombarder l’Angleterre et les Pays-Bas, entre 1944 et 1945. C’est au camp de concentration de Dora-Mittelbau que se trouve les fameuses usines où sont construites les V2. Parmi les 60 000 prisonniers y séjournant, 10 000 y perdront la vie, dans des conditions de travail inhumaines. Bien que von Braun n’eu jamais admis sa connaissance des crimes perpétrés à Dora, Albert van Dijk, survivant du camp, qualifia d’invraisemblable cette soi-disante "ignorance". Quoiqu’il en soit, l’Opération Paperclip permet à von Braun et à sa famille de passer à l’Ouest, en 1945. Ses connaissances en balistique le hissent au poste de directeur technique du Redstone Arsenal, en Alabama, après un séjour au Texas. Là, il mettra au point le premier missile guidé de l’armée américaine : le Redstone, en 1950. Huit ans plus tard, lorsque la National Advisory Committee for Aeronautics devient la NASA, Wernher von Braun est nommé directeur du Centre de vol spatial Marshall. Son missile Redstone sera alors converti en une fusée géante; la Saturn V, ouvrant ainsi la porte à la conquête spatiale américaine. Le succès de la mission Apollo 11, envoyant un homme sur la lune le 21 juillet 1969, est en grande partie attribué aux innovations apportées par von Braun. Ce qui lui vaudra d’être promu au titre d’administrateur adjoint de la NASA, l’année suivante…
Le cas Reinhard Gehlen
Officier du IIIe Reich, le général Reinhard Gehlen assuma le rôle de chef des armées étrangères de l’Est de 1943 à 1945. Certaines sources laissent entendre que Gehlen aurait participé à la tentative d’assassinat d’Adolf Hitler, par des conspirateurs nazis, durant l’hiver 1942. Toutefois dans ses mémoires, bien que ne niant pas avoir été approché par le colonel Tresckow et ses complices, Gehlen affirme avoir joué un rôle négligeable dans les plans fomentés par les comploteurs. Ce qui lui permis d’ailleurs d’être gracié par le Führer, contrairement au général Hellmuth Stieff, qui paya de sa vie son implication dans l’attentat. En mai 1945, après leur reddition aux forces américaines, Gehlen et ses officiers transmettent un rapport à l’OSS, faisant état des informations qu’ils détiennent sur l’Union Soviétique. Cette aide apportée aux Américains contre les Soviétiques, en pleine guerre froide, leur vaudra une libération en tant que prisonniers de guerre, en juillet 1946. Le rôle de Gehlen et de ses agents secrets prend alors une tout autre tournure, tandis que l’organisation Gehlen, dont ils sont instigateurs, vise à espionner les activités des communistes en Europe de l’Est. Leur étroite collaboration avec la CIA se poursuivra jusque dans les années 50. Puis en 1956, l’Allemagne de l’ouest s’étant dotée d’un Service fédéral de renseignement (BND); Reinhard Gehlen en devient le premier directeur.
Le cas Kurt Blome
Directeur de l’école de médecine d'Alt-Rehse et nazi haut gradé; Blome entre au conseil de recherche en oncologie du Reich en 1941, où il travailla jusqu’en mai 1945, lors de son arrestation par les Alliés. Dans les faits, Blome n’aurait jamais été affecté à l’étude sur le cancer, mais plutôt à des recherches beaucoup plus macabres. Comme le laisse entendre, du moins, une lettre envoyée par des experts anglo-américains à l’équipe de l’Opération Alsos. Dans le document, on peut lire : «En 1943, les recherches de Bloom se concentraient sur la guerre bactériologique, bien qu’officiellement il fut affecté aux recherches sur le cancer, ce qui n’était en fait qu’un camouflage. D’autre part, Blome a servi le Reich à titre de sous-ministre de la Santé». Tout au long de la guerre, les médecins nazis procédèrent à diverses expériences, notamment menées dans le camp de concentration de Dachau. Celles-ci, visant à tester la résistance du corps humain aux situations extrêmes, consistaient entre autre à plonger un prisonnier dans un bassin d’eau glacée, le forcer à boire un maximum d’eau de mer ou l’emprisonner dans une chambre à basse pression (comme on retrouve en haute atmosphère).
Les résultats de ces tests permettaient ensuite à l’armée allemande de mettre au point des équipementsplus performants pour les soldats sur terre, dans la mer ou dans les airs. L’intérêt des USA pour Kurt Blome naquît du fait que ce dernier admis, lors d’un interrogatoire, avoir testé des vaccins contre la peste sur des prisonniers de camps de concentration. Acquitté en 1947, lors du procès de Nuremberg pour «extermination et expériences conduites sur des êtres humains»; il rejoint à peine deux mois plus tard, dans le cadre de l’Opération Paperclip, la US Army Chemical Corps. Il y sera mandaté d’élaborer des armes chimiques et biologiques de destruction massive.
Le procès de Nuremberg, probablement la première démonstration d’un reality show, a beaucoup fait jaser et couler d’encre, mais n’a pas réglé grand-chose. Car en coulisses, Américains, Soviétiques, Britanniques, etc se partageaient comme des charognards sur une carcasse, les restes du pire cauchemar du vingtième siècle. Un Reich, dont plusieurs jalousaient la superbe, à présent en décrépitude. Il fallait pourtant trouver des responsables… Les exécutants ont donc été punis, pour nous donner bonne conscience. Pendant que l’intelligentsia cachée au fond du désert, poursuivait son œuvre, d’abord entreprise pour le Führer et qui se parachevait, outre-Atlantique, au profit de nouveaux tristes sires.
En 1998, 53 ans après la guerre, le Congrès américain vote le Nazi War Disclosure Act, dans l’intention d’interdire dorénavant la protection des dossiers de criminels nazis, par le gouvernement. Toutefois, la plupart des articles de cette loi, sont en fait des dérogations à cette dernière. En outre, le NWDA soulève nombre de questions. Pourquoi avoir fait une loi seulement sur les nazis et pas concernant tous les criminels de guerres, potentiellement exfiltrables en raison de leurs connaissances ou de leur savoir faire ? Et bien entendu, l’incontournable question : Pourquoi avoir attendu si longtemps ? Peut-être afin de laisser le temps emporter avec lui les secrets du passé et son cortège de criminels…
Effrayant, tout simplement !
(J’en avais déjà entendu parler dans… X-Files… oui, on a les références culturelles qu’on peut)
Amitiés, Northlandnews (pas facile à écrire, votre pseudo :D)
Vote super bien mérité pour cet article historique plein de détails.
Gosseyn
[b]Une Page de l’Histoire écrite avec « pudeur » dans le choix des photos, dans le choix des mots!
Votre texte, North. me laisse sou-entendre que nous aurons une suite à ce « premier épisode » ??
je ne sais plus qui sur C4N, un jour a laissé un commentaire sur le 11 septembre, dans lequel il faisait référence aux Nazis,
Me souvenirs sont trop vagues pour en dire plus ici.
Si le commentateur se reconnait, peut-être peut-il venir ICI, pour complément d’informations ?
Félicitations, North. pour ce texte tout en finesse!
Votre maitrise de la langue française est exemplaire
@micalement
Sophy[/b]
[b]Northlandnews[/b],
merci pour cette excellente leçon d’histoire !
Les Soviétiques, eux aussi, embauchèrent d’anciens bourreaux nazis et s’en servirent dans la RDA, dans les démocraties populaires, sur leur propre sol…
Je viens d’acheter ce livre de [b]Philippe Valode[/b] : [b][i]« Hitler et les sociétés secrètes, de la Société de Thulé à la solution finale »[/i][/b], paru chez [b]Nouveau Monde Éditions[/b], Paris, 2009… J’en recommande la lecture, car il explique très bien comment [b]Adolf Hitler[/b] et ses valets criminels réussirent à instaurer un régime de terreur et à perpétrer des crimes d’état et des génocides d’état !
Avec toute mon amitié,
[b]Dominique[/b]
[b]Demaniuk expulsé des Etats Unis, après y avoir servi !!!!!!![/b]
Soupconné avoir été « Yvan le terrible » ayant sévi dans le camp de concentration de Treblinka, il avait été jugé en 1987 en Israel, et d’abord condamné puis relaché en appel, faute de preuves suffisantes.
En 2002, il avait perdu sa nationalité américaine, après qu’un tribunal ait établi qu’il avait servi de gardien dans trois camps différents en Pologne et en Allemagne, durant la Seconde guerre mondiale.
Selon le jugement définitif de la Cour suprême des Etats-unis prononcé lundi, Demaniuk, âgé de 88 ans, sera expulsé vers l’Ukraine, son pays natal.
IL N’Y A PAS QUE LES NAZI : IL Y A AUSSI LA PYRAMIDE :
« Horten Ho-229: L’avion furtif nazi reconstruit
Les ingénieurs américains ont reconstitué l’avion furtif avec lequel les nazis espéraient remporter la victoire dans la Seconde Guerre mondiale.
Horten Ho-229: L’avion furtif nazi reconstruit
Le prototype du bombardier Horten Ho-229 a effectué avec succès son premier vol d’essai en 1944, mais Berlin n’a pas eu le temps de le construire en série, affirme le journal The Daily Mail. Un groupe d’ingénieurs américains a pu le vérifier, après avoir rétabli le prototype des Stealths américains en s’appuyant sur les dessins existants. Le modèle, qui n’est pas destiné à voler, a permis de mener cette vérification au moyen d’un radar.
En 1943, lorsque les nazis ont senti que leur défaite était proche, ils se sont mis à fonder leurs espoirs dans de nouvelles technologies, notamment l’aviation. Une multitude de bombardiers allemands étaient abattus pendant les missions, et le nouvel avion devait surpasser les appareils existants en termes de vitesse et de rayon d’action.
Le chef de la Luftwaffe, Hermann Goering, exigeait notamment que le bombardier transporte une charge de 1.000 kg sur une distance de plusieurs milliers de km à la vitesse de 1.000 km/h. Les frères Reimar et Walter Horten ont proposé de créer une « aile volante ». Les ingénieurs nazis ont construit seulement trois prototypes. Une fois en Allemagne, les Américains ont saisi les dessins et les développements, avant de les transférer aux Etats-Unis.
La société Northrop-Grumman (elle a participé à la conception de l’avion furtif B-2) a su recréer, en se fondant sur les dessins et sur l’unique prototype restant, une copie grandeur nature du Ho-229, et le vérifier de manière expérimentale. La reconstitution a demandé 250.000 dollars et 2.500 hommes/heures. «
Bonjour Gosseyn,
C’est vrai que tout cela est assez effrayant; surtout quand on considère que certains nazis ont travaillé dans des institutions américaines jusque dans la fin des années 70, début 80. Aucune enquête sérieuse n’a vraiment été faite afin d’éclaircir la vérité sur le nombre exact d’exfiltrés, leurs rôles et leurs positions respectives au sein des institutions américaines. Mais comme diraient les scénaristes de X files :[i]la vérité est ailleurs![/i]
Amicalement
North (c’est plus rapide à écrire :D)
Bonjour Sophy,
Merci du compliment Sophy. J’ai tenté de faire un texte pas trop indigeste pour les lecteurs. J’avais effectivement du matériel pour produire plus qu’un article (j’aime bien la nouvelle mode C4N des mini-séries). En abordant l’exfiltration des nazis par d’autres pays. Toutefois, le temps et la patience de tout mettre sur papier, risque de faire en sorte que cet article soit le seul de ma série sur les nazis.
Quoiqu’il en soit, il me fait plaisir que vous ayez apprécié.
@micalement
Les Etats Unis ont bénéficié largement de l’opération Paperclip mais ce sont les seuls à avoir oufvert leurs archives. Ni la France, ni la GB, ni lURSS ne l’ont officiellemnt admis.
Mais en France, par exemple, es moteurs SNECMA ont utilisé e reservoir de compétences allemandes; certaines usines de tets ont été démontées pour etre remontées en Franec et le SDECE a utilisé les compétences des anciens SS eet bourreaux de la Gestapo
mais il n’en demeure pas moins que Von Braun, l’exemple le plus connu et cité, a permis ux USA de damer le pion aux Russes en matiere de conquete spatiale; excellent article…
North,
ça me fait penser à ce dicton (de La Fontaine, si je me souviens bien, mais je ne retrouve plus la fable correspondante) « Selon que vous serez riche ou misérable… » !
ça marche aussi pour les connaissances scientifiques. La valeur d’un homme le rend « intouchable ». Triste monde.
Véritas parle d’Yan le Terrible, ça me fait aussi penser à Maurice Papon, condamné en France à l’âge de 88 ans !
L’histoire n’oublie pas, la mémoire collective des hommes ne pardonne rien.
Amitiés
Gosseyn
N’oubliez jamais ceci :
[b] »IL N’Y A PAS QUE LES NAZI : IL Y A AUSSI LA PYRAMIDE :
« Horten Ho-229: L’avion furtif nazi reconstruit
Les ingénieurs américains ont reconstitué l’avion furtif avec lequel les nazis espéraient remporter la victoire dans la Seconde Guerre mondiale.
Horten Ho-229: L’avion furtif nazi reconstruit
Le prototype du bombardier Horten Ho-229 a effectué avec succès son premier vol d’essai en 1944, mais Berlin n’a pas eu le temps de le construire en série, affirme le journal The Daily Mail. Un groupe d’ingénieurs américains a pu le vérifier, après avoir rétabli le prototype des Stealths américains en s’appuyant sur les dessins existants. Le modèle, qui n’est pas destiné à voler, a permis de mener cette vérification au moyen d’un radar.
En 1943, lorsque les nazis ont senti que leur défaite était proche, ils se sont mis à fonder leurs espoirs dans de nouvelles technologies, notamment l’aviation. Une multitude de bombardiers allemands étaient abattus pendant les missions, et le nouvel avion devait surpasser les appareils existants en termes de vitesse et de rayon d’action.
Le chef de la Luftwaffe, Hermann Goering, exigeait notamment que le bombardier transporte une charge de 1.000 kg sur une distance de plusieurs milliers de km à la vitesse de 1.000 km/h. Les frères Reimar et Walter Horten ont proposé de créer une « aile volante ». Les ingénieurs nazis ont construit seulement trois prototypes. Une fois en Allemagne, les Américains ont saisi les dessins et les développements, avant de les transférer aux Etats-Unis.
La société Northrop-Grumman (elle a participé à la conception de l’avion furtif B-2) a su recréer, en se fondant sur les dessins et sur l’unique prototype restant, une copie grandeur nature du Ho-229, et le vérifier de manière expérimentale. La reconstitution a demandé 250.000 dollars et 2.500 hommes/heures. « »[/b]
Merci du commentaire Dominique,
Vous êtes très bien renseigné sur le sujet et vos commentaires, toujours à propos, sont de véritables compléments pour mes articles. Puisqu’en effet, du côté soviétique il existait ce que l’on a appelé le Département 7, qui est plus tard devenu le KGB. Ce service de rensignements puisa une grande partie de ces connaissances à partir d’installations nazies qui étaient démantelées puis reconstruites sur le sol russe. Le petit manège a duré ainsi jusqu’au début des années 50, lorsque les soviétiques jugèrent avoir rattrapé le retard technologique sur la science des allemands.
Je prends note du livre dont vous recommandez la lecture, cela m’a l’air fort intéressant.
Amicalement
Je voudrais souligner sous cet article que à auwschwitz,Abou Ghraib ou guantanamo c’est les mêmes méthodes qui ont été utilisées pour briser la résistance psychologique des interrogés. A lire sur Voltairenet.org
[url]http://www.voltairenet.org/article14005.html[/url]
merci
Bonjour North,
Magnifique article sur une période qui m’a toujours interpellée. Beaucoup de choses cachées. De là à prendre pour prétexte la guerre froide pour « gracier » et « normaliser » les plus grands criminels de guerre ne fait qu’ajouter à l’horreur subie pas des milliers de personnes.
Aux criminels de guerres il conviendrait d’ajouter ceux qui leur ont permis d’avoir une vie « après ». Ce sont bien eux qui sont les véritables criminels. Et au nom de quoi?…
Qui se souvient du camp de Struthof en Alsace d’où venaient des prisonniers pour les livrer à des expériences humaines à l’institut d’anatomie de la faculté de Strasbourg qui avait axé ses recherches sur la race humaine?
Même après la libération d’après le témoignage du Docteur Charles Mager, des corps de ce camp étaient étudiés.
« Partout,autour de moi, des rafles »,
Courrier des lecteurs, Le Monde Diplomatique, août 1993.
« C’est l’époque après la Libération.
Je suis étudiant en médecine, première année. J’entre dans la
grande salle d’autopsie de l’université de Strasbourg. Je m’apprête
à commencer la dissection du cadavre. Je m’aperçois que tout son
corps est parcouru de profondes meurtrissures. Il est circoncis.
À titre de curiosité, je me mets à parcourir toute la salle de dissection,
en m’arrêtant attentivement devant chaque table. Tous les
cadavres, hommes et femmes, sont profondément marqués par des
coups. La plupart des hommes sont circoncis. Je retourne à ma
place. Le professeur d’anatomie me dit de commencer la dissection.
Je ne puis. Je suis dégoûté. J’ai envie de vomir. Je décide de réunir,
au milieu de la salle, un comité de tous les étudiants juifs, pour protester.
Ils n’osent, ils ont peur, ils se dérobent. Alors, seul, décidé à
agir, je me rends, par une nuit froide d’automne, chez le rabbin de
la ville pour lui fournir toutes les explications. Le lendemain, tous
les cadavres, qui de leur vivant ont été torturés à mort, ont disparu
de la salle de dissection. »
S’en est suivi une polémique concernant la conservation de cadavre à l’université de Strasbourg. Oui ou non, les témoignages sont contradictoires.
Pourtant une victime a été identifiée (matricule 107969) un polonais, Menachem Taffel, dont le corps séjourne ensuite à Berlin, ironie du destin, au 9 rue d’Alsace (Elsasserstrasse)…
Pas vraiment beau tout cela!
Amitiés
Ludo
Merci de vos commentaires Véritas & AgnesB
Votre commentaire, AgnesB rejoint bien celui de Dominique, à l’effet que plusieurs autres pays, dont la France, ont bénéficié du savoir nazi. Comme vous le mentionnez, les moteurs SNECMA, ou encore le premier Airbus, le SE3000 et le premier hélicoptère de la société Eurocopter, aujourd’hui premier fabricant d’hélicoptères au monde. Toutes ces inventions sont le fruit des compétences d’anciens SS. La France, tout comme la G.B ou la Russie auraient pu au moins avoir la décence d’avouer leur implication. Mais ils ont préféré laisser croire à la population, durant de nombreuses années, que les nazis s’étaient presque tous réfugiés en Amérique (USA et Amérique du Sud). Peut-être afin d’empêcher des pays moins industrialisés, comme l’Argentine, de profiter d’un savoir-faire qui leur aurait permis de rivaliser avec l’Europe dans les années 50-60.
Cordialement
Bonjour Gosseyn,
Ah ah! A mon tour Gosseyn de vous inviter à poster toutes les croustillantes citations ou fables que vous avez sur le sujet. Vous savez à quel point j’en suis friand ;).
Je vais donc me risquer à dire qu’il s’agit d’un extrait de la fable de La Fontaine [i]Les Animaux malades de la peste[/i] (on se croirait dans un jeu questionnaire;D)
Amicalement
Merci Pierre_Leclair,
C’est un article très intéressant et détaillé que vous nous recommandez
Cordialement
Merci Ludo pour le compliment.
J’en profite aussi pour vous féliciter de cette prime bien méritée, au commentateur hors pair que vous êtes. Et aussi merci pour la succulente prestation vocale de Miss Carla Bruni, à New York (postée sous l’article de Sophy). Je savais bien que vous trouveriez cette vidéo quelque part dans votre [i]Ludoscope[/i] ;). Bref, vous ne méritez que des éloges, mon cher, pour votre travail.
Mais pour en revenir au sujet de cet article, votre commentaire qui va dans le même sens que ceux de Dominique et d’AgnesB, démontre une fois de plus une hypocrisie incroyable de certains pays face aux crimes des nazis et de la shoah. En outre, si je puis me permettre un aparté, votre témoignage troublant me rappelle l’exposition très controversée [i]Our Body[/i]. Vous en avez certainement entendu parler. Selon certaines sources, les corps utilisés pour cette exposition seraient ceux de prisonniers chinois torturés, puis « épluché » de leur peau pour qu’on ne puisse les identifier. L’utilisation de cadavres de prisonniers, semble encore de nos jours faire les frais de gens sans scrupule…
Amicalement
Bonsoir North,
Il ne peut y avoir de commentateurs s’il n’y a pas d’articles et de bons articles. Or je n’écrit pas d’article. Par ailleurs je ne suis pas un adepte des « breloques ».
Ceci dit cela fait toujours plaisir et vous en remercie.
J’ai effectivement entendu parlé de Our Body qui a été annulé je crois en début d’année. Mais rien n’a été prouvé. Dans le doute et face à un certain tollé, cette décision a, me semble t’il été la meilleure.
Je voudrai signaler un livre paru au éditions France-Empire en 1972, écrit par Christian Bernadac, « Les médecins maudits » dont les expériences sur les prisonniers des camps de concentration ont été relatées par des survivants retrouvés par l’auteur.
Christian Bernadac est mort en 2003 à 66 ans, et fut grand reporter à la télévision française. Il suivit toutes les guerres Vietnam, Algérie, Yemen, Cachemire, Chypre, Laos, Congo etc… Ses livres sont tous des témoignages et je crois qu’il y a plus de 10 livres consacrés aux camps de concentration.
Amitiés
Ludo
[img]ww1.bestgraph.com/gifs/animaux/abeilles/abeilles-02.gif[/img] Bonsoir North,
Des millions de gens ont perdus la vie dans ces camps et ces criminels n’ont, non seulement pas été punis, mais ont les installés aux plus hauts postes. C’est réellement terrible.
Mais cela a dû se passer dans de nombreux Pays, et nous ne sommes sûrement pas une exception.
Un vote Super, pour votre très bon article.
Amicalement.
ANDREA.
Bonjour Ludo et Andréa,
Merci pour votre excellente suggestion de lecture Ludo. Je ne crois pas qu’il y ait meilleure référence francophone, en matière d’analyse des expérimentations médicales nazies, que cet ouvrage de Christian Bernadac. Je le recommande aussi à tous et toutes.
Ceci dit, à l’attention de Andréa, j’ai l’intention de me procurer prochainement le bouquin paru aux Éditions France-Empire, écrit par Bernadac:[i]La toile d’araignée[/i]. Ça ne parle pas de la fameuse l’araignée violoniste ;), mais plutôt de la montée du nazisme.
Amicalement à vous deux
[img]http://www1.bestgraph.com/gifs/animaux/abeilles/abeilles-02.gif[/img] Bonjour North,
Je suis certaine que ce livre malgré son nom, ne parle pas de l’araignée violoniste, mais d’une autre et terrible dangerosité, la montée du nazisme.
Un vote Super.
Amicalement.
ANDREA.
;D
C’était juste pour rire, Andréa! Je sais que vous savez que je sais… 😉
J’oubliais le petit:
Amicalement
[img]http://www1.bestgraph.com/gifs/animaux/abeilles/abeilles-02.gif[/img] North,
😀 😉
EH! C’est sûr il ne faut pas oublier le petit « amicalement » 😀
Amicalement, vous voyez 😀 😉
ANDREA