Le Prix Femina 2008, vient d’être attribué à Jean-Louis Fournier, pour « Ou, on va Papa » !

 Vous avez peut-être déjà lu ce livre, puisqu’il était édité, avant que ne soit attribué ce prix, par un jury exclusivement féminin, et vous allez comprendre pourquoi !

 

C’est l’Histoire VRAIE, d’un père extraordinaire, qui a OSE parler du Handicap de ses deux garçons, avec  sensibilité, sans jamais tomber dans le misérabilisme ! 

 

Jean-Louis Fournier, le père, en écrivant ces 155 pages, fait un clin d’œil, et rend hommage à ses deux fils qui lui ont apporté bien des souffrances, mais  aussi de nombreuses joies !

Et il en fallait du courage pour oser comparer Mathieu et Thomas,  à deux petits moineaux, et s’amuser de leurs innombrables bêtises !

 

C’est dans une interview parue dans le « Elle » de cette semaine qu’il ouvre son cœur :

 

« Un premier enfant est toujours un évènement !

Mon ex-femme et moi étions jeunes mariés et la venue de Mathieu nous a procuré une joie immense.

Nous nous sommes vite aperçus, qu’il n’allait pas bien, qu’il mangeait peu, mais ce n’est que deux ans plus tard que le médecin nous a confirmé qu’il avait du retard.

A l’époque, on prescrivait moins d’examens qu’aujourd’hui.

On n’a jamais su ce qu’il avait.

Cet enfant a toujours été en caoutchouc, il ne pouvait, ni se tenir assis, ni manger seul.

Mais le plus terrible, c’est qu’il n’avait aucun goût de vivre, et semblait très malheureux.

 

Pour Thomas, le deuxième, là non plus nous ne nous en sommes pas aperçus tout de suite.

On avait fait un « brouillon », avec Mathieu, cette fois nous étions persuadés d’avoir réussi notre copie.

Quand Thomas est né il ressemblait à un ange.

Puis très vite il a eu des ennuis de santé.

Un médecin nous a annoncé que lui non plus, n’était pas tout à fait normal.

Qui aime bien châtie bien, mais là, j’ai pensé que Dieu, m’aimait un peu trop !

Les enfants normaux, c’est compliqué, mais les enfants handicapés, le sont cent fois plus…

Tous les ennuis sont démultipliés.

Vous trouvez une baby-sitter, mais elle ne revient pas !

Vous ne pouvez pas les inscrire à la maternelle…

Plus tard nous ne pouvions plus nous en occuper et nous avons du placer Mathieu, et Thomas en institution.

Bien sûr j’avais rêvé d’avoir des enfants avec qui aller au Musée.

Ou me promener dans la forêt et leur montrer la beauté du feuillage en automne.

J’aurai aimé avoir des gosses avec qui discuter, à qui je pouvais apprendre des choses…

C’était Impossible.

Cependant j’ai éprouvé d’autres émotions avec eux :

Thomas était sensible à la musique.

Le plus terrible c’est que l’ainé, Mathieu, était tellement triste que j’avais l’impression qu’il avait envie de me parler, et qu’il ne le pouvait pas…..

Et puis, Mathieu es mort : il avait treize ans : des complications après une opération de la scoliose.

Et cela ne représenta pas du tout un soulagement.

Ce fut au contraire épouvantable.

Car tant qu’un enfant est vivant, on caresse toujours le rêve imbecile qu’un jour peut-être il se passera quelque chose…

Mais Mathieu a vécu malheureux, il est mort malheureux, et on ne peux rien y changer !

Puis ma femme est tombée à nouveau enceinte !

Nous avons hésité à garder le bébé.

Mais un médecin, dont je me souviendrai toujours, nous a dit :

si vous avez un troisième enfant handicapé, cela ne changea pas grand-chose.

Mais si votre enfant est normal, alors çà bouleversera votre vie !

Et, Marie, est née, en parfaite santé,.

Le soleil de notre vie, qui a toujours été irréprochable avec ses frères, même si elle a du  souffrir de cette vie là !

Thomas, est en train de partir doucement dans les nuages.

Il ne s’intéresse plus à rien.

Non seulement les enfants souffrent mais comme si ce n’était pas suffisant ils vieillissent plus vite que les autres.

 

Mon plus grand regret : Que mes fils n’aient pas pu lire mes livres !! 

 

Croyez vous que perdre un enfant handicapé, n’est pas moins douloureux que de perdre un enfant normal ?

Dès qu’un médecin a un doute, il vous propose, ou plutôt il vous recommande d’avorter.

Peu importe que ce Bébé à naître soit le fruit de l’Amour !

Une Société qui fuit l’imperfection est une société qui fuit l’Humanité !

Ce livre bouleversant, met chacun devant la question fondamentale du sens de la vie :

Les faibles nous rappellent que nous sommes des arrogants !

Et que tout le monde à sa place sur cette terre !  

 

Ecrivain, Humoriste, Jean-Louis Fournier fut le complice de Pierre Desproges, en réalisant des épisodes de la « minute de Monsieur Cyclopède, et l’auteur de nombreux essais, récits et romans…. 

« Ou on va Papa », aux  Editions Stock,  à lire, mouchoir à la main : pour   le « Malheur »…. et pour le « Rire » …aussi….

 

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