Vieilles gloires dorées : Bibi, la seule, la vraie !

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Ne vous méfiez pas forcément des imitations, mais ne confondez pas Berit Elisabeth avec Bibiana Fernàndez, alias Bibi Andersen (et parfois Anderson). L'une est une Suédoise pur jus née en 1935, dont la carrière est contemporaine de celle de Brigitte Bardot, l'autre une transsexuelle née à Tanger en 1954 dont la carrière est due en particulier à Pedro Almodóvar.

Ah, Bibi… Bibi !
Quand certains s'extasiaient sur Brigitte Bardot et chantaient ses attraits avec Dario Moreno, c'était plutôt Bibi Andersson (avec deux s, mais vous trouverez aussi, sur Google, Anderson) qui suscitait mes émois. Donc, déjà, ne pas se tromper de Persona (film de 1966, de Bergman). Je peux donc comprendre que Bibiana ait voulu lui rendre hommage et se sentir avec elle comme j'aurais voulu me glisser dans la peau d'un personnage de Syskonbadd (Ma sœur, mon amour, film de Vilgot Sjöman de 1966 également). Là, je pense qu'elle est à l'affiche de Sista paret ut (Alf Sjöberg, 1956). Mais c'est surtout une dizaine d'années plus tard qu'elle devient bouleversante de féminité, l'Eva de l'île de Fårö dans En Passion (Une Passion, Bergman, 1969). Comment ne pas l'être, en passion, avec la Katarina des Scènes de la vie conjugale (Bergman, 1974).

Une ravissante Suédoise…

Dans les fêtes à Neu-Neu de naguère, il y avait souvent un bateleur cauteleux qui présentait des jeunes femmes qu'on pouvait imaginer plus dénudées si on prenait un ticket pour entrer derrière l'estrade de la baraque foraine. Les catcheurs redoutables tel le Bucheron des Ardennes étaient défiés par de jeunes militaires, toujours du bataillon de Joinville (c'étaient les mêmes de ville en ville, chaque jour…), et au tir, ils faisaient aussi merveille (« Et encore un kilo de sucre ! Un kilo de sucre gagné par ce beau militaire ! »). Or donc, le bonimenteur arpentait les planches et vantait par exemple Ulla : « Et voici Ulla, notre ravissante suédoise, que vous pourrez voir dans le déshabillé de la Parisienne ! ». L'affriolante Ulla ne l'était pas tant que cela dans son peignoir et côté Suédoises, c'était plutôt Bibi qui faisait rêver, même vêtue d'un équipement de scaphandrier (mais on la retrouvait plus souvent à l'écran comme Amanda Langlet dans Pauline à la plage, film de Rohmer de 1983). La carrière de Bibi s'est achevée en 1978, avec trois films, dont L'Amour en question, d'André Cayatte, pour lequel elle interprête Catherine Dumais. L'amour est inconditionnel, la question ne se pose même pas, et même si je les aimais toutes, les Jean Seberg, les Jane Fonda (mais aussi Juliet Berto et Bulle Ogier), parmi les actrices étrangères, c'était Bibi, rien que Bibi (enfin, presque…).

Et vous ? C'est plutôt Bibiana ?
Avouons-le, Bibiana peut être aussi troublante. Ses admiratrices et admirateurs ne l'échangeraient pas contre Bibi et ils ont même formé un club doté d'un site. Sainte Bibiana resterait, paraît-il, souveraine en cas de gueule de bois, surtout aidée par du Fernet Branca (dite la boisson « du lendemain »).
Mais cette rubrique des Oldies but Goldies – les vieilles gloires dorées – n'est pas destinée à vous servir une resucée de Wikipedia ou à vous faire part de mes souvenirs de fêtes foraines. Elle a pour ambition de vous faire vous remémorer les vôtres. Et pourquoi pas, vous inciter à les partager avec les autres visiteuses et visiteurs. Alors, si Bibi vous en dit, commentez…

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !