Une tempête dans un verre d’eau. C’est à peu près les mots qui me sont venus en tête lorsqu’en ouvrant mon journal, ce matin, j’ai lu les premières nouvelles. On y parle de scandale, apparemment parce que le premier ministre canadien, Stephen Harper, n’aurait pas avalé l’hostie lors de l’Eucharistie, durant les funérailles du gouverneur général Roméo Leblanc, célébrées vendredi dernier. Tous en chœur, comme une chorale gospel, les «merdias» reprennent la nouvelle; s’indignant, s’offusquant. «C’est scandaleux, le premier ministre a mis l’hostie dans sa poche!», plus loin : «Lorsqu'on célèbre une messe, les protestants s'abstiennent de s'avancer. »

 

Jouant les vierges effarouchées, ces mêmes journalistes qui récemment encore, vantaient les vertus de la laïcité, se disant fièrement non-croyants, aujourd’hui ressortent étrangement leur petit catéchisme des boules à mites. Peut-être est-ce la mort du Grand gourou Michael Jackson qui a ravivé leur foi ? La Grand-messe des derniers jours, qui ne peut toujours pas finir, témoignant d’une pseudo communion entre les fidèles de ce dieu médiatique, totalement artificiel. À une époque où paradoxalement, l’individualisme gangrène notre société. J’aurais pu aussi évoquer le départ d’Alex Kovalev pour Ottawa. Le dieu du stade, l’idole des fans de hockey. Oui, car il s’agit vraiment d’une religion que ce sport, ici au Québec. Aller au Centre Bell le samedi, vivre l’ultime orgie collective, au milieu de 21 272 parfaits inconnus.

 

Telle est la vraie religion de nos médias canadiens. Alors arrêtez votre petit jeu, c’est on ne peut plus clair. La manœuvre, inexorablement ourdie par les compères Presse canadienne et Radio-Canada, qui ne digèrent toujours pas les coupures budgétaires fédérales en culture, vise à faire capoter le voyage du premier ministre au Vatican prévu pour samedi. Afin d’y rencontrer le pape Benoît XVI.

 

D’accord, Harper est protestant, SO WHAT ?!? La religion protestante interdit au fidèle de recevoir la communion lors d’un rite catholique… On l’accuse de ne pas avoir mis immédiatement la fameuse hostie dans sa bouche après l’avoir reçue. Ah oui ? Sur Youtube, la seule vidéo trouvée à ce sujet, tend à démontrer le contraire. Du moins, le caméraman de CBC qui a capté les fameuses images, cesse de filmer tout juste après que  Stephen Harper eu reçu l’objet ostentatoire. Donc pas moyen de savoir s’il l’a vraiment avalé ou mis discrètement dans sa poche de veston. De son côté, le porte parole du premier ministre, Dimitri Soudas (un autre mal aimé des «merdias»), affirme qu’il n’en est rien : « À la fin du service, on lui a offert la communion, chose que le premier ministre a acceptée et consommée aussi », a souligné M. Soudas.

 

Personnellement, je me souviens, il y a longtemps, avoir déjà reçu la communion et de l’avoir discrètement mise dans un mouchoir ; afin de l’apporter à ma grand-mère cancéreuse, restée chez elle. J’avoue ! Non je n’ai pas consommé l’hostie ! Cela fait-il de moi un monstre, mon père ? L’important n’est pas tant de le consommer immédiatement ou le mettre dans une poche que d’aller le jeter aux toilettes ou aux cochons, comme le suggérait Zola, dans la Faute de l’abbé Mouret.

 

Et puis si Harper était resté assis à son banc, de quoi l’aurait-on accusé croyez vous ? De mépriser la religion catholique, sûrement. Les médias l’auraient copieusement conspué de ne pas avoir au moins fait semblant d’aller prendre l’Eucharistie. Comment résoudre un tel nœud gordien ? Pauvre Harper, d’une façon ou d’une autre, il était échec et mat dans cette histoire.

 

Bref, une vraie tempête dans un verre d’eau. Créée de toute pièce par des journalistes appartenant à une secte médiatique dégénérée, qui n’a de foi qu’en le sexe, l’argent et le people.