La bourse n'a plus de sens, qu'elle grimpe de 1,99 % comme aujourd'hui ou qu'elle chute de 5,04 % comme hier, ce qui est primordial c'est de savoir si le système bancaire va résister aux coups de butoir de la crise financière.
La réalité est là où se trouvent l'argent des épargnants. Je rencontre régulièrement des étudiants, des profs, des chefs d'entreprises, des cadres moyens ou supérieurs, des employés ou des ouvriers. depuis quelques jours ils s'interrogent et posent tous la même question : "que dois-je faire de mon argent, nos banques françaises vont-elles subir le même sort que les banques anglo-saxonnes ?"
Que doit-on leur dire ? tout va bien comme l'a déclaré notre président après s'être entretenu avec quelques-uns de nos plus grands banquiers, ou bien "planquez" votre argent sous votre matelat.
Je ne voudrai pas qu'on me taxe encore de pessismiste ou de pousse-au-krach. Donc je vais essayer d'être objectif :
– Est-ce que les 700 milliards de dollars pour acheter les créances douteuses des banques américaines vont apporter de la croissance, vont purger les comptes des produits spéculatifs, vont régler la crise alors qu'il y a tant de produits financiers dérivés spéculatifs style hedge funds, CDO et CDS sous le coude ou caché dans la manche des grands argentiers des banques ? NON et NON
– Est-ce que l'injection par les banques centrales de centaines de milliards de dollars plus spécialement par la Reserve fédérale et maintenant par la BCE (qui est en train de nous préparer un taux d'inflation de "derrière les fagots") qui vont se transformer en autant de crédits qui s'ajouteront à la masse exorbitante des crédits actuels, va réoudre la crise, apporter de la croissance, assainir l'économie financière ? NON et NON car cette monnaie centrale supplémentaire transformée en milliers de milliards de crédits (on ne sait même plus où on en est : 1000, 2000 ou 10000 milliards de liquidités injectés ou en cours dêtre injectés si la situation empire… dixit la BCE… le tonneau des Danaïdes !) ne sert qu'à parer au manque de liquidités des banques mais ne se transforme pas en PIB. Il ne s'agit d'ailleurs pas de produire mais de rembourser – or, les encours de crédit constituent un montant colossal qui monte vers le ciel indéfiniment sans rien résoudre, cela s'appelle du surendettement d'Etat (les EU ont un PIB annuel de 12500 milliards environ pour une dette de 12000 milliards au minimum soit quasiment du 100%, la France vient de dépasser les 65 % avec la bénédiction du chef de l'Etat !)
– La liste des faillites des banques ne cesse de s'allonger : La quatrième banque américaine, Wachovia, a été rachetée dans l'urgence par Citigroup lundi, sous l'égide des pouvoirs publics américains. Cette disparition vient s'ajouter à la faillite de Lehman Brothers, au rachat de Washington Mutual et de Merrill Lynch et au renflouement d'AIG. Au Royaume-Uni, le gouvernement a été contraint de nationaliser la banque Bradford & Bingley et de céder ses meilleurs actifs au groupe espagnol Santander. En Allemagne, Hypo Real Estate a échappé de justesse à la faillite grâce à une ligne de crédit de 35 milliards d'euros garantie pour l'essentiel par l'Etat. En Italie, mardi, la cotation de la banque UniCredit à la Bourse de Milan a été interrompue, après avoir franchi sa limite de baisse autorisée. Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer a répété que selon lui le système financier français "est un des plus sûrs du monde", rappelant que les grands groupes bancaires français ont dégagé 7 milliards d'euros de bénéfice au premier semestre 2008. Et quid des bancassureurs Fortis, Dexia et des inquiétudes sur HSBC et d'autres qui se profilent à l'horizon… Et qui va payer pour le renflouement de Dexia (la CDC le chevalier blanc des nobles causes : EADS, DEXIA et…). Le CDC c'est le bras financier de l'Etat, celui qui a toutes nos économies sous forme d'épargne, c'est donc nous les contribuables, les pauvres citoyens qui allont payer avec notre argent et par le bias des impôts pour éponger les dettes de ce chevalier au grand coeur…
– Le plus grave c'est qu'on ne parle pas ou peu de tous ces produits dérivés que Warren Buffett appelait le "cancer de la finance" avec des noms barbares CDO ou CDS ou SWAPS. Imaginez que vous vouliez assurer des obligations "pourries" ou des produits spéculatifs achetées par votre courtier ou votre banquier d'un montant de 10000 euros, et que l'on vous couvre jusqu'à ce montant, et que votre assureur se couvre pour le même montant ou plus, etc. Cela peut aller très très loin… ces assurances sont ensuite titrisés (transformées en titres) pour être revendues sur les marchés financiers, et cela finit tellement par gonfler qu'on estime que pour 5000 milliards de créances douteuses rien qu'aux EU et en Europe, on a derrière dix fois plus de ces produits qui ont germé comme des grains de ble (effectivement ça représente beaucoup de "blé" à l'arrivée) soit quelques 50000 milliards qui vont aprtir comme neige et au soleil dans les bilans ou hors bilan des banques et autres institutions financières, assureurs, fonds de placement, de pension… Qui va éponger ces pertes ? Qui est capable de faire face à une telle déconfiture… je vous laisse juge de l'imaginer.
Je pense juste que les bilans n'ont pas tous parlé et je propose pour le savoir une mesure très simple. Décidons au niveau international exceptionnellement une clôture des comptes au 30 octobre 2008 (comme un inventaire tournant) de tous les acteurs qui interviennent sur les marchés financiers en créant une commission extraordinaire de commisssaires au compte qui ausculteront et se porteront garant de tous les comptes de ces entreprises. Mobilisons des dizaines de milliers de commissaires au compte, faisons des audit financiers approfondis de toutes ces entreprises pour une grande cause internationale… la gravité extrême de la situation en vaut la chandelle !!!…..
A qui pourrait être confié le rôle d’audit financier ?
Par ailleurs, cette crise n’est-elle pas due, au départ, aux spéculations maladroite commises par les opérateurs en bourse ?
Votre proposition me parait tout à fait sensée, (le plus important est évidement de restaurer la confiance)
deux remarques
1)Dexia , fortis étaient des banques solides , souvent citées en exemple , examiner les comptes de tous ces organismes bancaires réserverait des surprises telles que cela pourrait avoir l’effet inverse de celui que vous souhaitez!(on peut se demander pq ces deux banques ont sautées parmi les premières en Europe alors qu’elles étaient considérés si solides)
2) Les affaires kerviel, clearstream ont montré que les manipulations et les montages sont très complexes, examinez les comptes est-il vraiment encore aujourd’hui une garantie ?
ET… UNE INSTITUTION FINANCIERE DE PLUS EN DIFFICULTES…
La Caisse d’Epargne aurait besoin de 6,5 milliards €
NOUVELOBS.COM | 01.10.2008 | 07:52
Selon Le Canard Enchaîné, le groupe aurait besoin d’une « recapitalisation d’ici à la fin de l’année ». La direction a immédiatement et « catégoriquement » démenti.
(DR)
Le groupe mutualiste Caisse d’Epargne serait à la recherche de 6,5 milliards d’euros pour consolider sa situation financière affaiblie par la crise, affirme Le Canard Enchaîné dans un article paru mercredi 1er octobre.
Contactée par l’AFP, la direction du groupe a démenti « catégoriquement l’ensemble des informations publiées par le Canard Enchaîné ».
Selon l’hebdomadaire, un document interne à la banque évalue les besoins du groupe à 6,5 milliards d’euros « pour ramener ses propres capitaux au minimum légal ».
Le bénéfice net a fondu
« L’entreprise a besoin d’une recapitalisation d’ici à la fin de l’année », affirme un cadre de la Caisse ayant étudié le dossier, cité par Le Canard.
L’hebdomadaire évoque les déboires du groupe avec sa filiale immobilière Nexity, sa banque de financement et d’investissement Natixis et sa filiale américaine de rehaussement de crédit CIFG.
En février dernier, les caisses régionales du groupe avaient dû renflouer leur organe central, la Caisse nationale des Caisses d’épargne (CNCE), à hauteur de 3,2 milliards d’euros afin de la mettre en conformité avec les nouvelles exigences de fonds propres imposées par la réglementation bancaire dite Bâle II.
Au premier semestre 2008, l’Ecureuil a vu son bénéfice net fondre de 98,5%, pour s’établir à seulement 21 millions d’euros, sous l’effet de la crise financière. (avec AFP)