Patricio Diez et Evangeline Masson, 26 et 24 ans, explorateurs de la jeunesse des ex-républiques soviétiques, reviennent d’un voyage de dix mois riche en découvertes et connaissances de l’autre.
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« A Paris, lors de la révolution orange, nos amis ukrainiens rageaient de ne pas pouvoir camper place de l’Indépendance à Kiev ! », lance d’emblée Patricio Diez. L’événement historique décida Evangeline et Patricio à partir. Avant le grand départ du 15 décembre 2005, il leur aura fallu un an pour trouver les sponsors, établir l’itinéraire et boucler le budget. La connaissance du russe et l’expérience d’Evangeline comme volontaire en missions de coopérations culturelles en Ouzbékistan, Kirghizstan, Tadjikistan et Kazakhstan ont été déterminants pour la réussite du projet. De retour à Paris depuis le 24 octobre 2006, ils donnent des conférences. A noter, la Maisons d’Europe et d’Orient accueillera prochainement une exposition de leurs travaux photographiques.
Au cours de ces dix mois passés sur la route à interroger le quotidien des jeunes de l’ancien bloc soviétique, ils illustraient, jours après jours, leur site internet, 15ans15pays.com*. Un carnet de bord virtuel riche en photos et textes qui renseignent sur un quotidien souvent méconnu en occident. Afin d’être au plus proche de la réalité ils ont dû « créer des occasions » pour rencontrer les gens. « Nous empruntions les moyens de transports locaux tels que les marchrutki,** logions chez l’habitant ou en pensions familiales, déjeunions dans les gargotes et cafétérias d’universités ». Ils constatent que si les jeunes sont très différents d’un pays à un autre, « ils partagent néanmoins des traits communs comme l’envie de se battre ! ». Certains, « souhaitent partir à l’étranger pour une vie meilleure et d’autres rêvent de changer les choses en restants dans leur propre pays ». La famille occupe une place très importante. « Même s'ils veulent s’en affranchir, ils éprouvent quand même l’obligation de la soutenir ».
Ce voyage avait aussi pour but de casser les « clichés » que nous pouvons avoir de ces pays dans nos vies réglées et confortables. « Quand les gens pensent aux pays de l'est, ils ont en tête l’image classique de personnes emmitouflées dans une doudoune habitants des pays froids et tristes ! ». De nombreux mails d’internautes disants « avoir découvert grâce à notre travail un visage autre de ces républiques nous ont encouragé à poursuivre notre entreprise ».
D’ailleurs, 15ans15pays.com affiche aujourd’hui 30 000 visites au compteur. Désormais, ils caressent le projet de fouler à nouveau le Far East et de publier un livre. Avis aux éditeurs.
Guillaume Roche
Informations pratiques :
** Marchrutki : minibus.
