En engrangeant, dans la douleur, une nouvelle victoire, Lille confirme son potentiel comme ses prétentions et valide ses récentes brillantes performances à Bordeaux comme face à Rennes.
Non contents d'avoir stoppé les bretons dans leur invincibilité, les hommes de Rudy Garcia sont allés titiller Bordeaux lors d'un match que l'on qualifiera gentiment d'engagé pour ne pas dire violent.


Absent de la première mi-temps, le LOSC pouvait s'estimer heureux de ne regagner les vestiaires qu'avec un seul but de retard, Cavenaghi notamment n'ayant pas trouvé la mire. Métamorphose pour la deuxième période avec des rouge et blanc conquérants, accrocheurs et bientôt deux fois buteurs. Dommage qu'ils ne purent mener trop longtemps au score et faire douter des girondins moins fringuants. 2-2 dans le contexte bordelais d'une équipe qui vise le titre, c'est bien entendu tout bon. Et compte tenu de la mansuétude arbitrale, c'est même excellent. L'ex bordelais Mavuba notamment fut victime de quelques gestes bien déplacés y compris de la nouvelle idôle Gourcuff comme du rugueux Diawarra. Sans qu'aucun des deux ne subissent l'expulsion. Ce dernier a du reste tout de même inauguré les nouveaux pouvoirs de la commission de visionnage pour ses performances précédentes, il pourrait enchainer… Commission qui a eu la bonne idée de sanctionner le rennais Sow pour son agression envers Debuchy. Deux matchs d'un côté pour un mois d'absence de l'autre, ce n'est pas cher payé même si Guy Lacombe trouve encore à redire… peut être le signe finalement que le Stade Rennais est en train de perdre ses nerfs, en témoigne dans la foulée une défaite à l'ultime minute face à la lanterne rouge…
Bref tout s'annonçait sous les meillleurs auspîces en ce samedi soir de février (si ce n'est l'horaire, 21h !) et c'est peut être ce qui a entrainé le pire : une entame plutôt timide, vive mais imprécise qui devait finalement permettre aux sochaliens de sortir proprement le ballon et de se créer les meilleures occasions même si avant la demi-heure de jeu on comprend mal que l'arbitre n'ait pas accordé le pénalty qui convenait pour le Losc. Au contraire, les lionceaux marquaient une puis deux fois, (grâce à un pénalty pourtant moins évident) avant la mi-temps dans un stade médusé et glacé par la même occasion. Et la méduse glacé, ce n'est pas trés digeste…
A 0/2 poir redémarrer, Rudy Garcia ne cédait pourtant pas à l'affollement se contentant de remplacer poste pour poste Fauvergue par le revenant de mieux en mieux revenu, Frau. Malicki sauvait les siens de la déroute lors d'un face à face délicat face au tchèque Sverkos, la bonne pioche du recrutement sochalien. Le match basculait alors sur une faute grossière de Daf qui le renvoyait aux vestiaires et donnait aux lillois l'occasion de surdominer la rencontre. Et dans ce pressing effréné, Frau marquait bientôt de la tête, un indice fort que tout pouvait arriver. Garcia lançait Vittek sur le front de l'attaque en lieu et place d'un milieu défensif puisque Francis Gillot se séparait de ses attaquants. Le slovaque marquait bientôt dans une belle partie de billard à trois bandes assurant un dernier quart d'heure de folie ponctué par le but de la délivrance du jeune belge Hazard. Un scénario impensable mais qui indique tout de même la force morale peu commune qui anime cette équipe harcelante au possible et capable de faire craquer l'adversaire. Pourtant privée de Bastos, l'équipe lilloise s'est démenée confirmant avec ces trois buts son statut de troisième attaque de France. Coach Rudy aura au passage fait rentrer les deux buteurs de l'improbable come-back. Il devra revigorer sa défense centrale plutôt blafarde lors des deux dernières sorties. Il aura aussi trouvé en la personne d'Eden Hazard un espoir particulièrement efficace, mature et décisif.
Désormais 5° avec toujours ce match en retard à jouer au Mans, Lille s'invite à la bagarre au même titre que Toulouse, PSG et Marseille voire Bordeaux. Pour toucher Lyon ce sera dur car les anciens lillois y font le métier déjà : Makoun marque deux fois ; les arbitres aussi : Lyon bénéficie tout de même pour l'emporter à Nice d'un pénalty (raté !) et de deux expulsions adverses tandis que le but du breack est marqué sur… coup franc. Lille de son côté s'est vu refuser deux pénaltys évidents tout en en prenant un pour une poussette… Quel fossé sépare décidemment les deux Olympiques !
Prochain rendez-vous à Auxerre qui vient de surprendre Nancy avant de recevoir Monaco et d'aller à Valencienne disputer le seul derby du Nord cette année. Les matchs semblent abordables, c'est peut être justement là que peut être le problème… ou pas !