La semaine passée, un tribunal d'appel d'Atlanta a suspendu l'exécution du Noir américain Troy Davis, un condamné à mort âgé de 39 ans dont l'exécution était prévue pour aujourd'hui.

L'homme a été condamné à mort en 1991 pour le meurtre du policier Mark MacPhail en Géorgie en 1989 sur l'unique base de neuf témoins visuels. Le condamné a toujours clamé son innocence et ses avocats ont demandé la réouverture de son procès en affirmant qu'ils possédaient un nouvel élément prouvant l'innocence de leur client.

En 2007, l'exécution de Troy Davis avait été suspendue après que sept des neuf témoins à charge avaient rectifié leur déclaration en affirmant qu'ils avaient fait l'objet de pression de la part des policiers lors du procès.

Le Pape Benoit XVI, le prix Nobel de la paix Desmond Tutu, l'ex-président américain Jimmy Carter, Amnesty International et l'Union européenne se sont prononcés pour demander la clémence du tribunal.

Hélas, la jurisprudence nous montre que les tribunaux américains ne sont jamais très favorables aux réouvertures de procès, même dans ces cas-là. En effet, les autorités craignent que les témoins se soient laissé influencer, surtout lorsque l'on voit les nombreuses personnalités et organisations qui soutiennent l'accusé, et que c'est l'unique raison qui les a poussés à modifier leur témoignage initial.  

Les défenseurs de Troy Davis ont maintenant 25 jours pour démontrer par écrit l'innocence de leur client, dans le cas contraire son exécution sera menée à son terme.

Mais comment faire changer d'opinion un juge intimement convaincu de la culpabilité du condamné ? Il n'est toujours pas bon d'être noir et suspecté du meurtre d'un policier blanc dans l'Amérique d'Obama.