La Suisse est-elle en passe de perdre l’un de ses plus gros atouts à savoir son secret bancaire ?

On ne peut pour l’instant clairement répondre mais c’est en tout en cas ce qui semble se profiler, du moins sur le territoire américain.

 

En effet, après l’accord délivré par l’Union des Banques Suisses (UBS) de dévoiler l’identité d’environ 300 clients américains, le ministère de la Justice américain a toutefois porté plainte contre cette même institution, en vue d’obtenir des informations sur plus de 50000 comptes américains, valorisés à près de 15 milliards de dollars.

 

Si l’on peut clairement traduire derrière cette action la volonté du nouveau gouvernement Obama de jouer la transparence et de « faire payer » les contribuables fortunés désireux de se soustraire à l’impôt, il sera intéressant de noter l’impact de cette politique sur les prochaines mesures mondiales, puisque le prochain G20 est censé se tenir en avril.

La bataille contre les paradis fiscaux, en partie responsables à leurs yeux de la crise des subprimes, est donc lancée.


De son côté, l’UBS a évidemment fait part de son étonnement et a indiqué son intention de se défendre en justice afin de défendre un principe fondamental du secret bancaire suisse. Elle reproche également au ministère américain de n’avoir pas respecté la procédure régulière et d’avoir voulu précipiter les choses.

 

Même si ce n’est qu’un début, une page semble donc se tourner pour la Suisse, qui risque de payer les frais d’une politique bancaire principalement vue comme facteur d’évasion fiscale de l’autre côté de l’Atlantique. Et ce ne sont pas les inculpations pour fraude de Raoul Weil de la banque suisse et Bradley Birkenfeld ancien banquier d’UBS, qui viendront contredire cette thèse.

 

Reste à observer la réaction de l’Union Européenne face à ce nouveau tournant…