Mille deux cent cinquante-trois nourrissons chinois ont dû être hospitalisés après avoir consommé du lait en poudre de la marque Sanlu. Deux bébés sont déjà morts et quatre cent trente-deux souffrent de calculs rénaux, maladie qui ne touche normalement que les adultes.

Selon les autorités chinoises, plus de 10.000 enfants auraient consommé le lait incriminé.

L'origine de la contamination du lait serait due à un acte de sabotage, et les dirigeants de Sanlu admettent qu'il est probable qu'on ait sciemment introduit un produit chimique servant à la préparation de colles et de résines dans le lait utilisé lors du processus de déshydradation, rendant leur produit impropre à la consommation. Plusieurs personnes auraient déjà été interpellées par les autorités judiciaires.

Si l'on peut admettre que de tels actes de sabotage soient imprévisibles, on peut malgré tout s'étonner qu'il n'y ait pas de contrôle plus strict du lait utilisé par cette firme, d'autant que le groupe néo-zélandais Fonterra, détenteur de parts dans la société Sanlu, avait donné l'alerte dès le mois d'août. Il semblerait que la Chine, déjà éclaboussée par les scandales des raviolis aux pesticides et du dentifrice à l'antigel, ait tenté d'étouffer l'affaire.

Le problème c'est que les mamans chinoises, matraquées par les campagnes publicitaires vantant les mérites du lait en poudre et disposant de trop peu de temps pour allaiter leur enfant, ont tendance à recourir massivement aux substituts de lait maternel. Ce qui explique le grand nombre de nourrissons qui aurait été contaminé par ce lait frelaté.

Cet accident, qui s'ajoute à tous ceux dus à du lait en poudre préparé avec de l'eau non potable (comme c'est souvent le cas, notamment en Afrique), vient appuyer les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé qui, dans son dernier rapport du mois d'août 2008, conseillait aux jeunes mamans d'allaiter leur bébé. (voir article à ce sujet)