Comment éviter cette déferlante intéressée provoquée par la mort du Roi de la Pop, j’ai nommé Michael Jackson ? Relayée dans tous les médias, faisant l’objet de nombreuses éditions spéciales aux journaux télévisés, placardée à la une de tous les grands quotidiens du monde entier pas plus tard qu’hier soit dix-huit jours après sa mort, glorifié sur la place publique où il tient lieu plus de dieu que de roi, Michael revit. En effet, alors que les médias glorifiaient son héritage musical, culturel, artistique (rien que ça), ils ne laissaient rien transpirer des sanglantes attaques auquel se sont adonnés quelques journalistes effrontés.

            Premier exemple : la mort médiatique de Michael Jackson. Alors que les tabloïds s’arrachaient le Michael pédophile et excentrique, aujourd’hui c’est les larmes de ses proches qui lui ont volé la une. Rappelez vous : ce qui faisait les choux gras de la presse people aux affuts voire même de quotidiens renommés fait parti du particularisme Jackson. Le pédophile qui fait peur a fait place à un personnage incompris, tourmenté par une adolescence désastreuse ses frasques sexuelles donnant presque du pittoresque au personnage. L’annonce de son retour, lui aussi perçu comme ridicule et impossible, fait dorénavant office d’un évènement posthume mondial.

 

On le disait « au bord de la banqueroute » (Le Figaro), « ruiné » (Le Monde). Seulement, on apprend après sa mort qu’il n’en est rien : dans l’édition du jeudi 9 juillet, Le Monde tempère ses propos tablant sur « Beaucoup de dettes mais un solde positif » où l’on retrouve les finances de Michael de manière plus fourni sur la sphère financière Jackson que les spéculations qui l’avait précédée.

 

Mais la presse ne s’est pas arrêté là en réussissant à traîner sa star la plus rentable au rang « d’américain le plus bête », rang qu’il tenait depuis quatre ans. Opinion Research Corp, institut de sondage à l’origine de celui-ci affirmait que « Michael Jackson semble avoir sécurisé la place de numéro un pour un proche avenir ». Finalement, il quittera son cinquième mandat pour celui d’américain le plus aimé. Drôle de changement. Et je doute qu’aujourd’hui, cet institut se vante de ses résultats.

  

            Alors, la presse est-elle devenue un organe hypocrite et maître de l’opinion publique ou est-elle tout simplement opportuniste ? Le Figaro devrait changer son moto pour « J’aimerai mieux être un opportuniste et flotter que couler à pic, mes principes autour du cou » (Stanley Baldwin)