C'est maintenant officiel, l'économie britannique est en récession. La Livre Sterling est tombée au plus bas depuis 24 ans face au dollar, après l’annonce du recul du PIB de 1,5 % au quatrième trimestre 2008. Ainsi, après l'Allemagne, les États-Unis, le Canada, le Japon, c'est le Royaume-Uni est entré en récession pour la première fois depuis 1991.

Quand il était ministre des Finances, jusqu'à l'été 2007, le Premier ministre britannique Gordon Brown adorait énumérer — "59, 60, 61, et ce n'est pas fini" — le nombre de trimestres de croissance ininterrompue de son pays : la série a bel et bien pris fin avec l'entrée en récession annoncée vendredi.

A l'origine de ce fort repli, la très forte baisse la production manufacturière qui chute de 4,6%. La production industrielle dans son ensemble a perdu 3,9%. De son côté, l'activité dans les services, moteur de l'économie britannique, a chuté de1%, son plus fort repli depuis le troisième trimestre 1979. Les économistes s'attendent à une contraction du PIB britannique de près de 3% cette année, et une stagnation en 2010.

Le premier ministre Brown, a jugé, que la durée de la récession "dépendrait du degré de coopération internationale" pour la combattre. Il a assuré que son gouvernement "combattrait cette récession avec toutes les armes dont il dispose".

« Cela va être une année difficile pour les familles au Royaume-Uni », a reconnu le ministre des Finances Alistair Darling, en laissant entendre qu’il allait devoir revoir ses projections qui pariaient sur un redémarrage de l’activité fin 2009.

Le Royaume-Uni sombre dans la déprime, dans tous les sens du terme. Le problème, c'est que la récession est loin d'avoir fait sentir tous ses effets. Alors que le chômage a déjà grimpé en flèche et frôle les 2 millions de personnes – au plus haut depuis 9 ans -, le gros des suppressions de postes est encore à venir. En témoignent les très faibles espoirs de commandes des industriels dont les attentes en la matière ont touché un plus bas depuis 50 ans.