Vous allez vivre en expatriation? Vous revenez d'expatriation? Si vous êtes le conjoint (ou plutôt la conjointe) d'un salarié mobile, la question est capitale. Comment vous protéger? Des informations et démarches à connaître pour rester active. Il faut anticiper (avant le départ), réfléchir attentivement aux implications des choix possibles, se préparer et se lancer. La crise économique actuelle apporte son lot d'incertitudes : les retours d'expatriation sont plus nombreux, l'accès aux jobs plus difficile.

Le conjoint de l’expatrié (non-working partner) de retour dans son pays fait face à une situation souvent inédite : à l’issue de plusieurs années d’inactivité, il – le plus souvent elle, et le genre féminin sera utilisé dans la suite de cet article – est réimpatrié(e) et s’interroge quant à la faisabilité d’une reprise de cet activité, alors qu’elle a abandonné sa carrière plusieurs années auparavant. Bien souvent, l’entreprise du conjoint ignore totalement cette problématique et il ne reste plus à l’épouse qu’à se débrouiller comme elle le peut. Elle peut également se faire accompagner : coaching, bilan de compétences sont des outils précieux et raccourcissent considérablement la période de recherche d'emploi.

Le retour d’expatriation peut être rude : réadaptation des enfants à un milieu moins ou pas international, éventuelle réduction des revenus suite à la perte des avantages financiers liés à l’expatriation, retour à un mode de vie national. Le mot de retour peut être trompeur s’il est compris comme un retour à une situation initiale. Or, Héraclite disait déjà que l’on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. La ré-impatriée a changé, son pays, ses anciens amis aussi. La relation avec des parents vieillissants a évolué. Et surtout, le monde du travail n’est plus le même.

Le retour à la vie professionnelle après une expatriation sera largement facilité si le conjoint a anticipé ce retour… dès son départ en expatriation. En effet, des dispositifs, variables selon les types d’employeur (fonction publique, entreprise à statut spécial, entreprise signataire de la Convention Cindex) existent. Encore faut-il avoir bien choisi, ce qui n’est pas toujours facile, dans l’ignorance où l’on peut être de la durée de l’expatriation, les meilleures conditions. Quoi qu’il en soit, il est préférable de faire comme si l’expatriation devait être d’une durée limitée (3  voire 5 ans) et de choisir le type de congé le plus favorable. La démission quant à elle est possible ; cette solution définitive est à conseiller uniquement lorsqu’aucune autre n’est possible. Elle présente toutefois certaines dispositions protectrices pour le retour. Votre situation n’est pas la même selon l’emploi que vous occupez, la durée de votre expatriation (connue, inconnue), votre âge et celui de vos enfants, etc. Avant toute décision, vous devez réfléchir aux implications futures de votre choix. En effet, il faut déjà avoir en tête votre retour. Ne fermez aucune porte : vous pouvez aujourd’hui penser que vous ne reprendrez pas une activité professionnelle ultérieurement et changer d’avis dans quelques années.