Guadeloupe, douce France… y a d’la marge. Je dois avouer ne pas connaître cette île de notre beau pays de France. Toutefois, il m’étonne, à l’écoute des nouvelles qui abondent, au bout de 15 jours tout de même, que l’on découvre seulement certaines de ses particularités. Certes, il est notoire que l’intérêt que l’on porte à un évènement est proportionnel à son éloignement kilométrique. Il n’y eut que le tsunami pour échapper à cette règle. Le désastre était si énorme. Et nous y perdîmes moult citoyens.  Pendant cette quinzaine, nous avions sous la plume la préparation d’une manifestation  nationale suivie d’un chapitre du chanoine de Saint-Jean de Latran qui en oublia de prier pour les ouailles d’Outremer. Des mauvais votants ségolénistes, sans doute. Autre particularité, les indemnités accordées aux fonctionnaires, non natifs, en poste Outremer, enfin, en France, non ? Qu’on surpaye (indemnise) le diplomate expédié à Oulan Bator paraît normal. Que cette pratique persiste lorsque l’on ne quitte pas la France est moins compréhensible.  D’autant que, concédez-le, Guadeloupe et Martinique sont parmi vos destinations préférées quand vous rêvez de soleil.

Faire la circulation en tenue légère, percevoir des impôts ou enseigner les mathématiques à quelque pas des plages est  surhumain au point d’ailleurs que l’on vous encourage à y passer votre retraite avec prime bien sûr. La Nouvelle Calédonie paye même davantage. Toujours une affaire de kilométrage…Je crois que l’inverse n’est pas vrai. L’antillais qui vient parfois subir des remarques racistes en métropole a juste droit à une aide, tous les 2 ans, pour ses  transports aériens, au nom de la continuité territoriale. Trop de bons métropolitains les confondent avec les Maliens qui viennent manger le pain des chômeurs !  A moins que ce ne soient des difficultés de ravitaillement qui justifient ces bonus. Hou ! La cuisine antillaise, quelle horreur ! Touriste, les pieds dans l’eau, vous vous offrez une langouste grillée. En poste à Pointe-à-Pitre, c’est un calvaire. Même si un jour vous vous êtes régalé à La Table de Babette.   Mais chut… Parlons plutôt de marge… devenu un verbe du 1° groupe dans toutes les bonnes bouches commerciales. Tu marges à combien ?… 

Avant, avant… il s’agissait de droite ou gauche, chez l’imprimeur.    Donnée : un container partant du Havre vers les Antilles coûte 3000 €, et 1200 en quittant la Chine. Que croyez-vous qu’il arriva ? Exemple : on nous cite le Tahiti douche. Glissons. Les prix qui dérapent.  Avec l’humour qui sied… Monoï, vahiné, tamouré. Un savon qui double de prix en arrivant sur la peau antillaise. Pourtant Tahiti est plus proche de la Guadeloupe que de Paris… Il doit en être de même si c’était du savon de Notre Bonne Mère… On entend ainsi parler de 80% de marge, voire plus. Et s’il est vrai que les banques multiplient par 4 ou 5 les frais bancaires pour les extra métropolitains, pourquoi se gêner ?    Une règle paraît axiomatique. Un axiome, pas un théorème démontrable. La marge et la concurrence sont inversement proportionnelles à la taille de l’île où elles s’exercent. Guadeloupe contre Australie !

Je parie avec vous un bof contre un super que tous les contribuables de Navarre à Cayenne, vont payer les 108 millions pour que les employeurs conservent leurs indécents profits.On n’a pas appauvri les traders, les super patrons, contrat de travail oblige, on, remarquez la discrétion, ne va pas attrister les Békés avec des chicanes de boutiquiers.    Et si nous faisons un effort de prospective, tout se brouille. La hausse des salaires de 200 € jusqu’ 1,6 Smig est impossible. Le statu quo tout autant.      Conclusion : ON va mettre un cautère sur une jambe de bois. Copieusement arrosé de bonnes paroles gagées sur un avenir le plus lointain possible. Comme depuis 50 ans. Les promesses n’engageront que ceux qui… refrain connu.