Au jour le jour, il semble que plusieurs choix sont à envisager:

Soit un individu vit sans se préoccuper de ce qui l'entoure.

Soit il vit en ne se préoccupant qu'à minima de monde qui l'entoure et de ce qui s'y déroule.

Soit il essaie d'être acteur de notre monde et dans ce cas, je crois qu'il ne peut autrement que d'essayer de comprendre ce qu'il se passe et les raisons pour lesquelles les situations évoluent d'une façon ou d'une autre.

Pour comprendre le fonctionnement de notre monde et ses problèmes, il n'y a pas d'autres moyens que d'apprendre, de découvrir.

Pour apprendre différentes solutions s'offrent à nous.

– Observer ce qui nous entoure.

– Tirer expérience de ce qu'on a vécu.

– Discuter, échanger des avis ou des expériences.

– Surfer sur internet. 

– Utiliser les différents médias.

 

Et sans aucun doute lire.

Mais le plus important est de garde sa capacité de jugement quelque soit la façon dont on souhaite enrichir sa connaissance.

Ainsi, lorsqu'un ami souhaite vous faire partager son expérience, il est  bon de garder à l'esprit que le temps peut avoir déformée ses souvenirs, qu'une certaine envie de se mettre en valeur peut également être la cause de distorsion de la réalité ou enfin qu'un refus d'assumer des réalités peut l'entraîner à travestir des faits.

Parmi nos relations, il y a aussi quelques fois tout simplement des menteurs qui inventent  purement et simplement des anecdotes, des aventures.

Les différents médias nous obligent aussi à un certain recul.

Les hommes qui y travaillent ne sont que des hommes. Ils peuvent être influencés par leurs idées, par des modes, par des courants de pensées, par des obligations de rentabilité ou tout simplement parce qu'un média (une chaîne de télévision, une chaîne de radio, un journal..) a un PDG et quelques fois un propriétaire ou un actionnaire majoritaire.

Reste les livres.

Mais là aussi, il faut raison garder. Tout ce qui est écrit n'est pas forcément vrai. (Même si c'est écrit)

Ainsi, il y a quelques temps, un historien (Chercheur, spécialiste de l'histoire du maghreb) expliquait que Charles Baudelaire n'avait sans doute jamais été trafiquant d'esclaves alors que la plupart des biographies consacrées à cet auteur l'indiquent. Selon cet historien, cette "invention" historique aurait pour origine une des première biographie consacrée au poète rédigée par une biographe anglaise dont je n'ai malheureusement pas retenu le nom.

Depuis la plupart des biographie auraient été en grande partie inspirée par cette biographie de référence ou alors par des ouvrages eux mêmes inspirés par ce premier travail.

Il y a quelques temps, j'ai relu un livre de Jean Ziegler, ancien rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l'alimentation. il s'agissait de : La haine de l'Occident.

Jean Ziegler est également l'auteur de plusieurs ouvrages dont : Les Nouveaux Maîtres du Monde et l'Empire de la honte. Cet homme dont l'honnêteté ne saurait être remise en cause lutte contre le crime contre l'humanité que représentent la pauvreté et la faim dans le monde.

Dans son livre, La Haine de l'occident, l'auteur raconte plusieurs anecdotes pour illustrer les raison qui selon lui seraient à l'origine de la haine des pays du sud envers l'occident.

Je ne remets pas en doute la réalité historiques des faits écrits par l'auteur mais il me paraît important de ce que l'on pourrait considérer comme des erreurs commisent par Jean Ziegler ; erreurs dont le but était peut être (s'il en était besoin) d'augmenter l'atrocité de certains faits.

Jean Ziegler raconte par exemple l'épisode lamentable des "enfumades" survenu lors de la colonisation de l'Algérie.

Selon l'auteur, la technique utilisée par l'armée française (le général Burgeaudt) aux alentours de 1840 consistait à enfermer la population de villages entiers dans des grottes dans lesquelles on allumait ensuite un feu afin d'asphyxier les victimes. Selon l'auteur les soldats se restauraient ensuite en contemplant les flammes, les hurlements des femmes et des enfants prisonniers s'élevaient de l'intérieur de la grotte. Lorsque le dernier râle s'était tu, les soldats muraient l'entrée de la grotte. (pages 56 et 57  de son livre la Haine de l'occident. )

L'impression que me donne l'horreur de cette description est que l'armée française était composée de sadiques et que seuls les femmes et les enfants criaient.

Il est même précisé par l'auteur que : " Cette nouvelle technique lui valu un grand prestige à Paris."

Cette dernière remarque laisse supposer que l'ensemble de la classe politique ou intellectuelle française de l'époque approuvait les méthodes utilisée. Cette affirmation est à relativiser puisque par exemple Le Prince de la Moskowa (le fils du Maréchal Ney), scandalisé par cette pratique a interpellé le Général Burgeaudt à la Chambres de Pairs. 'La chambre des Pairs était l'assemblée qui précéda l'Assemblée National Constituante de la Seconde République de 1848)

Jean Ziegler attribue également "l'invention" de cette malheureuse pratique au général Burgeaudt alors que c'est le général Cavaillac qui avait une année auparavant enfumé la tribu des Sbéhas. Ce qui ne diminue en rien la gravité des actes commis sous les ordres du général Burgeaudt mais qui montre les raccourcis pris par l'auteur.

Par ailleurs, il est fort probable que des habitants aient été conduits et enfermés dans des grottes avant d'y être enfumés mais le plus souvent, ils s'y étaient réfugiés.

Je ne cherche absolument pas à minimiser ou à nier les méfaits commis par l'armée française lors de la colonisation mais tout  simplement à démontrer qu'il ne faut pas faire une confiance aveugle en ce que qu'écrivent les écrivains.

Il n'est pour moi absolument pas question de défendre la colonisation ou dans ce cas particulier l'Algérie Française.

Et ce d'autant plus concernant ce pays en particulier car étant adolescent l'un des membres de ma famille m'a raconté les meurtres commis pas certains soldats français auxquels il avait assisté et peut être participé.

Mais, il me semble qu'en fonction de la manière dont un écrivain peut faire une description, il peut minorer ou alors augmenter l'importance ou la portée d'un fait.

On peut également  remarquer que dans son ouvrage, Jean Ziegler cite les références de ses citations (Claude Lévis Strauss, Aminata Traoré, Philippe Bolopion…) mais il ne cite pas la plupart du temps ses références historiques.

Dans ce même livre, l'auteur nous conte l'histoire de massacres commis en Tasmanie alors qu'un certain Arthur George en était gouverneur depuis l'année 1820. Pour rappel, la Tasmanie est un état de l'Australie dont la capitale se nomme Port Arthur en hommage à Arthur George. 

Cet homme aurait fait massacrer les populations locales (les palawah) en adoptant le principe de la chasse à courre telle qu'elle se pratique dans certaines régions de la Grande Bretagne. Il aurait réquisitionné tous les hommes en âge de porter une arme, (même les bagnards) et aurait ainsi constitué une ligne de 120 km de longueur (appelée Black Line) qui aurait ratissé la région tuant tout ce qui bougeait pendant 6 semaines.

Je ne nie pas l'existence de ce triste fait mais il est toutefois curieux de n'en trouver trace nul part sur internet hormis dans les citations du livre de Jean Ziegler.

Et là non plus l'auteur ne donne aucune référence.

Une fois de plus, il est bien évidement pas question de nier les atrocités commises à l'encontre des populations premières de l'Australie d'autant plus que les autorités australiennes ont présenté les excuses pour ces faits.

Je recommande toutefois la lecture des ouvrages de Jean Ziegler car nonobstant ces imprécisions ou petites erreurs, l'auteur explique tout simplement les mécanismes qui ont entraîné les rapports difficilent  que vivent les différents blocs, en particulier les blocs nord et sud.