Tout avait commencé prestement puisque notre Président s'était auto-proclamé une augmentation de derrière les fagots, 140% s'il vous plait, de celles que vous pouvez toujours rêver même en travaillant jusqu'à 70 ans. Avec le cadeau fiscal fait au copain pas dans le besoin, il y avait comme une orientation qui aurait pu être plus discrète si le contexte économique avait permis quelques menues compensations pour les autres. Pas de bol, ou manque de clairvoyance, pire de vision politique, c'est tout le contraire qui s'est passé rendant bien indélicat et impopulaire ces premières mesures. Pour autant, le fonctionnement quotidien des institutions ne s'en est pas trouvé plus perturbé que cela, l'Assemblée Nationale, très étroitement associée aux travaux présidentiels, s'accorde de similaires largesses.
La Cour des Comptes se devait au moins de le signaler à défaut de pouvoir le sanctionner. +47% d'augmentation budgétaire en à peine 10 ans, c'est une décennie glorieuse d'abus en tous genres entre travaux pharaoniques, prolifération de collaborateurs et frais de réception et de déplacements exponentiels.
A l'heure où le gouvernement s'engage à ne pas remplacer les fonctionnaires partant à la retraîte par souci d'économie, il est tout de même surprenant d'apprendre que les 24 hauts fonctionnaires les mieux rémunérés de l'Assemblée preçoivent annuellement quelques 213 000 euros chacun…
Superbes et… pris sur le fait, nos chers voire trés chers députés l'ont promis, ils n'augmenteront pas leur budget l'an prochain. Fichtre !
Et les ministères jouent collectifs puisqu'ils ont embauché pas loin de 400 petits nouveaux affectés aux si secrets cabinets ministériels distribuant au passage de conséquentes primes atteignant les 5 millions d'euros.
Des chiffres contestés comme il se doit mais qui viennent à la suite de l'implantation des bureaux des ministères sociaux par exemple, décidée en… 1992 et qui verra le jour au mieux en 2011 ; ou la restructuration des locaux du Ministère de la Culture qui aura nécessité de ne pas les occuper… 15 ans ! Sans compter les nombreuses suites plus ou moins avouées dans chaque région.
On comprend peut être mieux pourquoi une vaste réforme des départements et régions est aujourd'hui lancée. Car face à ces dénonciations, le politique de droite comme de gauche réagit non pas pour corriger ses erreurs mais surtout pour mieux se protéger.
Déjà le régime spécial des députés faisaient saliver, pourquoi ne pas l'étendre et l'institutionnaliser ? Les futurs conseillers généraux et/ou régionaux comme leurs homologues consulaires devraient être significativement rémunérés quitte à faire des économies tout de même mais via les salaires des anciens salariés. Moins d'emplois publics pour plus de politiques, tel sera demain le slogan porteur de lendemains qui chantent. Libéraliser le service public pour qu'il soit accessible à ceux qui pourront se l'offrir, fonctionnariser les élus pour que ce ne soit accessible qu'à ceux qui pourront se l'offrir. Imparable. Ne cherchez plus Monsieur Balladur !
Leur petite entreprise ne connait pas la crise, au contraire, en temps de crise, la fonction politique devient encore plus attractive. C'est pourquoi il conviendra de la préserver de trop de convoitise et d'envies révolutionnaires. L'instabilité, le risque, la peur, des termes barbares qu'ils ne veulent pas entendre et encore moins subir comme le commun des français. Alors place à la continuité, la sécurité, la sérénité dans l'opulence tant qu'à faire.
Herodote voyait Cresus comme l'homme aveuglé par la richesse qui, après l'épreuve, apprend à mépriser les biens, on peut toujours y croire….
Bonjour Eric
Bel article véritable. En attendant les français se serrent la ceinture pour donner des largesses à ceux qui nous gouvernent. C’est écoeurant!!!!!! Un vote.
[img]http://www.blogoutils.com/images/a1.gif[/img] [b]A chaque fois je me répète : QUEL TALENT!!!!,
Votre style, la façon de rédiger, qui est accessible à TOUS, me ravissent à chaque lecture : BRAVO, ERIC
SOPHY[/b]