On estime en général que 90 % des élèves fréquentant les grandes écoles sont originaires du même groupe social.
Ce groupe est constitué des 10% des personnes les plus riches de la population de notre pays.
Est-ce que cela veut dire que seules ces personnes sont suffisamment intelligentes pour intégrer et suivre les cours des grandes écoles?
Ou alors est-ce que l'acquis que leur apporte le fait de naître ou de vivre dans des familles en général plus cultivées développent plus leur intelligence que le fait de vivre dans des familles plus modestes?
Le fait de vivre dans des familles plus cultivées aide sans doute.
Personnellement, je pense que l'argent est la cause de ce problème.
Moi je pense que par ce système qui favorise les classes supérieures (financièrement parlant) se prive surtout de l'intelligence que l'on peut trouver parmi les 90 % de la population restante.
Les études supérieures suivies dans les grandes écoles sont gratuites ou quasiment gratuites mais elles restent toutefois trop coûteuses pour les classes moyennes.
Tout simplement parce que le coût des frais annexes, (logement, charges innérante au logement, voyages, matériel, nourriture, déplacement….) est le plus souvent trop élevé pour ces classes.
Surtout lorsque ces familles ont plusieurs enfants.
Les parents d'une amie qui étudie à science po Paris estime que leur fille unique leur coûte au moins 1400 euros par mois. On pourrait sans doute y soustraire les allocations logement dont elle bénéficie mais je n'en connais pas le montant.
C'est pourquoi je pense que pour ouvrir ces écoles à 100 % de la population française, il faudrait que les études y soient payantes.
En contrepartie, il faudrait que ces élèves bénéficient de bourses spécifiquement calculées en fonction de leurs revenus ou plutôt des revenus de leurs parents.
Ces bourses devraient être calculées de façon à ce que pour les familles les moins aisées, elles financent la totalité des frais réels tandis que pour les familles les plus aisées, celles qui ont les moyens de financer les études de leur progéniture, elles pourraient être faibles voire inexistantes.
Je pense qu'actuellement les impôts de la totalité de la population (payés au pro-rata de leurs revenus bien entendu) servent à financer les études de la partie de la population la plus riche de notre pays.
Ce qui amène bien souvent ces personnes à des occuper des postes à responsabilités bien rémunérés.
Ils sont donc issus de familles aisées et gagnent bien leur vie en partie grâce à notre argent.
Il semble que cela change un peu car à science po le prix d’entrée (pardon les frais d’inscription) varient en fonction du revenu.
Il semble que la direction de l’école souhaite évoluer dans ce sens mais ce n’est sans doute pas très facile.
Peut être suffirait il pour commencer d’accorder des facilités plus importantes aux enfants issus de milieux ayant moins de moyens financiers.
Mais est ce suffisant?
J’ai discuté il y a quelques temps avec un prof qui me confiait que parmi ses élèves qui étaient bons voir plus certains prenaient des cours particuliers.
Pour donner des cours particuliers à des enfants il faut des moyens financiers.
Le problème est peut être donc plus complexe que le simple financement des écoles supérieures.
Réussite scolaire
Et si, avant même l’école supérieure, on observait la probabilité d’un enfant lambda d’aller jusqu’à des études supérieures avec les critères suivants :
– famille « argentée » ou pas
– père ou mère qui suit les devoirs de son enfant et le motive
– niveau d’études des parents
– sa situation géographique
On verra qu’au premier critère, l’argent, ça aide, mais ce n’est pas tout.
Qu’au second critère, un enfant sans suivi parentale ou motivation, c’est un échec scolaire programmé
Que malgré la bonne volonté des parents, si ceux-ci n’ont pas fait d’études, il ne leur sera pas possible d’accompagner l’enfant jusqu’au bout : l’objectif sera alors de le surmotiver pour le rendre le plus tôt le plus autonome possible.
Enfin, habiter en ville ou à la campagne, prendre 5 mn un metro ou faire 1h00 de bus de ramassage scolaire en se levant à 05h30 pour un bus qui part à 06h30, vous amène à bon port à 07h30 pour une attente de 35 mn dehors jusqu’au premier cours, tout cela au quotidien pendant des années, avec un retour systématique par bus le soir pour arriver à la maison à 18H30… (c’est du vécu sans exagération !)…
Egalité des chances ?
Syllys
C’est vrai que la notion de situation géographique est très importante. Nous qui demeurons en milieu rural en sommes conscients.
Bonsoir Vue du Ciel, c’est mal parti pour nos étudiants, je prépare un article sur notre jeunesse, qui est particulièrement pessimiste,
Bravo, pour la justesse de vue de celui-ci
Amicalement
Sophy
Je crois que cela ne va pas être facile pour nous. Ce qui me gène particulièrement, c’est d’entendre que nous allons payer ce qui est dépensé depuis 25 ans (la dette) et que rien n’est fait pour changer les choses.
Nos gouvernants dépensent toujours autant.
Ils ne réduisent pas leur train de vie.
Et surtout se ressemblent tous.
Pour reprendre ce que j’ai déjà écrit avez vous déjà vu un député ou un sénateur de gauche proposer une modification de leur régime de retraite ou de leurs avantages.
(Il est vrai que je n’attendais pas cela d’un député de droite, encore que le seul qui en ait parlé à l’assemblée soit Hervé Mariton)
Bonjour Vue du Ciel,
voilà un article fort intéressant et emprunt d’une logique remplie de bon sens et sent bon la fraîcheur de la jeunesse. Respect!
Avant d’apposer mon commentaire, j’ai attendu les mesures du Roi Nicolas qui prévoit un petit quelque chose pour les étudiants.
Je ne pense pas que ce soit suffisant alors que les jeunes doivent de plus en plus assurer leurs études eux-mêmes quand une grande partie des parents ne peuvent plus subvenir à des frais scolaires et extra-scolaires aussi important. Vous l’avez bien décrit.
Mais à votre avis en dehors de votre proposition (légitime) de faire payer les études, quelles seraient les autres pistes!
Autre question: Pensez-vous que les syndicats des étudiants peuvent amener quelque chose?
Cordialement
LUDO