http://image.blog.livedoor.jp/ahitler/imgs/e/a/ea3bd43e.jpgLe nazi d’origine autrichienne, Aribert Heim, « docteur la mort » du camp de concentration de Mauthausen, est-il mort d’un cancer au Caire en 1992 sous l’identité musulmane de Tarek Hussein Farid comme l’affirme son fils au quotidien américain The New York Times et à la télévision allemande ZDF ?

La police criminelle allemande vient d'annoncer que l'enquête commune des journalistes de la ZDF et du New York Times "recoupaient" ses propres informations. Elle affirme se fonder sur "des informations sérieuses", "en provenance de l'entourage personnel" du "Boucher de Mauthausen", dont elle disposerait depuis le début de la semaine. 

Les chasseurs de nazis, incrédules, continuent aujourd'hui encore à le traquer. Après avoir pratiqué ses expériences sadiques, pour donner la mort de façon cruelle dans les camps de Sachsenhausen, Buchenwald et Mauthausen, où il fut surnommé «le Boucher», Heim a coulé des jours tranquilles au Caire. Converti à l'islam, il y était connu sous le nom de «Docteur Tarek».

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Pour Serge Klarsfeld, le "chasseur de nazis", Heim n'était pas un des plus grands criminels nazis… Mais il fait parti de ces gens qui ont torturé des juifs pour le "plaisir".  Dans une internview donnée au journal libération, il affirme :"Heim n'était pas un grand criminel dans la hiérarchie des criminels nazis. Il ne faisait pas partie des maîtres d'oeuvre, comme Eichmann par exemple. Parmi les médecins nazis, il y avait des noms plus connus, comme Mengele ou Schumann. Heim était cependant le dernier criminel allemand réputé recherché. Les autres sont Croates, Hongrois, Lettons…" 

En 2007 déjà, dans un livre autobiographique publié par le colonel israélien Danny Baz, Aribert Heim avait été donné pour mort, exécuté fin 1982 au Canada par des survivants de la Shoah. Reste qu’en l’absence de cadavre, rien n’a jamais permis de déclarer officiellement la mort du « boucher de Mauthausen », visé depuis cinquante ans par un mandat international émis par les autorités allemandes.

C’est sur le contenu d’une mallette de documents remise par le propriétaire de l’hôtel où résidait le défunt Tarek Hussein Farid et sur la foi des allégations du fils d’Aribert Heim, Rüdiger Heim, que repose l’enquête conjointe de la télévision allemande et du quotidien américain. Cité par l’AFP, le nouveau patron des lieux, familier de longue date de l’hôtel, évoque « une sorte de géant, peu causant, mais qui ne ratait pas une prière à la mosquée », un Allemand arrivé au milieu des années soixante-dix, converti à l’islam et qui avait, selon ce même témoignage, de très bonnes relations avec la famille Doma, propriétaire de l’hôtel, et surtout avec le gérant de l’époque, un militaire égyptien germanophone.

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/e/e7/Ebensee_concentration_camp_prisoners_1945.jpg/250px-Ebensee_concentration_camp_prisoners_1945.jpgNé le 28 juin 1914 en Autriche à Bad Radkersburg, dans la province de Styrie (Sud-Est), Heim avait adhéré au parti nazi, le NSDAP, avant même l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne en 1938. Il avait rejoint les SS en 1940. Comme ses confrères, Heim était animé par une curiosité et une fascination sadiques pour la mort. Il aurait tué et atrocement torturé des centaines de détenus dans les murs aux pierres grises du camp de concentration autrichien de Mauthausen.

Pour exclure tout doute sur le décès de Heim, qui aurait aujourd'hui 93 ans et a disparu depuis 1962, la police criminelle allemande compte demander aux autorités judiciaires égyptiennes une autorisation pour rechercher les restes de son cadavre.

Sceptique, la justice autrichienne procède pour sa part à des "vérifications" après ces révélations. "La police va procéder à des vérifications. Une procédure judiciaire avait été introduite en 1948 à Vienne, puis en 1959 à Linz contre Aribert Heim pour meurtres et génocide", a annoncé le procureur général. Le "boucher" aurait vécu jusqu'en 1962 en Allemagne sans être inquiété. Pourtant, l'Autriche a souligné qu'un mandat d'arrêt avait été transmis aux autorités allemandes avant la fuite d'Aribert Heim. "Un mandat d'arrêt daté du 28 mars 1950 a été transmis à la justice allemande par le tribunal de Vienne, en donnant le lieu de résidence du suspect à côté de Bad Nauheim (près de Francfort). Mais la demande a été ignorée. Les autorités allemandes ont dit à l'époque qu'elles ne savaient pas où il résidait".

En 1965 et 1967, les enquêteurs avaient déjà reçu des informations sur la présence de Heim en Egypte, qu'une vérification auprès des autorités égyptiennes n'avait alors pas permis de confirmer. Au fil des ans, sa trace avait également été repérée en Argentine, mais aussi en Uruguay ou en Espagne, selon le Centre Wiesenthal. Son fils a évoqué sur ZDF des refuges en France et au Maroc. Heim faisait l'objet d'une traque planétaire, avec à la clé une récompense de 315 000 euros.

Comme d'autres criminels nazis, Heim s'est fondu sans difficulté dans la vie égyptienne. Au Caire, le fait d'avoir fréquenté un nazi n'est pas considéré comme une tare. Regardés comme des opposants au colonisateur anglais, puis comme des ennemis des Juifs, après la création de l'État d'Israël, les Allemands ont toujours bénéficié d'une certaine sympathie dans l'opinion publique égyptienne. Selon les historiens, plusieurs centaines d'entre eux ont trouvé refuge sur les bords du Nil au lendemain de la guerre.