ébranlée dans son sein.

 

On ne peut rester indifférent sur les évènements qui ont suivis les élections Iraniennes et beaucoup de reportages ont été faits et diffusés sur les ondes et la toile.

Le régime Iranien depuis l’instauration de la République islamique, présente un système institutionnel très singulier. L’Iran est le seul État officiellement chiite et un des rares pays à être une théocratie, c’est-à-dire que le pouvoir, est censé émaner de Dieu, et réside dans les mains du clergé. Cette théocratie découle du concept de velayat-e faqih, théorisé dans les années 1960 par l’ayatollah Rouhollah Khomeyni, premier «Guide de la Révolution». Cependant, il existe aussi une dimension représentative dans ce système, puisque la souveraineté populaire est reconnue, et qu’un processus électoral permet l’élection du président de la république, des députés et des membres de l’assemblée des experts. Ce système électoral s’inspire des démocraties populaires, le pluralisme politique n’existe pas, les candidats appartiennent aux diverses factions islamistes. Le système politique de la République islamique est basé sur la Constitution de 1979 appelée Qānun-e Asasi, «Loi Fondamentale». Le système comprend plusieurs corps gouvernants intimement reliés, dont la plupart sont nommés par le guide, seuls le président, les membres du parlement, et les membres de l’assemblée des experts sont élus au suffrage universel. L’âge minimum requis pour voter est fixé à 15 ans.

Les institutions politiques d'Iran

On voit bien sur ce graphique que les institutions non élues possèdent le pouvoir, le Guide de la révolution, les forces armées, le chef du système judiciaire, le conseil de discernement, le conseil des gardiens. Il est donc impossible sans une révolution qu'un parti qui ne serait pas contrôlé par le Guide de la révolution puisse prendre le pouvoir. Dans ces conditions, le pouvoir sorti des urnes n'est qu'illusoire, c'est un trompe l'œil pour le peuple et ceux qui sont prêt à croire que leur vote sera pris en compte. Ce qui paraît paradoxal c'est que, même Barack Obama comme nombre de présidents de pays occidentaux semblent s'être fait des illusions, on pourrait presque dire, un instant, ils ont rêvé à un changement de régime. Seule une révolution par les armes peut permettre de changer pour un  autre régime. Mais, serait-ce un régime démocratique comme nous occidentaux nous le voyons, je ne le pense pas. L'Iran possède plus de 80 ethnies comme le représente la carte ci-dessous,

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Source, CIA

Avec un tel puzzle il est quasiment impossible qu'un régime purement démocratique puisse gouverner, seule une dictature de fer peut imposer sa loi. C'est le même problème que pour l'Irak son voisin, et l'on voit les attentats reprendre à l'annonce du retrait des troupes Américaines. Le régime des Ayatollahs a donc encore de beaux jours, et il faut se rappeler lorsque Khomeyni installé à Neauphle-le Château sans demander l'asile politique à quitté la France le premier février 1979, et il a été accueilli par des acclamations et des fêtes le peuple Iranien était dans les rues. Il faut donc relativiser les résultats de ces élections, et rien ne prouve que si elles étaient reconduites que l'opposition portée par Hossein Moussavi serait victorieuse. Il faut se rappeler Mai 68, bien que cela n'ait rien à voir autre que la philosophie du résultat, que, après le retour de Baden Baden du Général de Gaulle, les élections législatives qui suivirent donnèrent une majorité écrasante au gouvernement de Georges Pompidou. Les leaders politiques qui soutinrent ces émeutes étudiantes furent battus, et François Mitterrand sauva son siège de député avec justesse. Le désordre finalement ne profite jamais si l'on ne va pas au bout, c'est à dire la révolution.

Seulement en Iran il y a une jeunesse qui veut vivre à l'occidentale, libre des contraintes, libre de penser, c'est à cette jeunesse qu'il faut penser. Or Ali Akbar Hachemi Rafsandjani président de la république du 03 août 1989 au 02 août 1997, a des problèmes avec sa fille Faezeh ex parlementaire qui s'adressa à des centaines de parlementaires de l'opposition, et quatre autres femmes du puissant clan familial qui ont été interpellées et relâchées le 22 juin.

Un groupe d'étudiants tenants de la ligne dure s'était rassemblé jeudi devant le bureau du procureur de Téhéran, accusant la fille et le fils de l'ancien président, Mehdi, de trahison, selon la radio d'Etat. «Honte à vous, enfants d'Hachemi», criaient-ils en affirmant que Rafsandjani soutenait les manifestations de rue.

Episode impensable jusque-là, en trente ans de révolution islamique. Enfin, quatre de ses «lieutenants», dont Mohammad Atrianfar, son conseiller, son précieux homme de liaison depuis tant d'années qu'Hachemi Rafsandjani, noue dans l'ombre les fragiles équilibres du pouvoir Iranien, ont été jetés en prison. Et ce, dès le début des manifestations de rue qui depuis le 12 juin dénoncent comme «frauduleuse» la réélection massive à la présidence de la République du fondamentaliste Mahmoud Ahmadinejad.

200px-akbarhashemirafsanjani.1246130126.jpgQue fait donc M. Rafsandjani ? Sa dernière et violente sortie a été durant la campagne pour se plaindre directement au Guide suprême, Ali Khamenei. La veille, lors d'un débat télévisé, M. Ahmadinejad l'avait traité de «corrompu» et accusé d'avoir voulu «brader le pays» aux puissances étrangères.

Son pragmatisme envers l'Occident, lorsque, président de la République, il tentait de reconstruire le pays et de lui donner un statut international, est un fait admis, voire apprécié par les conservateurs les plus réalistes. Quant à ses lettres de créances révolutionnaires, elles sont sans faute, nationaliste, plusieurs fois arrêté sous le Chah, dans les années 1960, ce fils de paysan qui n'a même jamais essayé de corriger son accent rural étudiera à Qom, il est hodjatoleslam, un grade modeste, mais nouera avec le père de la révolution, l'ayatollah Khomeyni, un lien privilégié, lire la suite ici.

Or, en silence, des centaines de dissidents Iraniens sont arrêtés. En catimini plusieurs centaines d'opposants depuis le 12 juin, selon des témoins et des ONG. Une vague d'arrestations ciblées, sans précédent depuis la révolution islamique de 1979, destinée à affaiblir le mouvement de contestation de Mir Hossein Moussavi.

716589-roxana-saberi.1246132204.jpgLa journaliste irano-américaine, détenue pendant 100 jours en Iran, se dit «bouleversée et angoissée» par les arrestations en Iran. «Certains sont probablement torturés physiquement», estime-t-elle. S'exprimant devant la presse à Paris, mercredi 24 juin, Roxana Saberi a dit son «inquiétude» pour les personnes arrêtées. Libérée le 11 mai de la prison d'Evine, après qu'un tribunal iranien eut réduit sa condamnation pour espionnage à deux ans avec sursis, n'a pas été torturée. Elle s'exprimait lors d'une conférence de presse organisée pour la libération de l'Iranienne Silva Harotonian, 34 ans, membre d'une ONG Américaine, condamnée pour «révolution douce» et emprisonnée en Iran depuis un an, et avec qui la journaliste a partagé la même cellule.

L'Iran est en état de siège, «toute personne ayant des contacts avec des étrangers, surtout des occidentaux, peut être accusée d'agir contre la sécurité nationale», a-t-elle dit. Silva Harotonian membre de l'ONG Irex, s'occupait d'un échange entre professionnels de la santé des Etats-Unis et d'Iran.

L'Iran est en état de siège, a aussi lancé Karim Lahidji, vice-président de la Fédération internationale des droits de l'Homme et président exilé de la Ligue Iranienne pour les droits de l'homme. «Au moins 33 journalistes iraniens sont en prison, des journalistes étrangers renvoyés, des télévisions étrangères brouillées, SMS coupés, portables coupés», a dénoncé Karim Lahidji, ajoutant que le régime était «en mesure même de contrôler et de supprimer des e-mails».

Pression et terreur sont le lot quotidien dans un Iran coupé du monde et réduit au silence. Plus de 2.000 personnes selon la ligue des droits de l'homme ont été arrêtées, même le corps des morts tombés en marge des manifestations n'a pas été restitué aux familles.

«Dans les rues autour de la prison d'Evin à Téhéran, j'ai vu des dizaines de gens désemparés, installés pour la nuit sur des couvertures de fortune, pour quêter des nouvelles. Ils sont là depuis une semaine pour certains. On ne leur dit rien. C'est affreux. Moi-même je voulais des nouvelles d'un détenu, un milicien m'a dit»,

partez ou vous serez battu si vous insistez. Il y a trop de monde inutile ici…, voir la suite ici

Qu'y-a-t-il de surprenant, nous assistons à ce que nous constatons depuis toujours dans les pays ou le régime est fondé sur une dictature religieuse islamique ou autre. Ces pays d'Afrique ou du Moyen Orient sont tous semblables, le pouvoir se transmet soit dans la famille soit par la religion et tout autre voie est exclue par la force. Les élections sont toujours faussées il faut montrer au monde une forme de démocratie sans plus. Vouloir imposer comme l'a fait Bush en Irak une démocratie par la force est une grave erreur qui a coûté de nombreuses vies humaines inutiles pour un résultat nul. Nos dirigeants ne comprennent pas qu'il faut laisser ces peuples vivre comme ils le désirent, et ne pas s'occuper de leurs affaires. Les droits de l'homme ne sont pas respectés dans ces pays, mais chez nous non plus. Le droit au travail au logement pour tous n'est pas exercé, nous voulons faire la morale aux autres mais que faisons-nous pour les 8 millions de pauvres types dont nombreux sont ceux qui dorment dans leur voiture et dans la rue avec des enfants.