Quand le gouvernement en place comprendra-t-il que la solution efficace contre le piratage ne se trouve pas en la répression ? Quand comprendra-t-il que plutôt que de réprimer, il doit au contraire améliorer l’offre payante proposée ? Qu’il doit inventer un produit légal différent et qui apporte un vrai plus par rapport au même produit piraté.
1. Hadopi est-elle applicable au niveau technique ?
– Le téléchargement est de moins en moins utilisé, c’est désormais le streaming qui est en tête des usages pour la lecture des musiques (Deezer. Jiwa, Musicovery, Spotify…) où des films (Youtube, Dailymotion, Veoh…).
– On veut porter un coup d’arrêt au P.2.P ? Mais qui utilise encore Emule ?! Désormais c’est le Bittorent et le téléchargement direct (Rapidshare, Megaupload…) qui remplace ce système d’un autre âge !
– Il est possible d’utiliser un proxy (qui permet par exemple de faire croire qu’on est un internaute connecté en Russie) rendant impossible toute localisation.
– En 5 minutes, il est possible de se connecter sur tout réseau Wifi crypté en W.E.P (plus de 30% des réseaux français). Les réseaux WPA sont évidemment autant vulnérable. Je ne parle même pas des réseaux non sécurisés… Des multitudes de tutoriaux sont facilement trouvables sur Internet (Dailymotion, Youtube…).
2. Hadopi est-elle applicable au niveau législatif ?
Pour une personne qui se voit sanctionnée, il lui suffira de porter l’affaire devant le Tribunal Administratif. En dernière instance, le Conseil d’État ne lui donnera jamais tord. Et encore, si cela arrivait, il suffirait pour elle de saisir la CEDH (Cour Européenne des Droits de l’Homme) qui est totalement anti Hadopi. Dès lors, une jurisprudence se créerait rendant complètement caduque cette loi inapplicable.
3. Quelles sont les alternatives à HADOPI ?
– Améliorer la diffusion des films au cinéma. Proposer des films 3D en Imax Real D. Je pense que la vrai naissance de cette technologie épatante (voir la Géode à Paris) sera pour fin 2009 avec le film Avatar de James Cameron. Sans cela, à quoi bon ? Les vidéo projecteurs permettent d’avoir son propre cinéma à la maison. Pourquoi un usager lambda irait payer afin de voir une œuvre qu’il peut visionner gratuitement et pour la même qualité dans son fauteuil ?
– Pour la musique, c’est plus délicat. Il faudrait enrichir l’offre, proposer par exemple des bonus avec l’achat de musique (dédicaces, réductions pour des concerts, concert en streaming payant par le net. Radiohead le propose déjà, bien que gratuitement, avec un très grand succès.
– Pour les jeux vidéos, proposer des accès online avec Clef CD afin activer le logiciel. Ce système utilisé depuis 1996 (Jeux vidéo : Half Life 1) n’a toujours pas connu de faille si on souhaite une utilisation totale en ligne.
4. Une loi dépassée ?
Aujourd’hui, pourquoi télécharger une musique ? Je tiens à le rappeler, n’oublions pas que nous nous dirigeons vers un streaming de masse. Je prends mon Iphone, je télécharge Deezer, j’ai ma playlist et j’écoute toutes les musiques que je veux avec une excellente qualité sans rien télécharger. L’Internet mobile est en train d’exploser. La technologie avance très vite, il faut que les acteurs s’y adapte.
5. Une pratique finalement très humaine
Le téléchargement illégal ne s’explique pas par un problème d’éthique ou de mauvaise conscience comme veulent le faire croire majors et gouvernement. Entre deux objets similaires, un à 20€ et un à 0€, choisir le second est tout simplement humain.
Le légal ne pourra pas gagner la bataille tant que celui-ci ne fera pas l’effort de proposer des œuvres payantes qui se démarquent nettement et proposent une véritable avancée sur celles qui sont illégales. Les outils changent, les habitudes changent, les offres doivent s’adapter. Et si cela se passait, tout le monde y gagnerait : Majors, artistes, consommateurs.
game over
1- D’un côté, nous avons une industrie culturelle déclinante n’assumant pas le proxénétisme économique et la pandémie infantilisante qu’elle exerce sous le regard de son débiteur. Celui-ci est à la fois une fondation philanthrope de gestion nationale et une entreprise d’import/export.
2- De l’autre côté, nous avons une infinité de niches de population n’ayant rien à voir les unes avec les autres, mais faisant front par principe de précaution. Nous prouvant par la même occasion à quel niveau de léthargie se trouvent nos sociétés occidentales pour qu’un luxe devienne une lutte nécessaire.
3- Au centre, se trouve le gros du troupeau qui n’a pas d’avis et fait preuve d’intelligence situationniste ou d’indifférence banale sur ce combat qui est à la fois d’avant-garde et d’arrière-cour.
4- Dans toutes les batailles, il y a des pertes acceptables. Mais comme nous ne prenons plus plaisir à nous salir les mains avec une de ces barbaries ancestrales, les invectives servent de nos jours de courroux médiatique ou de Hit Combo virtuel pour le bonheur des voyeurs générationnels et des lâches éternels.
5- Quand on pratique l’affrontement constant ou la paix commémorative pour occuper son temps, c’est que l’on est plus en mouvement. Alors la guerre civile des flux a-t-elle un sens ?
La suite ici :
http://souklaye.wordpress.com/2009/03/13/creation-internet-et-insultes-gratuites/
Le problème vient aussi des relations particulières qu’entretiennent nos hommes politiques avec les artistes de tous poils.
Mais même les artistes tels que Manu Tchao sont demandent que l’on protège leur revenu.
Le principe du flicage du Web et le racket des consommateurs (taxe sur les supports vierges) ne le gène pas dès lors que cela peut augmenter ses revenus.
Charlélie Couture partage aussi cet avis.