Conséquence indirecte de la tempête Klaus, j’ai décidé de renouer avec mon village  de 400 âmes en pays gascon; et c’est fou ce qu’il peut s’y passer.  Et c’est multiculturel en diable.

Samedi soir, salle des fêtes, l’ambiance est chaleureuse et multicolore; quatre peintres du village, amateurs éclairés aux métiers divers (agriculteur, éducatrice spécialisée, maçon, infirmier) exposent leurs œuvres et en discutent; certains tableaux sont magnifiques, colorés et plein de vitalité ; tous les styles y sont : aquarelles et huile se mélangent à des peintures rupestres sur bois ; les sujets parlent de la campagne, des paysans, des vaches et moutons, mais aussi des fleurs.

Pour ces peintres amateurs, la peinture est un moyen d’oublier momentanément crises, problèmes et déceptions politiques ; l’un me dit d’ailleurs que si certains politiques peignaient, ils diraient moins de co….

Le spectacle de cabaret commence peu après ; un piano, une guitare électronique, et une batterie ; les musiciens et deux chanteuses de 15 et 20 ans arrivent accompagnés d’un Monsieur Loyal annonçant le spectacle : chansons et textes poétiques écrits et composés par la troupe.

Beau, triste, violent, amusant, grinçant ; les spectateurs sont des amis, la salle est comble.

Une interprète, ancienne actrice de 50 ans arrive en   fauteuil roulant, portée par 5 hommes ; les textes et la musique nous touchent ; une spectatrice me raconte qu’elle est tombée d’une échelle et s’est brisée le dos il y a 3 ans; elle ne joue plus mais fait la mise en scène des spectacles qui sont joués dans un restaurant cabaret du coin, la Fenière , 10 km plus loin.

C’est une bande de potes gersois, écolos,  amoureux de musique et de beaux textes, qui a créé cette troupe ; avec le temps,  leurs enfants et les amis de leurs enfants se sont joints à eux.

Après la première partie du spectacle, ils laissent leur chance à de jeunes talents. L’un deux, jeune blond timide devant l’audience, mais baroudeur dans l’âme, nous interprète des chansons égyptiennes, turques et tunisiennes en jouant de l’ »oud », un luth arabe ; un joueur de guitare arménien nous interprète une mélodie qui pourrait faire penser à du Brassens.

A la fin du spectacle, on discute encore musique et théâtre en écoutant de la bossa nova, comme des amis de vingt ans.

Une soirée telle que je les avais oubliées, inoubliable de gentillesse , de partage et de chaleur humaine ! Sans regrets, messieurs-dames de la ville ?