Divorce Sans Consentement Mutuel – Ou le Roman de trois gifles électorales annoncées

  Serait-ce l'échec du ‘'Gouvernement de mission'' initié par Jean-Pierre Raffarin ?

En juin 2003, le Gouvernement Raffarin II entreprend la réforme des retraites, « réforme qui aurait dû », aux dires de beaucoup de commentateurs politiques et de ceux très ‘'avisés'' de sérieux économistes, « être entreprise dès le départ par le Gouvernement Jospin ». Malheureusement, succombant au principal défaut de ses prédécesseurs,  il ne sait pas communiquer ! Faisant preuve d'un manque évident de pédagogie, il est réellement incapable d'expliquer « le pourquoi, à ses yeux, du bien fondé de cette réforme des retraites », ce qui provoquera une levée de boucliers…

Pourtant prévenu dès le départ de la mise en chantier de cette réforme, le ‘'bon'' Peuple, soutenu par des syndicats et les Partis de gauche  veut démontrer qu'il a son mot à dire et entend signifier au Gouvernement que « c'est la Rue qui gouverne et décide » : des manifestations sont organisées à Paris et dans les principales villes de France. Plus grave encore, des traminots de la R.A.T.P. et des cheminots de la S.N.C.F., qui ne sont pourtant pas concernés par la réforme des retraites[1], n'hésitent pas, une fois de plus, à paralyser des pans entiers de l'Economie française en organisant une grève dure qui sera suivie assidûment… Ce qui nous fait dire que certains syndicats, tels F.O. ou la C.G.T., étant incapables de faire preuve de concertation et de dialogue, n'ont qu'un seul désir : « attaquer, c'est-à-dire faire grève, avant tout préalable ou toute négociation »… Cependant, grâce à l'appui inespéré de citoyens exaspérés par cette ‘'prise d'otages'' organisée au détriment de la libre circulation des personnes et des biens, qui se font entendre depuis la rue, le Gouvernement maintient cette mesure qui est mise en application après adoption par l'Assemblée nationale et le Sénat

Ce sera le quatrième divorce entre le Peuple et la classe politique…

Ce lamentable divorce aurait pu être aisément évité si le Chef de l'Etat s'était expliqué plus tôt sur ce sujet ô combien délicat ! Malheureusement, ce n'est que le 1er avril 2004 que le Président Chirac, s'exprimant en direct au Journal télévisé du "20 heures" devant Arlette Chabot pour France2 et Patrick Poivre d'Arvor pour TF1, a enfin expliqué les raisons de cette réforme. « L'exemple le plus typique est celui, naturellement, de la retraite. Savez-vous que si l'on n'avait rien fait avant 2020, on aurait été obligé


[1]Le Gouvernement Raffarin II avait pourtant été très clair sur ce point, puisqu'il avait clairement annoncé que « les régimes spéciaux de la S.N.C.F. et de la R.A.T.P. n'étaient et ne seraient jamais concernés par ce plan de réformes ».

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pratiquement de diminuer par deux, de diviser par deux, nos retraites. Et plus on avançait dans le temps, plus la réforme était difficile et plus les résultats étaient bien compromis », estimait le Chef de l'Etat au lendemain du scrutin du second tour des Régionales « 2004 »…

Ayant refusé d'entériner l'accord signé entre l'U.N.E.D.IC., le Medef et deux syndicats d'Intermittents du Spectacle, d'autres Intermittents du Spectacle, notamment ceux qui sont adhérents de la C.G.T., descendent à leur tour dans la rue, manifestant, çà et là, à Paris et en Province. Mais, devant la ténacité de Jacques Aillagon, Ministre de la Culture et de la Communication, qui n'entend pas revenir sur les accords signés, ils passeront à la vitesse supérieure, n'hésitant pas, sous la pression, à perturber le bon déroulement de certaines émissions de radio et de télévision, dont les émissions,  ‘'Nice People'' et ‘'Star Academy'' de Tf1. Mais, mettant à bout la patience des Français déjà épuisés par la canicule de l'été 2003, ils commettront l'irréparable en empêchant le déroulement de certains festivals, dont le Festival d'Avignon et les Francofolies de la Rochelle, ruinant des organisateurs, des commerçants locaux et des municipalités, qui seront obligés de se tourner vers l'Etat pour « demander réparation »

Et, force est de constater, une fois de plus, que la concertation et le dialogue ne sont pas au rendez-vous, ces syndicats démontrant une fois de plus leur manque de solidarité ! Le Medef du Baron Ernest Antoine Sellière, quant à lui, démontre une fois de plus son intransigeance !

Dans cette affaire, le Gouvernement a de nouveau fait preuve d'un manque de communication, puisqu'il n'a pu su expliquer le contenu de l'accord signé entre l'U.N.E.D.IC., le Medef et les deux syndicats d'Intermittents du Spectacle, alors qu'il n'en était pas l'initiateur !

 Ce sera le cinquième divorce entre le Peuple et la classe politique…

Juillet/août 2003, la canicule s'installe durablement et va s'avérer pire que celle de 1976… Rien qu'à Paris, plus de 10.000 personnes, principalement des gens âgés, meurent dans une quasi-indifférence générale, et, ce, malgré le cri d'alarme poussé par le Docteur Patrick Pelloux, Président de l'Association des médecins urgentistes hospitaliers… Pendant ce temps,  le Chef de l'Etat, qui est en vacances au Canada, tarde, selon certains, à rentrer en France… De là à l'accuser d' « indifférence manifeste », il n'y a qu'un pas que nous nous refusons de franchir…

Les causes de cette hécatombe semblent venir de :

– la vétusté des locaux d'hôpitaux, de cliniques et de certaines maisons de retraites, qui devraient être climatisés,

– le manque chronique de personnel dans le secteur de la Santé, dans ces trois types d'établissements, du fait de la Loi sur les 35 heures dont on a démontré les incohérences, puisque, au dire des professionnels de la Santé, « elle est totalement inapplicable ! ».

Alors, une fois de plus, et, ce, afin de fuir leurs propres responsabilités, les éléments les plus négatifs de ce « bon » peuple vont désigner leur bouc émissaire « préféré » : le Gouvernement Raffarin, évitant ainsi de se regarder dans la glace, ce qui les rend franchement lamentables, petits et mesquins !

Ne se sont-il pas demandé, alors qu'ils sont si aptes à la critique facile et à l'attaque perfide, « pourquoi, pendant les moments forts de cette canicule,

– certains Français ont-ils laissé leurs vieux parents mourir abandonnés dans des maisons de retraite vétustes ?

– y a-t-il eu tant de personnes, dont les corps n'ont pas été réclamés par les familles indélicates, enterrées dans la fosse commune du Cimetière de Thiais aux frais de la Collectivité nationale[1] ? »

La visite du Président Chirac à ce cimetière de Thiais ne va pas atténuer le malaise général, bien au contraire…. Pour ces Français-là, sûrs de la justesse de leur raisonnement plein d'évidente mauvaise foi et dénué de bon sens[2], « le Gouvernement est responsable de la canicule et de ses conséquences » : comme si une nation toute entière pouvait être maître de sa propre météo !!!! Par leur faute, le siège ministériel du Professeur Jean-François Mattei, Ministre de la Santé, de la Famille et des Personnes handicapées, va vaciller dangereusement sous les assauts répétés d'une commission d'enquête parlementaire diligentée spécialement à cet effet, pendant que le Professeur Lucien Abenhaïm, Directeur  général de la Santé[3], est contraint, en août 2003, de démissionner de son poste qu'il occupait depuis août 1999[4].

Pendant ce temps, prétendant que « l'utilisation des climatiseurs peut nuire à la stabilité de la couche d'ozone », Madame Roselyne Bachelot-Narquin, Ministre de l'Ecologie et du Développement durable, aurait provoqué, selon certains milieux bien informés, la colère et la raillerie de certains journalistes en organisant une conférence de presse dans une salle volontairement privée de climatisation : si les faits sont confirmés, cela aura été vraiment un moment mal choisi, surtout pendant la canicule ! C'est à se demander si elle n'a pas attisé le feu qui couvait dans cette France profonde ?

 


[1]Ces corps, on s'en souviendra, ont été entreposés, pour certains, dans des camions frigorifiques ainsi que, pour d'autres, dans des chambres froides situées aux Halles de Rungis.

[2]Qui préfère s'abrutir de programmes insipides diffusés par certaines chaînes privées de la télévision française en mal d'audimat et de réalité

[3]Ce médecin, professeur d'Epidémiologie, spécialiste des grands risques, qui enseigne en France et au Canada, a livré « sa » vérité » dans son ouvrage, « Canicules » (Editions Fayard, Paris 2003) quelques temps après sa démission.

[4]Nous serions en droit de nous demander, si, dès le départ, il n' y aurait pas eu une rétention « volontaire » consistant à empêcher toute information de parvenir au  Professeur Jean-François Mattei, Ministre de la Santé, de la Famille et des personnes handicapées ainsi qu'au Gouvernement et au Chef de l'Etat ?

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   Que va faire le Gouvernement ? Certes, il va prendre d'excellentes mesures ! Mais, fidèle à son défaut principal, il va, sans aucune concertation préalable, décider de supprimer à partir de 2005 un jour férié prévu dans le calendrier, en l'occurrence le lundi de Pentecôte, oubliant les activités traditionnelles liées spécifiquement à ce jour-là. Pourtant, il lui aurait simplement suffi de n'augmenter que d'un point le taux des cotisations sociales patronales et salariales au titre de la Solidarité nationale, pour obtenir le même financement.

Ce sera le sixième divorce entre le Peuple et la classe politique…

D'autres frondes vont venir des Chercheurs eux-mêmes, qui n'hésitent pas à démissionner de leurs charges administratives et dirigeantes afin de se faire entendre, depuis la rue, du Gouvernement, qui, selon eux, « devrait augmenter les crédits liés à la recherche ».

Les chirurgiens, qui menacent de s'exiler à l'étranger, reprochent à leurs assureurs d'augmenter d'une manière drastique leurs polices d'assurance professionnelle, pour cause de procès trop fréquents et exigent l'arbitrage du Gouvernement, avant qu'il ne soit trop tard. De plus, aux côtés des autres médecins hospitaliers, ils s'en prennent à la mauvaise gestion de l'Hôpital… Leurs revendications sont les mêmes : « il faut plus de personnel », « non à la fermeture de certains lits, à la restructuration des services, à la fermeture d'hôpitaux, au nom de la sacro-sainte rentabilité », « revalorisation du métier d'infirmier »...

Mais, ils sont tous unanimes pour rappeler que « rentabilité ne rime pas avec santé publique »

Les Médecins libéraux, les professionnels du secteur para médical et du secteur infirmier libéral, les pharmaciens…, eux aussi, font connaître leurs revendications au Gouvernement ! Déjà, sous le Gouvernement Jospin, ils estimaient ne pas devoir être comptables de la santé ! Et ils sont nombreux ceux qui considèrent que les solutions proposées pour boucher le trou financier de la Branche ‘'Maladie'' de la Sécurité sociale sont inadaptées et illogiques.

Les enseignants, eux aussi, multiplient des actions, recourant le plus souvent à la grève, ainsi qu'à des occupations d'école [avec la complicité "bienveillante" de quelques associations de parents d'élèves] pour formuler toujours les mêmes revendications : « non aux fermetures de classes », « prise en compte de l'insécurité régant dans certains établissements scolaires »[1], « refus de voir une partie des effectifs non enseignants dépendre statutairement des Régions, du fait de la Régionalisation », "augmentation des effectifs, notamment grâce au recrutement de certains Emplois jeunes », et, bien entendu, « un rattrapage des salaires qui n'ont pas été revalorisés depuis plusieurs années déjà »

Ce seront autant de divorcés qui rejoindront la cohorte des mécontents...

 


[1]Il avait été proposé que des policiers soient présents dans des établissements scolaires ‘'à risques'' : des syndicats d'enseignants, qui demandent le recrutement de surveillants supplémentaires, ont refusé catégoriquement.  De ce fait, ils font clairement comprendre au Gouvernement que la place de la police n'est pas à l'école.

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L'interdiction du port ostentatoire de tous signes religieux au sein de l'Ecole publique

S'il y a, à notre sens, une chose dont le Gouvernement Raffarin II peut s'enorgueillir, c'est la mise en place du Conseil français du Culte musulman (C.F.C.M.) dont la présidence est assurée par le Docteur Dalil BoubakerRecteur de la Mosquée de Paris… Créée, initiée et mise en place grâce aux concours du Président Chirac, du Gouvernement, mais aussi de Nicolas Sarkozy et de beaucoup de Musulmans modérés, cette initiative très courageuse aurait dû voir le jour depuis bien longtemps ! Pour cela, il aurait fallu, de la part des gouvernements précédents, un grand courage et une grande ouverture d'esprit, ce qui aurait évité, de part et d'autre, bien des déboires, bien des malentendus, bien des accrocs…

Comme on le sait, depuis 1986, il ne se passe pas un jour (une semaine !) sans qu'on entende parler d' « une jeune fille expulsée de son établissement scolaire parce qu'elle veut porter le voile islamique pendant les cours » : lâché par sa hiérarchie, par son Ministre de tutelle[1], le proviseur du Lycée de Creil, pourtant soutenu par ses professeurs et des élèves, ne l'est pas par l'Académie dont il dépend. Ainsi, face aux parents d'une de ses élèves qui avait été expulsée parce qu'elle portait le voile pendant les cours, ce Proviseur, condamné en référé et en appel, devait démissionner[2]. Ce fut un formidable gâchis !

Par la suite, d'autres affaires du même genre allaient défrayer la chronique…

Pourtant, les textes ministériels existent, qui, rappelant les termes de la Loi de 1905 portant sur « la Laïcité de l'Etat », précisent très clairement que « tout signe religieux ostentatoire est banni de l'Ecole publique ». Malheureusement, par manque de courage politique, personne ne s'est avisé de faire respecter scrupuleusement ces circulaires !

Mais, le Gouvernement Raffarin II allait y mettre bon ordre… Il était temps, car « la goutte d'eau de plus a fait déborder le vase » : une autre affaire de voile islamique, concernant deux jeunes filles qui veulent le porter, est étalée sur la place publique ! Cela en est trop… les deux jeunes filles sont expulsées de leur établissement scolaire. L'affaire fait grand bruit d'autant plus que le père des deux adolescentes est un avocat membre influent du M.R.A.P.

 


[1]A l'époque, Lionel Jospin  était Ministre de l'Education nationale.

[2]Depuis, il a été élu député européen sous la bannière du R.P.R., ce qu'il est toujours, mais sous celle de l'U.M.P.

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Pour le Président Chirac, « la laïcité de l'Etat n'est pas négociable »… Présenté en conseil des ministres par Luc Ferry, Ministre de la Jeunesse, de l'Education nationale et de la Recherche, un projet de loi[1] portant sur « l'interdiction, dans les écoles, les collèges et les lycées publics, de signes ou de tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse » va être soumis au vote des députés, qui, comme on le sait, l'approuveront à une large majorité le 15 mars 2004[2].

Malgré les manifestations organisées dans la rue en faveur du voile islamique, la belle unanimité franco-française l'emportera aisément !

Vu le contexte international qui fait craindre la recrudescence d'attentats islamistes, beaucoup de personnes auraient plutôt tendance à jeter la confusion dans certains esprits ‘'faibles'', qui mélangent ‘'Islam'' et ‘'Islamisme'' : le combat nécessaire contre l'islamophobie, mais également contre l'antisémitisme, doit permettre de clarifier cette situation, pourvu que le Gouvernement sache se montrer pédagogue en fournissant de bonnes explications ! Voilà  que, du fin fond de l'Irak, on apprend l'enlèvement de deux journalistes français : Christian Chesnot et Georges Malbrunot et d'un journaliste italien : Enzo Baldini. Les auteurs de ce triple enlèvement se présentent comme étant Membres de l'Armée islamique en Irak, mouvement radical sunnite, déjà responsable, aux dires de certains observateurs, de l'assassinat de deux otages d'origine pakistanaise… Très vite, ce geste qui devient une affaire d'état, va provoquer la colère du peuple français, toutes tendances politiques et toutes confessions religieuses confondues…

Si, pour Enzo Baldini, qui, malheureusement, a été exécuté par ses ravisseurs, les revendications étaient claires, à savoir : « le retrait immédiat des troupes militaires italiennes d'Irak », le sort des deux journalistes français est, lui, lié à l'abrogation immédiate de la loi sur la loi portant sur « l'interdiction, dans les écoles, les collèges et les lycées publics, de signes ou de tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse » en vigueur dès cette rentrée scolaire…

L'on se demande, dès lors, ce que vient faire une loi franco-française sur les champs de bataille irakiens, d'autant plus que la France, comme on le sait, ne fait pas partie de la coalition anglo-italo-américaine.

Mais, l'Armée islamique en Irak, qui entend gouverner à la place d'un gouvernement démocratiquement élu, veut imposer ses vues à la France… Mal lui en a pris puisque, des rangs du C.F.C.M., d'une de ses composantes, l ‘Union des Organisations islamiques de France (U.O.I.F.), des voix,

 


[1]Soumis à l'Assemblée nationale, le projet de loi émane du Gouvernement dans son ensemble, du Premier ministre, d'un ministre, d'un ministre délégué ou d'un secrétaire d'état.

[2]Ce projet de loi a été adopté par une majorité de députés, aussi bien de la Majorité présidentielle (U.M.P.), de l'U.D.F. (tendance "Bayrou"), des Divers "Droite" ou de l'Opposition (P.S., P.C.F., M.R.G.) ainsi que des Divers "Gauche".

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relayées par celles de nombreux Musulmans, anonymes ou non, de nombreux dignitaires religieux, s'élèvent pour dénoncer ce chantage odieux et pour exiger la libération sine die des deux journalistes français…Même le très controversé philosophe islamiste, Tarik Ramadan, y est allé de sa plume protestataire : depuis ‘'sa'' Suisse, il a plaidé en faveur de la France et a exigé la libération immédiate de Christian Chesnot et de Georges Malbrunot… Alors que Michel Barnier, Ministre des Affaires Etrangères, a entamé le marathon en vue d'obtenir la libération de ces deux otages, dans le Monde arabe, c'est la consternation, voire le soutien sans réserve à la France : l'O.L.P. de Yasser Arafat, les Frères Musulmans, la Ligue arabe, les chefs d'états et de gouvernements de nombreux pays arabes...

En  France, des manifestations sont organisées : la belle unanimité franco-française l'emporte face à l'horreur… La classe politique tout entière, qui soutient le Gouvernement, les militants de gauche et de Droite, les anonymes de toutes opinions et de toutes religions sont unis pour exiger la libération immédiate des deux otages et l'application de cette loi sur la laïcité…

Comme on le sait, après bien des péripéties, des dérapages et des maladresses dues à la ‘'supposée'' intervention de Didier Julia, le très controversé député U.M.P., ces deux journalistes seront finalement remis en liberté grâce aux actions conjuguées du Gouvernement, de certains dignitaires musulmans et de l'Association Reporters sans frontières (R.S.F.).

Reste maintenant à trouver, au sein du C.F.C.M., une unanimité réelle : c'est un pari difficile que le Gouvernement vient de gagner… Cette lamentable prise d'otage vient de démontrer qu'on lui a donné les moyens appropriés. Il est à espérer que le Gouvernement se montre très ferme et très déterminé quant au respect de cette Loi ! Le nouveau Ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, François Fillon  a définitivement tranché après de nombreuses négociations entamées avec les parties concernées. Le décret d'application de cette loi du 15 mars 2004, qui est enfin promulgué le 22 mai 2004 au Journal officiel, stipule très clairement dans un des chapitres de sa circulaire d'application[1] : « les signes et tenues qui sont interdits sont ceux dont le port conduit à se faire immédiatement reconnaître par son appartenance religieuse tels que le voile, quel que soit le nom qu'on lui donne, la kippa ou une croix de dimension manifestement excessive… » [2].

 

 

 


[1]Voir en annexe le texte intégral de la circulaire d'application de la loi sur la laïcité.

[2]Cette loi est appliquée depuis la Rentrée scolaire 2004-2005.